IMAGINE

Clément Hourseau

Imagine est un recueil de chapitres introductifs des genres de la science-fiction et du fantastique. Ces chapitres ont été écrits afin de permettre à quiconque le souhaite d'en imaginer la suite...

Chapitres introductifs :explications

Qu’est-cequ’un chapitre introductif ?

Unchapitre introductif est un petit chapitre faisant entre 3 et 4 pages|format A4| au maximum. Son objectif estd’introduire de la meilleure façon possible une histoire, pourensuite permettre à chacun d’imaginer sa propre suite.

Ladifficulté d’écriture de ce genre de textes est liée au faitqu’il est primordial que chacun puisse s’imaginer sa propreversion de l’histoire, sans se voir imposer de limites dèsl’introduction. Ainsi, il est nécessaire de cadrer suffisamment letexte introduit |pour guider lelecteur/auteur|, tout en ne fermant aucune porte |afinde permettre toutes sortes de développements à venir|.

Toutesces contraintes font que l’écriture d’un tel chapitre |mêmes’il ne fait que 3 ou 4 pages au final| demande denombreuses heures de travail. Il n’est pas rare qu’il soitnécessaire de tout recommencer de zéro lorsqu’il apparaît quel’histoire introduite est finalement trop fermée ou tropréductrice.



Puis-jeles utiliser pour écrire ma propre histoire ?

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Science-Fiction

Définition- La science-fiction (abrégé en SF), est un genre narratif(principalement littéraire et cinématographique) structuré par deshypothèses sur ce que pourrait être le futur et/ou les universinconnus (planètes éloignées, mondes parallèles, etc.), enpartant des connaissances actuelles (scientifiques, technologiques,ethnologiques, etc.). Il se distingue du fantastique, genre quiinclut une dimension inexplicable, et du merveilleux (fantasy), quiparle de mondes magiques.


Définitiontirée de l’encyclopédie en ligne WIKIPEDIA

http://fr.wikipedia.org


Adieu la Terre

« Bonjourà tous. Nous prenons l’antenne à cette heure inhabituelle pourune édition spéciale. C’est en effet aujourd’hui, 15 août2032, alors que la planète connaît la plus grave canicule de sonhistoire que Sabri Emel, Secrétaire Général des Nations Unies,s’apprête à prendre la parole devant l’ensemble de l’humanité.D’après les informations relayées depuis maintenant plusieursjours, ce discours s’annonce comme historique.

– EffectivementChrystal, aujourd’hui le monde entier a les yeux rivés sur NewYork. Alors que la situation climatique ne cesse de s’aggraver,nous espérons tous que Sabri Emel sera en mesure d’apporter lesréponses susceptibles de nous sortir de cette situation quasimentdésespérée. Je vous rappelle qu’à l’échelle de la planète,ce sont plus de deux millions de personnes qui décèdent chaque jourdes suites de la chaleur intenable que nous subissons depuis près de4 mois. Et cela touche l’ensemble des pays, puisque rien qu’enFrance, vingt mille personnes succombent quotidiennement.

– OuiMorgane. Mais Sabri Emel peut-il réellement apporter la solution àcette crise sans précédent ? Parce que, cette fois, il nesuffit pas de produire des doses de vaccins ou encore de mettre despopulations en quarantaine. Il ne s’agit plus d’un ennemi vivant,aussi petit soit-il, mais bien d’un ennemi contre lequel nousn’avons aucun moyen d’action. Y a-t-il encore un espoir depouvoir s’en sortir ?

– Honnêtement,je ne sais pas. Personne ne sait. Tout le monde espère qu’il y aitencore quelque chose à faire. Seul Sabri Emel pourra nous le dire.Et cela dépendra du dernier rapport des experts climatiques, qui luia été remis récemment, mais qui n’a pas été rendu public.

– Justement,n’est-ce pas là un signe inquiétant qu’un tel rapport, attendupar toute l’humanité, n’ait pas été porté à la connaissancede tous ?

– Toutà fait Chrystal. C’est d’ailleurs ce qui donne à ce discourstoute son importance. Tout ce mystère entretenu dep...

– Ah !Excusez-moi Morgane, mais les premières images de l’Assemblée desNations Unies nous parviennent. Sabri Emel étant sur le point deprendre la parole, nous allons nous diriger vers lui. Nousreviendrons avec vous pour faire le point sur les annonces qui aurontété faites durant ce discours. »


« Chersterriens, chères terriennes. Aujourd’hui, 15 août 2032,l’humanité tout entière doit prendre conscience que les effortsconsidérables consentis ces dix dernières années dans le but desauver notre planète de l’anéantissement ont été vains.

Malgréune réaction de toutes les nations du monde, malgré tous nosefforts et malgré toute notre volonté, il est maintenant clair quela Terre de notre enfance, que la Terre de nos ancêtres, est sur lepoint de disparaître. Il n’y a plus aucun espoir. La vie iciappartient désormais au passé.

Pendantdes décennies, nous avons imaginé que la Terre pourrait supportertous nos caprices, toutes nos envies, tous nos débordements. Il n’enétait rien. Aujourd’hui épuisée, elle ne peut plus nourrir lesneuf milliards d’êtres humains que nous sommes encore. Nousl’avons pillée, détruite, polluée, anéantie !

Ily a plusieurs milliards d’années, elle nous a offert le plus beaudes cadeaux. La vie. Aujourd’hui, après l’avoir torturée sansscrupules depuis trop longtemps, nous nous rendons enfin compte quece cadeau n’en était pas un.

LaTerre ne nous a pas fait cadeau de la vie, mais nous a simplementdonné une chance de vivre. Cette chance unique, que nous avonsrejetée d’un revers de main comme si nous ne lui devions rien .Comme si la Terre avait pour devoir de s’adapter indéfiniment àl’Homme, sans jamais avoir son mot à dire.

Ehbien, nous avons fait fausse route ! Aujourd’hui, elle reprendses droits. Aujourd’hui, l’Homme n’est plus le bienvenu à sasurface. D’un monde accueillant, magnifique, riche d’unediversité exceptionnelle, il ne nous a pas fallu plus de dix milleans pour en faire un endroit terne, sans diversité, sans cœur, sansvie.

LaTerre nous avait offert des forêts que nous avons détruites. Ellenous avait offert des lacs, des mers, des océans, que nous avonssoit asséchés soit pollués. La Terre nous avait offert une fauneet une flore toutes deux sensationnelles, que nous avons négligéeset exterminées.

Etpar-dessus tout, la Terre nous a offert des ressources. Certaineslimitées, d’autres illimitées. Nous avons fait le choix de lalimite, négligeant totalement l’illimité. Quand nous nous ensommes rendu compte, il était déjà trop tard. Et quand seulementnous avons décidé d’agir pleinement, notre mère nourricièreavait irrévocablement décidé de sa sanction envers l’espècehumaine.

Nousne sommes pas éternels, et aujourd’hui elle nous le rappelle. Nousavons eu notre chance de cohabiter en harmonie avec la grande planèteTerre, et nous n’avons pas su la saisir, attirés que nous étionspar l’argent, le profit, le matériel. Elle était notre âme, nousl’avons vendue au diable.

Nousavons imaginé pouvoir nous passer de nature, de vie, d’oxygène,de la planète. Nous nous sommes lourdement trompés et n’avonsaucune excuse. La Terre lieu de vie, de diversité, de nature… toutceci était vrai… jusqu’à l’apparition de l’Homme.

L’Homme,qui se prenait pour le dernier maillon de la chaîne alimentaire,prend enfin conscience qu’il n’en était en fait que le premier.L’Homme a privé la Terre de sa diversité extraordinaire.Pourtant, lorsque l’Homme ne sera plus, la nature reprendra toutesa place...

L’Homme,qui aurait pu être la plus grande réussite de la Nature, ne serafinalement que son plus grand échec…


Vousl’aurez compris, les experts ont conclu que le point de non-retouravait été franchi. Il n’est maintenant plus possible de reveniren arrière, et ce, quels que soient les moyens. Nous ne sommesréellement mobilisés que depuis dix ans alors que nous aurions dûle faire depuis au moins cinquante ans. Aujourd’hui, il ne nousreste plus qu’une seule chose à faire. Sauver l’espècehumaine... et retenir les leçons…

Nousne pouvons plus rester sur Terre. Celle-ci doit se reformer, seremettre de nos agressions, cicatriser de notre passage à sasurface. Et soyons heureux, car elle y parviendra. Elle prendra toutson temps, mais nous prouvera, dans quelques centaines d’années,que nous n’étions rien de plus que de simples parasites.

