Il y a le destin et le libre-arbitre.

ipiutiminelle

Il est si délicat d'ecrire la fin.
Le denouement de ce qui ne nous a jamais véritablement appartenu, mais qui nous a fait aller bien plus loin que n'importe qui aurait pu l'imaginer, que ce qu'on aurait pu soi-meme envisager. 
Si difficile de détruire une magie qui aurait pu perdurer et des reves qui ne cessaient de nous envahir.  Rayer, raturer, gommer. Souffler. Regarder, et soudain comprendre que tout s'acheve ici et maintenant.  Ecrire la fin.  Reconnaitre tout ce qui a pu se derouler jusque là comme "ce qui a été".  La fin, c'est ce qui est vouée a arriver a toute chose, non? et pourtant si difficile à admettre. Vouloir retenir chaque mot, chaque instant, chaque emotion, les contempler une derniere fois, s'accrocher à ces souvenirs, retenir une larme lorsqu'on les relachera pour la derniere fois.  Tenter desesperement d'oublier cette nostalgie toujours plus envahissante, de ne pas s'accrocher a la Fin.  Renoncer a guerir et se préparer à partir, à ne plus poser les yeux, les doigts, la pensée ou le rêve sur ce pour quoi l'on s'est battu, ce que l'on a défendu.  Ecrire la fin et accepter sa défaite.  Enfermer son univers, jeter sa bouteille a la mer, la regarder s'éloigner au gré du courant, au gré du vent, et La voir disparaitre derriere l'horizon. Emporté par un souffle, une bourrasque pour une ultime retrospective.  La bouteille a la mer. la bouteille a la main. La main au coeur. Le coeur sur le papier. Papier recouvert d'encre. L'encre sur les doigts. Doigts qui griffonnent lentement : "Il etait une fois...la fin." Sursaut.  Oubli.  Nouveau départ.  Il était une fois...

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