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            Ils sont arrivés. Ils ont tout envahi, tout dévasté. On les avait annoncés, ils sont là. Des milliers, à cheval, armés de coutelas. L'air farouche, pour la plupart d'entre eux, mais avec des exceptions cependant. Des mines parfois avenantes, des minois tentants. Des femmes, des filles, par centaines de milliers. Ils viennent de l'Est, comme tous les envahisseurs paraît-il, « go west ! ». Il vaut mieux ne pas se tenir près d'eux, surtout les laisser faire. Toute résistance est inutile avec eux. Ils massacrent tout ce qui s'oppose. Chez nous on n'est pas assez armés, ni belliqueux, pour faire face. Ils anéantissent tout ce qui se met en travers de leur chemin. Et ils ne laissent rien derrière eux. Que des spectacles de mort et de désolation.

            Leurs longues processions ont traversé le village des heures durant. On a vu défiler, pendant des jours et des jours, des grosses mamelues, des petites à petits seins, des petites à gros lolos et même des moyennes à poitrine en rapport, torses nus sur leurs chevaux.

            Ils bouffent même les animaux vivants à ce qu'il paraît, quand y a plus rien sur l'étal du boucher.

-        Ils ?  pourquoi ils ?

-        et oui, on doit dire ils car ce matin est né, des amours sauvages de l'une d'entre elles avec un père de rencontre, un enfant, et il est de sexe mâle. Ma grammaire est formelle : « Quand dans un groupe, quel qu'il soit, on trouve les deux sexes, le masculin l'emporte ».

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