Ànous, maintenant, de trouver un nouveau monde, prêt à nousaccueillir, et envers lequel l’Homme se devra de ne plus jamaiscommettre les mêmes atrocités.

Quelque soit le lieu de l’univers où nous émigrerons, nous devronstoujours nous souvenir, dans un coin de notre tête, de la honte quenous avons d’avoir détruit notre planète bleue.

Caraujourd’hui, devant le monde entier, je peux affirmer une chose.Oui ! Je suis un Homme. Et j’en ai honte ! » 


« Morgane,vous êtes toujours avec nous ?

–OuiChrystal… Comme vous, je viens d’entendre ce discours de SabriEmel. Et je dois vous dire que je ne m’attendais pas à des parolesaussi dures… aussi dramatiques. J’av… j’avais réellementespoir qu’une solution existe encore, mais là j… je suis encoresous le choc.

–Vousn’êtes pas seule Morgane. Tous autant que nous sommes dans cestudio, nous sommes abasourdis par ces déclarations. N… nousretrouvons d’ailleurs en direct de Matignon le PremierSin…Min…istre, qui va réagir aux propos tenus pas Sabri Emeldans son discours. »


« Chersconcitoyens. L’humanité vit aujourd’hui les heures les plussombres de son histoire. Nous devons nous faire à l’idée quenotre avenir en tant qu’êtres humains n’est plus ici. Nous avonseu notre chance, nous l’avons laissée passer.

Commevous le savez, depuis dix ans, un sursaut d’espoir était né del’action commune de l’ensemble des États du globe. Sansrésultat. Cependant, un plan de secours avait été imaginé en casd’échec de cette ultime lutte. Diverses options se présen... »


«Nous sommes forcés d’interrompre cette retransmission. Depuisle discours de Sabri Emel il y a quelques minutes seulement, desmilliers et des milliers de personnes descendent dans les rues. Nosstudios sont pris d’assaut, nous ne savons pas combien de tempsencore nous pourrons continuer d’ém… »

--AVOUS D’IMAGINER et D’ĖCRIRELA SUITE--


La résistance

Mars2017, France. Redoutée depuis maintenant plusieurs mois, la guerrecivile vient d’éclater. Des millions de Français de tous bordssont désormais descendus dans les rues pour manifester leurmécontentement face aux multiples privations de libertés qui sontaujourd’hui monnaie courante.

Laliberté d’expression est réduite à son minimum. La liberté dela presse n’existe plus. La liberté de déplacement est limitée àde multiples contraintes. Les Français ont, à raison, le sentimentd’être épiés en permanence, chaque minute de chaque heure dechaque jour de leur vie.

Maisce qui a enfin décidé ces millions de citoyens à descendre enmasse dans les rues, ce sont les toutes dernières déclarations dela junte au pouvoir, qui a annoncé qu’à partir du trente et unmars, tous les nouveau-nés recevraient l’injection d’unemicro-puce sous la peau. Injection qui doit être généralisée àla totalité de la population dans les prochaines semaines.

L’objectifavoué du pouvoir en place ? Une simple mesure de sécurisationdu territoire, permettant aux services de maintien de l’ordre derésoudre plus aisément les crimes, grâce au signal GPS émanant dechacune de ces machines. Ainsi, celles-ci doivent devenir un élémentde preuve indiscutable démontrant que telle personne était présenteou non sur les lieux d’un crime.

Maisles Français ne sont pas dupes. Depuis maintenant plusieurs annéesque les atteintes à leurs libertés se font de plus en plusprécises, cette dernière « initiative » est celle quipourrait bien faire s’embraser le pays. En effet, la répressionétant de plus en plus forte, rien n’empêchera les servicesgouvernementaux d’utiliser cette technologie afin de ficher chaquecitoyen selon ses opinions politiques. Notamment en se fondant surles participations aux manifestations officielles, en faveur dupouvoir, mais surtout sur celles qui tentent, chaque semaine, deréunir un maximum d’opposants, nécessitant à chaque foisl’intervention des forces nationales de sécurité, dans le seulbut d’interpeller les meneurs, faisant ainsi régner la peur.

Commentcette situation a-t-elle bien pu dégénérer de la sorte dans cepays, patrie de Droits de l’Homme ? Tout a commencé uneaprès-midi de juin deux mille quatorze. Ce vendredi premier, auxalentours de quinze heures trente, un groupe d’opposants auprésident s’est vu pirater son compte par des militantsprogouvernementaux. Cette entité, présente sur le principal réseausocial de l’époque, était parvenu à réunir en son sein pasmoins de six cent mille membres en seulement deux semaines, là oùles progouvernements n’en avaient même pas la moitié, malgréplusieurs mois de propagande.

Rapidement,à la suite de cette attaque, les opposants antigouvernementaux, quidemandaient purement et simplement la démission du pouvoir en place,se sont mobilisés en masse afin de faire valoir leurs droits. Entreplaintes déposées d’un côté et pressions gouvernementales del’autre, tout y est passé. Activant leurs réseaux privés,l’Élysée et le gouvernement n’avaient dès lors qu’une seuleintention, à savoir faire taire l’ensemble de ces « dissidents »,qui, de leur côté, n’avaient pas prévu de se laisser faire sanstenter de réagir.

Lapopulation française prit rapidement fait et cause pour ladissidence, entraînant ainsi des heurts d’une extrême gravitésur l’ensemble du territoire. Des manifestations en faveur durespect des libertés, la grogne gagnant chaque jour du terrain,l’opposition politique, elle-même en crise, en a profité poursortir de son marasme ambiant. Malgré tout, les manifestants, qui sevoulaient politiquement neutres, refusèrent ce « soutien »et décidèrent de partir au combat seuls, accueillant celles et ceuxqui souhaitaient les rejoindre dans cette lutte.

Faceà cette foule qui devenait de plus en plus incontrôlable, lepouvoir en place n’avait d’autre solution que de faire intervenirles forces de l’ordre, appuyées par l’armée, pour contenircette masse prodémocratique et proliberté.

Maiscela ne faisant pas reculer pour autant ces « hordes debarbares » – dixit le président en place – ordrea été donné d’utiliser « tous les moyens nécessaires »pour arriver au résultat escompté. Aussi, les heurts aurontfinalement entraîné la mort d’une trentaine de manifestants,plusieurs centaines d’autres étant plus ou moins gravementblessés. Pourtant, loin de réfréner les ardeurs, ce triste bilann’aura eu pour seul résultat que de raviver les rancœurs enversles gouvernants, désormais considérés comme des despotes, maisaussi, et c’est nouveau, comme des meurtriers.

Àpartir de ces événements tragiques, qui auront nécessité plus desix semaines de couvre-feu et d’interventions militaires avantd’être enfin contenus, la présidence, soutenue par les principauxlobbys industriels, n’a cessé de mettre la pression sur lesFrançais, réduisant ainsi petit à petit la totalité de leurslibertés, jusqu’à « l’explosion civile » de ce moisde mars 2017.

Pourcontrer cette répression permanente, des groupes de « résistancenationale » se sont formés d’eux-mêmes, avec comme objectifde reprendre le pouvoir, pour ensuite le rendre au peuple. Leproblème est que cette dérive politique tend à s’étendre àl’ensemble des pays du monde. Il ne fait d’ailleurs plus aucundoute, pour les populations du monde entier, que des ententes entregouvernements étaient à l’origine de ces situations inédites.

Etil ne faut pas bien longtemps pour que toute résistance sérieusesoit réduite au silence. Mieux équipées, mieux entraînées, etmieux dirigées, les forces de sécurité gouvernementales n’aurontpas connu de véritables difficultés à prendre le dessus sur lesmultiples groupuscules de résistance. Ceux-ci, pourtant animésd’une motivation sans faille, étaient cependant trop faiblementéquipés et sans meneurs à même de les guider vers la victoire.

C’estle premier décembre deux mille dix-sept que les représentants desjuntes gouvernementales internationales annoncent, solennellement,avoir vaincu toutes formes d’opposition à leur pouvoir.

Lemonde est désormais entre les mains d’hommes sans scrupules,installés dans chaque pays et prêts à tout pour conserver leurpouvoir absolu sur les populations du globe. Pourtant, quelquesrésistants parvenus à passer à travers les mailles de larépression n’en démordent pas. Ils poursuivront le combat, guidéspar une seule ambition. La victoire… ou la mort !

--AVOUS D’IMAGINER et D’ĖCRIRELA SUITE--

Les Colonisateurs

Noussommes en 2615. Depuis maintenant près de trois cents ans, l’universdans sa grande majorité est dominé par une puissance extraterrestrequi ne recule devant rien pour asservir et piller les planètesqu’elle ne contrôle pas encore. Tout est bon pour parvenir à sesfins.

Lanouvelle cible de ces envahisseurs sans scrupules est une petitegalaxie. La galaxie d'Anjo, mise au jour il y a seulement unevingtaine d’années. Cette découverte tardive n’est pas àmettre au profit d’une quelconque faiblesse technologique, maistout simplement aux critères de recherches de ces monstres qui,jusqu’à présent, n’avaient pour seule ambition que de mettre lamain sur des ensembles jugées dignes de leur rang.

Maisn’ayant plus de cibles potentielles connues, ils n’eurent pasd’autres choix que de se rabattre sur « les miettes »comme ils disent, à savoir sur les petits morceaux d’univers sansintérêt, qui ne leurs offriront que quelques mois de vainerésistance avant de finalement s’avouer vaincu.

Les« colonisateurs », comme ils aiment se faire appeler, necherchent pas à imposer leurs croyances ou encore leur mode de vie àleurs conquêtes. Non. Ce qu’ils ambitionnent est tout simplementde dominer l’univers dans sa totalité, et ce quels que soient lesmoyens à employer pour y parvenir. Pour arriver à leurs fins, ilsdisposent de richesses et de connaissances sans égales dans lecosmos. De plus, ils sont dotés d’une flotte aérospatialecomposée de plus de quatre cents vaisseaux amiraux, lesquels sont enmesure de transporter plusieurs centaines de trecks, des engins detransport de troupes et de repérage.

Àcette force technique, s’ajoute également une force physiqueexceptionnelle, composée de plus de soixante millions de soldatssuréquipés et surarmés. Aucun peuple dans tout l’univers n’esten mesure de rivaliser avec ces êtres vivants.

Pouren revenir à leur nouvelle cible, la galaxie d'Anjo, seuls unevingtaine de vaisseaux amiraux et un million de soldats on étémobilisés. Le reste de la gigantesque machine de guerre est soit enveille sur les quelques « planètes-bases » installéesaux quatre coins de l’univers, soit en mission de maintien del’ordre là où des résistants pourraient avoir la mauvaise idéede se révolter un peu trop lourdement contre les envahisseurs.

Lemini-détachement alors déployé aux frontières de la galaxie esten train de peaufiner les derniers détails de son plan de guerre.Les estimations des plus grands stratèges prévoient entre trois etquatre mois maximum avant que les colonisateurs ne se rendenttotalement maîtres des lieux. Ceci est une broutille quand on saitque deux cents ans ont été nécessaires afin de venir à bout de lagalaxie de Pégase. Celle-là même qui fut celle qui leur offrit laplus grande résistance, les obligeant à déployer la totalité deleurs ressources de l’époque pour faire tomber entre leurs mainsle joyau de l’univers. Un joyaux aujourd’hui partiellementdépourvu de vie, miné par la corruption, où règne une seule loi :celle du plus fort.

Encomparaison, la galaxie d'Anjo n’est qu’une minuscule étape dansle plan de domination universelle des colonisateurs. Elle leurpermettra de tester grandeur nature leurs nouvelles technologies deguerre, ainsi que l’efficacité de la dernière génération detrecks. Confiée au jeune Chef Amiral Vaka, cette mission devraitêtre une vraie sinécure, ce qui explique en partie la faiblesserelative des moyens mis en œuvre pour l'asservir.

Aprèsune dizaine de jours passés à parfaire le plan d’attaque, et unefois celui-ci validé par la conférence des Grands Maîtres, la plushaute instance dirigeante des colonisateurs, l’avancée vers laplanète mère de la galaxie peut alors commencer. Ce voyage, qui nes’étalera pas sur plus de deux jours sera l’occasion de revoirune dernière fois leurs objectifs avant l’attaque initiale qui,selon eux, sera amplement suffisante pour vaincre.

Pendantce temps, d’autres vaisseaux naviguent quant à eux dans un coin del'Univers tout aussi insignifiant au regard de leurs ambitionsdémesurées, la Voie Lactée, à quelques milliards de kilomètresseulement de la planète Terre, destination de ce convoi spatial.

Pourtant,il ne s’agit pas là d'engins de guerre. Ce ne sont que destransporteurs. Des navettes spatiales chargées de convoyer lesopposants à l’autorité suprême des colonisateurs, afin d’yêtre jugés et condamnés par le conseil intergalactique de sûreté.Ainsi, la Terre est devenue l’une des planètes tombées aux mainsde ces envahisseurs. Il s’agit d’ailleurs de leur premièreprise, réalisée en 2139.

Encoreque la planète bleue n’ait pas été réellement conquise par lescolonisateurs. En fait, il s’agirait plutôt de leur point dedépart. Alors que l’humanité vivait recluse sous terre, afind’échapper à la pollution qui noyait la surface, un projetintergouvernemental visant au développement d’un programme spatialambitieux a vu le jour en 2100. Celui-ci avait pour but de permettrele voyage intergalactique à une échéance d’une quarantained’années, ce qui fut chose faite avec la naissance du premiervaisseau à hyperpropulseurs, capable de voyager de galaxie engalaxie en quelques jours seulement.

Àpartir de là, les Hommes se sont mis à chercher, dans toutl’univers, des planètes sur lesquelles ils pourraient s’exileren toute quiétude, dans le but de quitter ce véritable enferqu’était devenue, par leur faute, la Terre. C’est ainsi quepetit à petit, ils découvrirent de nouveaux mondes, lesquelsétaient malheureusement tous habités, empêchant dès lors l’Hommede s’y établir, celui-ci se refusant à anéantir d’autrespeuples, même extraterrestres, pour s’emparer de leur planète.

Maisallant de déception en déception, les terriens, alors au nombre dedouze milliards, se sont révoltés, exigeant de leur gouvernementinternational qu'il leur trouver une aire d’accueil où ilspourraient de nouveau vivre normalement et dignement. Pour yparvenir, peu importe les moyens utilisés, du moment que le résultatétait là. De fait, lors de l’élection du Conseil Internationalde 2190, le candidat du parti du peuple l’emporta largement sur sesadversaires, entraînant la première décision de son nouveaumandat, qui fut que les terriens se devaient de mettre en place unepolitique de conquête spatiale visant à améliorer leurs conditionsde vie et de prouver leur supériorité sur les « sous-peuples »extraterrestres.

Delà est née cette ambition ubuesque de contrôler l’univers, etce, au détriment des autres peuples qui jusque-là l’habitaientpaisiblement et sans heurts. Aussi, à force de persévérance, lesflottes aérospatiales de la « puissance Terre » se sontétendues jusqu’à devenir ce qu’elles sont aujourd’hui. Ainsi,de conquête en conquête, les « petits » terriens sontdevenus les terribles colonisateurs, redoutés et craints dans toutl’univers.

Malheureusementpour tous ces mondes pacifiques, les rapports de forces devraientrester aussi disproportionnés encore bien longtemps si l'on en croîtla conférence des Grands Maîtres, laquelle estime qu’aucunpeuple, aussi fort soit-il, ne sera plus jamais en mesure de remettreen cause la supériorité de la « race humaine », quis’est définitivement imposée comme étant la seule et uniquepuissance à même de contrôler la galaxie. Ce ne sont pas lespetites rébellions qui apparaissent par-ci par-là de temps à autrequi seront susceptibles de remettre tout ceci en cause, estiment lesmembres de la conférence.

Pourtant,trois événements à priori sans aucun lien entre eux pourraient,non pas altérer le sentiment d’invincibilité des colonisateurs,mais tout du moins l’écorcher légèrement. Pour commencer, l’undes transporteurs acheminant les ultimes chefs des forces derésistance de la galaxie de Pégase vient de disparaître des écransradars colonisateurs alors qu’il entamait sa descente dansl’atmosphère.

Ledeuxième événement a lieu dans la galaxie de Pégase justement, oùles forces colonisatrices connaissent de menues difficultés àcontrôler les groupuscules de résistants. Alors qu’habituellementde tels troubles sont violemment réprimés avant de se terminer dansun bain de sang, cette fois la résistance semble plus déterminéeque jamais à marquer les esprits au plus haut niveau de la planèteTerre.

Letroisième fait marquant, qui pourrait également être le pluspréoccupant, est la perte de contact interstellaire avec la flottede guerre du Chef Amiral Vaka. Chose totalement anormale, quipourrait être signe soit d’une avarie technique sérieuse, soit,et cela semble heureusement impossible, d’une perte définitive dela flotte suite à des combats spatiaux qui auraient entraîné sadestruction.

Laréunion extraordinaire de la conférence des Grands Maîtres,convoquée en urgence pour débattre de ces trois événements, nedébouchera au final sur rien de bien important. La gravité de lasituation n’est pas reconnue, et encore moins envisagée. Rien nipersonne ne peut venir à bout de la puissance ni de la déterminationdes colonisateurs, c'est un fait. Pour le prouver, ils s’apprêtentà frapper un grand coup, censé mettre définitivement fin à toutevolonté de rébellion de la galaxie de Pégase.

--AVOUS D’IMAGINER et D’ĖCRIRELA SUITE--


Life : les Maitres de lavie

« C’estune année historique pour notre groupe ! » déclare dansla joie la plus totale Daniel Maurick, PDG de Life, la plusimportante firme de néo-natalité du monde, lors du Conseild’Administration du groupe.

«Cette année, nos profits ont augmenté de quatre-vingt-quinze pourcent » ajoute-t-il de nouveau devant un auditoire subjugué parces chiffres exceptionnels. Puis d’annoncer, plus fièrementencore, les prévisions de croissance pour l’année suivante.

«Nous prévoyons, pour 2059, une croissance de notre bénéfice àtrois chiffres. Vous en aurez pour votre argent. Faites-moiconfiance, notre marché n’est pas près de s’éteindre. La chutede la natalité enregistrée ces dernières années est notre plusgrande chance. Ils veulent tous des enfants, nous allons leur endonner.

Nosréserves biologiques humaines sont infinies. Ils passent commande,nous fabriquons spermatozoïdes et ovules que nous plaçons ensuitedans nos machines hypersophistiquées, et trois jours plus tard, nousvoilà en mesure de livrer la marchandise. Nos fichiers de commandessont déjà remplis pour les deux ans à venir, et cela ne va pass’arrêter en si bon chemin.

Carce que je vais maintenant vous dévoiler est la dernière-née deslaboratoires californiens de Life… Chers amis, voici enavant-première mondiale celle qui va nous permettre de contrôlerl’ensemble du marché de la vie. J’ai nommé… la Glaxéphole.

Cettemolécule révolutionnaire sera celle qui nous ouvrira le chemin versle plus grand fantasme de l’homme… le contrôle de la vie. D’icitrois semaines, la campagne internationale de vaccination contre lagrippe sera lancée. À cette occasion, et par le biais de notrefiliale PharmaLife, la Glaxéphole a été ajoutée à la compositionchimique de nos vaccins qui, je vous le rappelle, sont les seulsautorisés du marché.

Ainsi,en quelques semaines tout au plus, notre petite protégée auraproduit ses effets au plus profond de chacun des neuf milliardsd’êtres humains qui vivent à la surface de cette planète. Lapuissance reproductive des sécrétions, mâles ou femelles, seraréduite petit à petit, vaccination après vaccination. Jusqu’àrendre l’humanité totalement dépendante de nos“ bébés-produits ”.

Cesera alors le résultat de la politique menée depuis plus dequatre-vingts ans visant à inculquer la peur à ces imbéciles desous-fifres que sont les pauvres. Rappelez-vous l’échec de lapremière tentative de vaccination généralisée, en 2009, avec levirus de la grippe A. L’opinion publique, telle qu’elle étaitnommée, n’était pas encore prête pour le changement. Un nombretrop important de rebelles existaient encore au sein de la classeinférieure.

Épidémiesaprès épidémies, les vaccins que nous avons mis au point ont finipar faire effet, rendant l’Homme toujours plus dépendant à cesmolécules qu’il ne connaissait pas, mais qu’il pensait bonnespour sa santé. De nos jours, il suffit de lui dire “ c’estpour ton bien ” pour qu’il se précipite se faireempoisonner tout en payant la somme demandée.

C’estdonc aujourd’hui que débute la dernière phase du“ Projet Divin ”. La Glaxéphole représente ladernière étape avant notre domination sans partage sur la vie et lamort. Avec cela, nous deviendrons les maîtres du monde. Chacun devrase plier à nos exigences, tant pour transmettre la vie que pour laconserver.

– Oui,c’est bien beau tout ça, nous touchons au but. Mais que sepassera-t-il si certains refusent de se faire vacciner ?

– Dansce cas, les rebelles seront anéantis. Contrôlant la vie et la mort,personne ne sera en mesure de nous résister bien longtemps. Toutepersonne dont la vaccination n’apparaîtra pas sur la carte desanté ne pourra plus acheter de quoi se soigner avant d’avoirrégularisé sa situation auprès de Life.

– Maisnos derniers rapports sur les rebelles montrent que certains d’entreeux, des scientifiques, chercheraient à produire des médicaments“ propres ” comme ils disent. Bien qu’ils soient trèspeu nombreux, cela pourrait présenter un certain danger pour nous.

– Vousvous moquez de moi ou quoi ? Vous pensez vraiment que quelquesrebelles isolés seront capables de rivaliser avec Life ? Jevous rappelle que nous avons la confiance de la population, qui croitdur comme fer que notre but est de la protéger. Jamais les rebellesne parviendront à l'entamer. De toute façon, comme je vousl’ai déjà dit, nous allons nous occuper de ces traîtres. Soitils rejoindront le “ Projet Divin ”, soit ils neverront plus jamais la lumière du jour… Tenez-le-vous pour dit. »

--AVOUS D’IMAGINER et D’ĖCRIRELA SUITE--



Temporalis

« Ily a maintenant vingt ans, était lancé un instrument scientifiquequi allait révolutionner à jamais la perception que l’Homme sefaisait de l’univers. Les chercheurs du monde entier attendaient dece mastodonte qu’il apporte les confirmations qui permettraientenfin de valider de nombreuses théories. Dans le meilleur des cas,ils pouvaient espérer, en plus, quelques découvertes qu’ilsn’auraient pas pu imaginer. Mais certainement pas ce qui en estfinalement ressorti.

D’uncoût de plusieurs milliards d’euros, il aura fallu attendre plusde deux décennies avant de passer du stade de projet à celui deréalité. Durant toutes ces années, les craintes de certainsscientifiques, mais aussi de citoyens lambda auront fait parler delui. Pour ceux-ci, il allait tout simplement marquer la fin du monde,engendrant des catastrophes physiques contre lesquelles l’Hommen’aurait aucun moyen de lutter efficacement. L’humanité étaitdonc supposée être en danger.

Pourtant,aujourd’hui, avec le recul dont nous disposons, nous pouvonsaffirmer que le LHC, qui je vous le rappelle est le plus grandaccélerateur de particules au monde, est bel et bien la meilleurechose qui soit jamais arrivée à l’Homme. Des découvertesfondamentales ont été réalisées grâce à ses performances horsdu commun. Il y a quinze ans, la découverte du Boson de Higgs amarqué le premier pas vers notre société actuelle. Il y neuf ans,la mise en évidence de la supersymétrie fut un autre pas en cettedirection. Depuis lors, les découvertes que nous faisons chaque journe cessent de repousser les limites que l’Homme s’était fixées.À chaque fois que nous pensons être arrivés au maximum de nosconnaissances, de nouveaux résultats plus surprenants les uns queles autres nous parviennent et nous amènent à nous poser sans cessede nouvelles questions.

Vousconnaissez certainement tous ce célèbre adage qui affirme qu’aucours du vingtième siècle l’Homme a fait plus de progrès quelors des mille années qui le précédèrent. Eh bien, je peux vousaffirmer, solennellement et en toute modestie, qu’en vingt ans derecherches, nous avons plus progressé que depuis l’avènement dela vie sur Terre. Pour finir de vous en convaincre, laissez-nous vousprésenter les résultats de nos toutes dernières expériences endate, ce qui était tout de même le véritable but de cetteconférence de presse. Pour ce faire, je passe la parole auprofesseur Lantier, directeur du programme Temporalis.

–Merci,cher confrère, et bonjour à tous. Comme le professeur Khier vientsi bien de vous l’annoncer, nous avons fait des progrèssensationnels dans de nombreux domaines scientifiques depuis lacréation du LHC. Il y a maintenant quatre ans, débutait un nouveauprogramme, lequel répond au nom de “‘Temporalis”’. Pour toutvous dire, personne ici n’aurait pu imaginer participer à desrecherches d’une telle complexité, aussi bien en physique qu’enmathématiques.

Faisantsuite à un faisceau de découvertes engendrées par les expériencesprécédemment menées, son objectif était de confirmer lapossibilité pour l’Homme d’effectuer des voyages dans le temps,ce qui appartenait jusqu’alors au monde de la science-fiction. Pourdébuter, nous avons travaillé sur des corps “‘simples”’, àsavoir des atomes. Après de multiples tentatives toutes conclues pardes échecs, nous avons finalement réussi à en faire voyagerquelques-uns dans le passé avant de les ramener dans notre espacetemporel. Afin de pouvoir être validée, cette expérience a étérépétée à de multiples reprises.

Nousn’avons que peu d’indices nous permettant d’évaluerprécisément l’amplitude de ce voyage, mais les relevésénergétiques effectués après retour semblent indiquer uneremontée du temps d’environ quarante ans. À la suite de cessuccès, nous avons bien entendu poussé nos expériences, et nouspouvons affirmer avec certitude que les corps voyageurs n’ont subiaucune altération de leur intégrité.

Surce, nous sommes passés à la deuxième phase du projet il y a deuxans. Celle-ci devait nous permettre de faire transiter dans le tempsdes objets conséquents. Là encore, les résultats se sont avérésaller au-delà de nos espérances les plus folles, nous offrant lapossibilité d’entamer la troisième phase expérimentale, quidevrait vous intéresser au plus haut point.

Noussommes désormais certains qu’il est possible de voyager dans letemps, aussi bien dans le futur que dans le passé. Nous sommeségalement convaincus qu’il n’est pas possible de modifierl’histoire et qu’aucun paradoxe, tel celui du grand-père, n’estpossible. Bien que nous ne soyons pas en mesure d’apporter depreuve physique – dans le sens de palpable – de ce que nousavançons, les preuves scientifiques, elles, parlent d’elles-mêmes.Pour faire simple, il est prouvé que lorsque nous effectuons unvoyage dans le passé, nous sommes propulsés dans l’un desinnombrables univers parallèles au nôtre, lequel est construit defaçon à pleinement intégrer ce voyage. Impossible, donc, d’espérermodifier le passé tel que nous le connaissons.

Aussi,nous sommes fiers de vous annoncer que, pour la première fois denotre histoire, un être humain va être amené à effectuer un telvoyage temporel. Ayant suivi le déroulement du projet depuis sacréation et se préparant depuis maintenant plusieurs mois pour cemoment historique, je tiens à vous présenter le Capitaine Wagner,de l’armée de l’air des États-Unis d’Europe.

–Capitaine,Capitaine, est-ce qu…

Non,non. Le Capitaine ne répondra à aucune question aujourd’hui. Uneprochaine conférence de presse sera organisée dans cette optique.En attendant, le Capitaine doit poursuivre sa préparation. La seulechose que je peux vous annoncer au sujet de la future phase du projetTemporalis, c’est qu’elle aura lieu prochainement. Trèsprochainement. Voilà, si vous avez des questions je suis tout àvous. Je vous demanderai simplement de ne pas vous exprimer tous enmême temps, sinon on risque de ne pas s’en sortir. J’imaginebien que vous trépignez tous d’impatience, mais restons calmes.Mesdames et Messieurs, c’est à vous… ».

--AVOUS D’IMAGINER et D’ĖCRIRELA SUITE--

En voie d’extinction

L’espècene compte aujourd’hui plus que quarante mille spécimens, répartisà travers cinq réserves. L’extinction est proche et inéluctable.Plus rien ne semble pouvoir la raccrocher à la vie. En seulement sixmois, ce sont plus de sept mille individus qui ont disparu.

Pourtant,il y a encore quatre cent cinquante ans, l’espèce était en pleineexpansion et comptait jusqu’à plusieurs milliards d’individusvivant sur l’ensemble de la planète. Alors maîtresse du monde,celle-ci avait pris le dessus sur toutes les autres formes de vieexistantes, si bien qu’elle était arrivée au sommet de lapyramide alimentaire.

Sondéveloppement semblait infini. Pourvus d’une intelligence certaineet de capacités rarement décelées chez d’autres animaux, lesmembres de l’espèce avaient tout pour s’assurer un avenirpaisible et harmonieux. Seulement, certains événements néfastesqu’aucun d’entre eux n’a voulu prendre au sérieux se sontdéroulés, la réduisant à ce qu’elle est aujourd’hui. Àsavoir… peau de chagrin.

C’estpour cette raison, et sur les conseils de dizaines de scientifiquesexperts en préservation de la vie extrapégasienne que leGouvernement Universel vient de décider que deux individus del’espèce, un mâle et une femelle, seraient prélevés parmi lesderniers survivants et ce afin de leur donner la chance de perpétuercette forme de vie unique en captivité. Pour cela, un lieu d’accueilspécial a été aménagé à la Cité de la Vie de Pégase,principale place culturelle de l’Univers.

Cettenouvelle attraction pour touristes sera le point d’orgue de lanouvelle saison estivale sur le point de débuter. Les habitants del’Alliance Universelle, dont fait partie Pégase, étant trèsfortement impliqués dans la sauvegarde de toute forme de vie, tantlocale qu’extrapegasienne, ne pourront que se réjouir de larévélation de cette nouvelle espèce, jusque là encore inconnue.

D’ailleurs,pour fêter dignement cette découverte ainsi que pour rendre hommageà ces spécimens, c’est une salle spéciale de la Cité de la Viequi est réservée à la présentation de son milieu naturel et àson histoire. Les visiteurs pourront y apprendre que celle-ci étaitparvenue – il y a fort longtemps – à atteindre un niveau dedéveloppement assez conséquent, mais aussi et surtout, qu’elleest aujourd’hui la seule et unique responsable de sa prochaineextinction. C’est en outre ce dernier point qui en fait uneattraction maîtresse de la nouvelle saison. En effet, jamais dansl’Histoire une quelconque forme de vie ne s’était vue imputer sapropre disparition. C’est une première que personne ne voudraitmanquer pour quelque raison que ce soit, une telle situation étantforcément le signe d’une intelligence malgré tout relativementpeu développée.

Mais,pour le moment, il ne s’agit encore que de fantasmes, puisque lamission chargée de prélever les deux spécimens est seulement surle point de débuter. Le vaisseau de prélèvement arrive juste surla planète qui fut autrefois le monde de l’espèce. Une planèteabritant des décors naturels fantastiques. Entre terres et mers,montagnes et plaines… même les pégasiens chargés de l’extractiondes deux individus sont subjugués par une telle beauté.

Enplus de toutes ces merveilles de paysages, le plus étonnant est quecette planète abrite de nombreuses autres espèces qui ellessemblent vivre en parfaite harmonie avec leur environnement etparaissent être en plein développement.

Passéla surprise, il est temps de se mettre au travail. Extraire un mâleet une femelle ne devrait pas poser de problèmes particuliers.D’ailleurs, cela ne devrait pas durer plus de quelques minutes, leplus long dans toute cette procédure étant justement desélectionner les deux membres qui feront l’affaire.

Enattendant de trouver ces perles rares, les extracteurs cherchent àse divertir à leur manière. Considérant que même la plus bêtedes espèces de l’Univers se devait de porter un nom bien précis,ils se mettent à essayer de lui en trouver un. Les propositions nemanquent pas, toutes plus farfelues les unes que les autres. Puis,dans un moment de grande détente, l’une d’entre elles retientl’attention des trois pégasiens. « Homme ». Ce mot n’aaucun sens, aucune signification, ni aucune existence dans le langagede ces derniers. Malgré tout, sa simplicité, sa consonance béateet son originalité jouent en sa faveur. C’est maintenant décidé.L’espèce sera désormais appelée « l’Homme ». Selonles termes de la législation pégasienne, quiconque entrant encontact le premier avec une chose ou un objet inconnu est habilité àlui donner un nom qui dès lors deviendra sa désignation officielle.

L’expéditionde retour sur Pégase, les deux spécimens sont tout d’abordexaminés par les soigneurs de la Cité de la Vie. Jugés comme étanten bonne forme et en bonne santé, ils sont autorisés à rejoindreleur enclos. Endormis médicalement pour des raisons de sécuritéévidentes, ils ne devraient recouvrer leurs esprits que dansquelques heures. Soit juste le temps nécessaire à la finalisationdes derniers aménagements d’agrément qui leur seront réservés.En attendant que tout soit fin prêt pour le début de la saison, laCité de la Vie débute sa campagne de promotion estivale, dont leprincipal atout est bien évidemment… « l’Homme ».

« L’Homme »,cette nouveauté avec laquelle Pégase espère bien conserver saplace de premier centre culturel de l’Univers face à la montée enpuissance de sa concurrente directe, Orion. Car bien qu’il s’agisseavant tout de puissance culturelle, la rivalité existant entre lescités ne cesse de gagner en intensité, jusqu’à ce que le pointde non-retour soit définitivement atteint et dépassé.

Etmalheureusement, il se pourrait bien que la découverte de l’Hommepar les pégasiens soit l’élément déclencheur d’un nouvel élande tensions, d’un niveau encore jamais atteint auparavant.

--AVOUS D’IMAGINER et D’ĖCRIRELA SUITE--


Galaxia : The Milky Way

« Galaxiaà Centre de Contrôle Spatial, vous me recevez ?

Onvous reçoit parfaitement Galaxia. Nous sommes heureux de vousentendre de nouveau. Nous avons connu quelques problèmesinformatiques il y a un mois. Depuis nous ne sommes plus parvenus àvous récupérer sur nos écrans de contrôle. Nous attendions cecontact avec impatience pour obtenir plus d’informations de votrepart.

Icitout se passe parfaitement bien. Le calendrier de la mission estrespecté. Nous avons atteint le point gamma il y a quelques heures.La tension est à son paroxysme. Nous vivons des moments difficiles,mais formidables.

Trèsbien. Quels sont vos derniers rapports d’avaries sur le vaisseau ?

Quelquespetits soucis techniques sans véritable importance. Seulement un peude plomberie et d’électronique à réparer. Rien de bien méchant.Les moteurs interstellaires ainsi que les propulseursextragalactiques sont pleinement opérationnels. L’ensemble de noscapteurs et radars semblent, eux, aussi fonctionner à merveille.

Bienreçu. Pouvez-vous nous faire parvenir vos derniers relevéstechniques, physiques et biologiques ? Les scientifiques duCentre d’Études Spatiales n’en peuvent plus de patienter. Oncroirait voir des enfants qui attendent de découvrir leurs cadeauxsous le sapin le matin de Noël. Ils sont intenables !

Pas deproblème. Nous commençons le transfert des données. Nous ne sommespas équipés pour des analyses très poussées, mais le peu que nousavons pu déduire de ces masses d’informations récoltées nouslaisse à penser que vos gars devraient prendre du bon temps au coursdes semaines à venir. Ils voulaient du travail, ils vont en avoir.

C’estparfait, ça les occupera ! Dès réception complète desfichiers, nous les leurs transmettrons.

Aufait, nous vous avons réservé quelques petites surprises parmi lesdonnées transférées. Je pense que les astronomes du programme,ainsi que ceux du monde entier, seront enchantés de découvrirquelques clichés de notre Voie Lactée. Sur ce, nous vousabandonnons. Nous avons encore quelques semaines de voyage avant derejoindre le point delta et de pouvoir enfin commencer notrevéritable travail d’investigation.

Profitezbien du reste de votre voyage ! Et surtout, passez le bonjouraux petits hommes verts, si jamais vous les croisez ! Prochaincontact à votre arrivée au point delta. Centre de Contrôle Spatialterminé.

On leleur dira ! Gal... »


« Commevous avez pu l’entendre sur l’enregistrement que nous venons devous diffuser, il semble que la mission Galaxia se dérouleactuellement sans le moindre problème. Datant de deux jours, levaisseau et ses quinze membres d’équipage se trouvaient à lapériphérie de notre galaxie, à environ 25 000 années-lumièrede la Terre. L’expédition, commencée il y a deux ans, doitpermettre d’étudier plus en détail la Voie Lactée. Aujourd’hui,nous connaissons à peu près tout de celle-ci, mais de l’intérieuruniquement. Demain, grâce aux multiples relevés effectués tout aulong de la mission actuellement en cours, les scientifiques espèrentpouvoir apporter des réponses à certaines questions pour le momentinsolubles.

–Effectivement,tout semble aller pour le mieux sur le Galaxia. Il ressort même dececi un certain état d’esprit bon enfant, bien loin de ce quipourrait être imaginé sachant qu’il s’agit d’une missionprévue pour durer au total six années, d'autant plus que leprogramme a coûté plus de cents milliards d’euros aux nationsparties prenantes.

–Oui,c’est vrai. Mais il ne faut pas non plus oublier que depuis deuxans déjà les membres d’équipage vivent en totale autarcie. Leursseules relations sont celles qu’ils entretiennent entre eux. Demême, leurs seuls contacts sur Terre ont lieu avec les techniciensdu Centre de Contrôle Spatial. Sachant cela, il n’est pasdifficile de comprendre leur besoin naturel de proximité. Puisqu’ilsne peuvent pas le satisfaire en rencontrant directement la personne,ils le réalisent par la parole.

–Merci,professeur Lacal pour cette analyse psychologique ! Dans cetenregistrement, il est également question de photos de la VoieLactée. Avons-nous plus de précisions à ce sujet ?

–Alors, ilsemblerait bien qu’une dizaine de clichés de notre galaxie aientété transférés au Centre de Contrôle Spatial. Pour le moment,elles n’ont pas encore été rendues publiques et sont analyséespar les scientifiques et astronomes travaillant pour le programme.J’ai contacté le service de presse de l’Agence SpatialeInternationale – agence dont dépend le CCS – qui m’a confirmél’existence de ces documents, qu’elle juge comme étant“exceptionnels”. Ils n’ont pas été en mesure de nous indiquerla date à laquelle ils seront librement accessibles, mais dans cegenre de situations, il faut généralement compter entre quinzejours et un mois pour que leur diffusion libre soit effective.

–Mercibeaucoup de toutes ces précisions très intéressantes. Une dernièrepetite question avant de terminer cette émission en direct...Étonnamment, l’enregistrement semble avoir été coupé en pleinmilieu d’une phrase du capitaine du Galaxia. Avez-vous uneexplication à ce sujet ?

–Non, jen’ai aucune explication à fournir. Tout ce que je sais, c’estque l’enregistrement qui nous a été transmis reprend bien latotalité de la conversation ayant eu lieu entre le vaisseau et leCentre de Contrôle Spatial. Cette information m’a été confirméepar une source interne au programme. L’explication officielleavancée par les techniciens de surveillance fait référence à unpossible problème technique ayant pour origine le vaisseau. Nousn’en savons pas plus à l’heure actuelle.

Oupeut-être le Galaxia est-il entré en contact avec les “petitshommes verts” et a-t-il dû couper sa transmission pour leur donnerle bonjour ? Sait-on jamais… Enfin… Pour conclure ce pointd’information sur la formidable épopée du Galaxia, je remercie leprofesseur Jérémy Lacal, astronome au Centre Européen d’ÉtudesSpatiales – C2ES – pour ses réponses et éclaircissements, ainsique Cécile Flot, journaliste, pour avoir réalisé cette interview.Nous nous retrouverons donc prochainement pour de nouvellesinformations à ce sujet. Peut-être connaîtrons-nous alors laraison de cette coupure inopinée… »

--AVOUS D’IMAGINER et D’ĖCRIRELA SUITE--

Real Life

Jeunehomme de 23 ans, Adrien vit dans un monde à la dérive dans lequell’Homme n’est plus qu’une vulgaire marchandise comme une autre.La cupidité, l’avidité et la soif de pouvoir sont les maîtresmots de la société moderne. Les libertés individuelles sont sanscesse réduites sous prétexte d’offrir un peu plus de « sécurité »à chacun. La peur gouverne les esprits. Elle s’impose comme unealliée pour une certaine minorité et comme un cauchemar pour unegrande majorité. La délation ainsi que la surveillance à outrancesont devenues monnaie courante. L’expression « vie privée »n’a plus aucun sens. L’avenir est réglé dès la naissance. Filsou fille de pauvres sera et restera pauvre toute sa vie. Fils oufille de riches bénéficiera de tous les avantages et privilègesliés au « rang social » de ses parents.

Aujourd’huiplus que jamais, la vie est d’une injustice totale. La Terre semeurt jour après jour, succombant petit à petit aux capricespermanents et insensés imposés par quelques centaines d’humainsaux douze milliards de « parasites » qui foulent son sol.Seuls les plus aisés, ceux qui disposent du pouvoir et des richessespeuvent prétendre à un cadre de vie sensationnel. Eux seuls sont enmesure de quitter la Terre pour rejoindre et habiter la colonied’Androma, située à une dizaine d’années-lumière de là. Euxseuls, plus quelques prolétaires dits « de confiance ».Ceux-là mêmes qui, depuis des générations, sont au service de cesesclavagistes modernes. Pour tous les autres, la seule alternativeconsiste à rester sur Terre et à y travailler sans compter pour unsalaire de misère dans le seul but de pouvoir survivre… etd’enrichir les riches. Pour justifier cette situation, lesprincipaux arguments employés sont « sans nous vous nepourriez plus travailler ni vivre » ou encore « il en atoujours été ainsi depuis l’aube des temps, il n’y a aucuneraison de changer ce qui fonctionne parfaitement. »

Laseule option qui s’offre alors à Adrien pour s’évader de cemonde sans avenir, c’est l’écriture. Et plus particulièrement,la science-fiction. La seule limite qui s’impose à lui dans larédaction de ses textes est celle fixée par son imagination. Celalui laisse donc une certaine marge qui lui assure de ne pas être àcourt d’idées avant longtemps. Ne cautionnant pas du tout lasociété dans laquelle il vit, il va pouvoir profiter de cetteimagination plus que débordante, non pas pour inventer un éventuelfutur, mais plutôt pour écrire le passé tel qu’il auraitsouhaité qu’il soit.

Oh !bien sûr, l’Homme a une histoire. Une histoire officielle qui estenseignée à tous dès l’enfance, afin de pouvoir modeler àvolonté l’esprit des enfants des classes « prolétaires »,dans le but de leur faire admettre leur situation d’inférioritépar rapport aux « classes dirigeantes ». Sauf que, detemps en temps, ces discours de « propagande historique »ne font pas recette. En effet, certains enfants ont une certaine« fibre rebelle » en eux et refusent tout simplement deprendre pour argent comptant tout ce qui leur est dit, au grand damdes « élites ».

Ainsi,Adrien n’aura pas manqué de remarquer que la période historiqueenseignée ne s’étend pas sur plus de cinq cents ans, alors que lecalendrier officiel indique aujourd’hui la date du vingt-six aoûtdeux mille neuf cent sept. Cela revient à considérer qu’au-delàdes cinq siècles d’histoire enseignés, l’Homme n’existaitpas. Il serait donc apparu sous sa forme actuelle du jour aulendemain et aurait, d’entrée, créé des distinctions basées surla richesse et le rang social de chacun. C’est en tout cas ce quecherchent à faire croire les « élites », qui ne voientque leur seul profit et leur propre bien-être. Sauf que tout à unefin un jour. Un tout petit grain de sable est capable de grippern’importe quelle mécanique, aussi bien huilée soit-elle. Adrienest quelqu’un de tenace et est prêt à tout pour faire évoluerfavorablement le monde. Même si pour cela il doit aller àl’encontre des discours officiels ! Même si pour cela il estamené à mettre sa vie en danger ! Et y compris si tout cecil'oblige à vivre caché !

Ilestime que la vie n’est pas faite pour ne favoriser qu’une infimepartie de l’espèce humaine. Il estime que chaque homme doitpouvoir faire ses propres choix, et que la vie ne doit pas êtrevécue comme un fardeau, mais plutôt comme une fierté. Enfin, ilestime qu’il a le devoir de remettre les choses dans le bon ordrede fonctionnement, et que pour y parvenir il doit donner tout cequ’il possède au fond de lui.

Motivécomme jamais, il se lance dans l’écriture de son nouveau récit.Un récit dans lequel il prévoit de présenter différentes formesde ce que la vie a réellement pu être dans ce passé oublié parl’Histoire. Il est parfaitement conscient de ce dans quoi ils’engage, mais, se sentant investi d’une mission de premier ordreenvers l’humanité tout entière, il ne peut désormais plus fairemachine arrière. L’avenir passera par le passé, et il est enmarche…

--AVOUS D’IMAGINER et D’ĖCRIRELA SUITE--


Fantastique

Lefantastique est un genre littéraire que l'on peut décrire commel’intrusion du surnaturel dans le cadre réaliste d’un récit,autrement dit l’apparition de faits inexpliqués et théoriquementinexplicables dans un contexte connu du lecteur, ressemblant aumerveilleux mais différent tout de même.

Selonle théoricien de la littérature Tzvetan Todorov, le fantastique neserait présent que dans l’hésitation entre l'acceptation dusurnaturel en tant que tel et une tentative d’explicationrationnelle. En cela, le fantastique est situé entre le merveilleux(et son incarnation contemporaine, la fantasy), dans lequel lesurnaturel est accepté et justifié car le cadre est imaginaire etirréaliste, et l’étrange, dans lequel il est expliqué et acceptécomme normal. Contrairement à ces deux genres, le héros, comme lelecteur, a presque systématiquement une réaction de refus, de rejetou de peur face aux événements surnaturels qui surviennent.

Cettedéfinition plaçant le fantastique à la frontière de l'étrange etdu merveilleux est généralement acceptée, mais a fait l'objet denombreuses controverses, telle que celle menée par Stanislas Lem.

Lefantastique est très souvent lié à une atmosphère particulière,une sorte de crispation due à la rencontre de l’impossible. Lapeur est souvent présente, que ce soit chez le héros ou dans unevolonté de l’auteur de provoquer l’angoisse chez le lecteur ;néanmoins ce n’est pas une condition sine qua non du fantastique.

Définitiontirée de l’encyclopédie en ligne WIKIPEDIA

http://fr.wikipedia.org

Astoria Lake

Ilest dix-huit heures à l’orphelinat Astoria Lake, dans le nord del’État du Michigan. Les enfants ainsi que les membres du personnelsont en ébullition. Il faut dire que la soirée qui se prépare serafestive. Depuis maintenant plus de trois semaines, tous attendent cejour avec impatience : le réveillon de Noël. Un jour de fête,où chaque membre de l’institution oublie, quelques heures durant,les problèmes de la vie de tous les jours. Un jour où les plusjeunes rencontreront le Père Noël, et où les plus grandsparticiperont dans la joie et la bonne humeur à la décoration de lagrande cantine ainsi qu’à la préparation du repas du soir.

Pourtous, Noël est un jour unique dans l’année, qui n’ad’équivalent que celui où des parents viennent adopter unpensionnaire. Mais ce bonheur, aucun de ceux actuellement présentsne le connaissent, et pour cause. Par contre, tous en ont déjàentendu parler et savent qu’il peut se présenter à n’importequel moment. Pourtant, parmi la centaine d’enfants actuellementplacés entre ces murs, tous ne sont pas de la fête. Pour certains,cette date ne représente pas autre chose qu’un terrible accident.

C’estle cas de Meghan, quatorze ans, et de son jeune frère Rafael, septans. Tous deux vivent à Astoria Lake depuis maintenant quatre ans,après qu’un soir du vingt-quatre décembre leurs parents aientperdu la vie à la suite d’un accident de la route. Leur pèreétait au volant lorsqu’il a perdu le contrôle de sa voiture aprèsavoir glissé sur une plaque de verglas. Le véhicule a alors quittéla chaussée, pour aller se jeter quelques mètres en contrebas surle lac Astoria, alors gelé depuis plus de quatre semaines du faitd’un automne extrêmement rigoureux. Malheureusement, cela faisaitdeux ou trois jours que les températures s’étaient largementradoucies sur la région, ayant comme conséquence une certainefragilité de la mince épaisseur de glace.

Lepère des deux enfants était parvenu à les faire sortir de lavoiture et à les éloigner du danger, avant de retourner chercher safemme, restée coincée dans le véhicule. C’est à ce moment-làque la glace a cédé, entraînant, en quelques instants seulement,la voiture et ses deux occupants au fond du lac glacé.

Arrivéssur place quelques minutes plus tard, les secours n’auront rien pufaire pour empêcher ce drame de se produire. Meghan et Rafael, misen lieu sûr quelques instants plus tôt, ont assisté à la mort deleurs parents sous leurs yeux, sans avoir la possibilité de fairequoi que ce soit pour leur venir en aide.

N’ayantpas d’autre famille, les deux orphelins furent dès lors placés àAstoria Lake, situé à quelques kilomètres seulement du lieu dudrame. Depuis leur arrivée entre ces murs, tous deux sontrégulièrement suivis par un psychologue afin de les aider àsurmonter au mieux cette tragédie. Et le moins que l’on puissedire, c’est que cette thérapie fonctionne parfaitement. Les deuxenfants sont en effet particulièrement bien intégrés avec lesautres pensionnaires et parviennent à vivre aussi normalement quepossible dans ces circonstances.

Malgrétout, le jour du réveillon de Noël reste pour Meghan un jourqu’elle ne pourra jamais oublier. Tout comme pour ses camaradesd’infortune, il s’agit d’un jour particulier, d’un jourunique. Mais les raisons sont bien différentes. En ce qui concerneRafael, son jeune âge lors de la perte de ses parents lui permet dene pas se souvenir de l’accident et ne l’empêche pas vraiment defaire la fête en compagnie de tous ses amis, contrairement à sasœur.

Etalors que la joie et la bonne humeur règnent, une fois n’est pascoutume, en ces lieux, Meghan s’est enfermée dans sa chambre,seule, le cœur rempli de tristesse et de douleur. Chaque année cesoir-là, les mêmes images viennent hanter son esprit. Chaque annéeà cette date, elle revoit son père lui demander de faire attentionà Rafael le temps qu’il retourne aider leur mère. Et chaqueannée, quelques secondes plus tard, le même drame. La glaces’effrite, centimètre après centimètre, dans un crépitementincessant. Son père court comme il le peut sur l’étendue gelée.Puis il glisse et tombe, avant d’être rattrapé par les fissures,de plus en plus nettes, de plus en plus grosses, et de plus en plusinquiétantes. Il se relève avec difficultés et reprend sa coursepour la vie en direction de la voiture à peine cabossée. Et là,tout d’un coup, c’est le bruit de l’horreur. Un grandcraquement se fait entendre, entraînant l’effondrement de lacouche de glace sur une vingtaine de mètres de diamètre. Le bruitdes craquelures est alors étouffé par les cris de son père.Heureusement pour elle, apeurée, elle a eu le réflexe de seretourner devant son frère les empêchant de voir les dernièresimages de cette catastrophe. Ensuite, après seulement quelquessecondes, plus rien. Le silence total. Quand elle regarde de nouveau,la surface de l’eau est redevenue paisible, comme si rien nes’était passé. Pourtant, ces images, ces bruits, ces cris, cesilence… tout ceci restera à jamais gravé dans sa mémoire.

Meghansouhaiterait une seule chose pour Noël. Pouvoir revoir ses parents.Pouvoir leur dire combien ils lui manquent, mais aussi combien elleles aime. Retrouver la vie de famille qui était la leur, les câlinsle soir avant d’aller se coucher, les petits déjeuners autour dela table de cuisine. Tous ces petits plaisirs que les enfants« normaux » vivent au jour le jour, sans même s’enrendre compte. Mais elle le sait bien, tout ceci est terminé. Plusjamais elle ne connaîtra ces moments de bonheur incomparables.

Etcette année plus que les autres, les souvenirs de ce drame refontsurface. Il faut dire que, depuis cette date fatidique, la joie devivre a fait place à un vide immense dans son cœur. Et pour ne rienarranger, il se trouve que le temps lui-même joue avec lessentiments de l’adolescente. En effet, les conditions climatiquesde ces derniers jours sont étrangement similaires à celles d’il ya quatre ans. Une fin d’automne particulièrement rude suivie d’undébut d’hiver plus doux. Chose que Meghan n’a pas manqué deconstater.

Ilest maintenant près de vingt heures. Tous les pensionnaires sepréparent à passer à table dans la grande salle à manger, décoréepour l’occasion. Le sapin, les boules, les guirlandes, il ne manqueplus que le Père Noël et ses cadeaux pour que cette soirée soitvéritablement réussie. L'absence de Meghan, qui n’est toujourspas descendue rejoindre ses camarades d’infortune, commence àinquiéter la directrice d’Astoria Lake, qui décide d’aller lachercher elle-même. Elle est consciente des problèmes rencontréspar la jeune fille, mais voudrait tout de même qu’elle essaye des’amuser, qu’elle partage l’esprit et la joie de Noël avectous les autres.

Arrivéedevant la porte de la chambre, elle frappe calmement, à deuxreprises, pour annoncer son sa présence. Aucune réponse. Elle tentesa chance une seconde fois… toujours rien. Sentant l’inquiétudemonter en elle, elle décide d’entrer et allume immédiatement.Rien ! Personne !

Affolée,elle court vers la salle à manger, espérant que Meghan s’y estrendue sans qu’elles se soient croisées. Là, ne la voyanttoujours pas après plusieurs secondes de recherche effrénée, elleva se renseigner auprès de Rafael. Peut-être sait-il où se trouvesa sœur. Gêné, le petit garçon ne sait pas quoi répondre. Ilhésite. Évoque un secret. Puis se tait. Ce n’est qu’après delongues minutes, sous les questions incessantes de la directrice,qu’il accepte enfin de raconter ce qu’il sait.

Hier,sa sœur lui a confié qu’elle souhaitait retrouver ses parents.Elle est convaincue qu’ils sont encore vivants, quelque part. Pourparvenir à ses fins, elle a imaginé de se rendre là où tout a eulieu. Sur le lac Astoria. Profitant de l’ambiance qui règneaujourd’hui, elle a prévu de s’enfuir sur les traces de sonpassé peu avant le repas. Sur ces mots, la directrice alerteimmédiatement la police de cette disparition, craignant le pire poursa jeune pensionnaire.

Deson côté, Meghan arrive au lac, gelé. Elle s’y aventure, sans lamoindre crainte, jusqu’à plusieurs dizaines de mètres du bord.Comme dans ses souvenirs les plus horribles, pas après pas, lescraquements de la glace fragilisée se font entendre en même tempsque les images de l’accident défilent devant ses yeux. Elle entendses parents, puis ressent soudainement une sensation de froidétrange. Pas après pas, son poids a eu raison de la glace quil’entoure. Elle se retrouve plongée dans l’eau glacée, commel’ont été son père et sa mère. Transie de froid, incapable dese débattre, dans l’impossibilité de se hisser hors de l’eau,elle se laisse couler. Elle va enfin les rejoindre, eux, qui luimanquent tant depuis ces années. Elle en est certaine, sa nouvellevie est sur le point de commencer. Une nouvelle vie en compagnie deceux qu’elle aime le plus, de ceux qu’elle pensait ne plus jamaisrevoir.

Petità petit, ses poumons se vident du peu d’oxygène qu’ilscontenaient encore. Ses yeux se ferment lentement, son corps, quasiinanimé, se retrouve au fond de l’eau. Les sensations de froid,d’étouffement et de désespoir qui l’habitaient se font de plusen plus faibles… jusqu’à totalement disparaître. « Ça yest, c’est fini », se dit-elle dans une dernière pensée.Elle le sent. Elle est en train de partir. En train de partir pour unmonde où seules joie et bonne humeur existent. Un monde parfait, quetout être humain rêverait d’habiter s’il lui était accessible.

Àpeine quelques secondes après cet ultime soulagement, des sonsgraves commencent à lui parvenir aux oreilles, de même qu’unelumière orangée lui traverse les paupières. Hésitant quelquesinstants avant d’ouvrir les yeux, elle sent une présence vivante àses côtés. Quelqu’un se tient debout. Quelqu’un qui la fixe,avant de l’empoigner violemment. Ouvrant alors les yeux, elle nepeut que constater la présence d’hommes armés, tous habillésd’armures semblant tout droit provenir du Moyen-âge, en train delivrer bataille contre des créatures étranges, sorties d’un autremonde.


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CELESTIS : la Légende

Lacommunauté scientifique entière s’accorde pour le dire. Depuisl’aube des temps, l’Homme a toujours vécu dans la citésouterraine de Celestis. Lesfaits sont prouvés. Des objets préhistoriques ont d’ailleurs étéretrouvés lors de différentes campagnes de fouilles, qui démontrentavec certitude que des êtres humains peuplaient déjà ces lieux, ily a six cents ans au moins.

Pourtant,certaines voix s’élèvent contre cette version officielle del’Histoire. Celles-ci s’appuient sur des légendes vieilles deplusieurs siècles selon lesquelles l’Homme aurait, il y a fortlongtemps, vécu à la surface. Aucune preuve tangible ne permetd’accorder de véritable crédit à ces croyances, mais quelquesrares textes ayant survécu au terrible tremblement de terre quidétruisit Celestis il y a cinq cents ans y font référence. Desformes de vies évoluées, probablement humaines, auraient peuplé« le monde inconnu » à une certaine époque.

Biensûr, pour la grande majorité des vingt mille habitants de la cité,ces récits ne sont ni plus ni moins que des affabulations ou, aumieux, de simples divertissements. Il faut dire que ce genre defables n’est pas nouveau à Celestis. Il y a une cinquantained’années, s’appuyant sur d’autres textes anciens découvertspar hasard, des « illuminés », tels qu’ils sontcouramment appelés ici-bas, avaient tenté de faire croire à leurssemblables des légendes encore plus folles. Selon eux, bien avantl’ère préhistorique, à une époque éloignée d’environ unmillénaire, une grande partie des Hommes avaient foi en un êtresupérieur qu’ils appelaient « Dieu ». Il étaitencensé, prié et rendu responsable de toutes les bonnes choses quise produisaient. Par contre, au moindre malheur, il n’y était pluspour rien… Aussi, devant de telles absurdités, la population de lacité avait dénoncé la véracité de ces textes. Alors aujourd’hui,reconnaître que des écrits du même acabit seraient signe quel’Homme n’a pas toujours été l’hôte de Celestis, celan’aurait aucun sens logique.

Pourenfoncer le clou, de nombreuses questions sont soulevées par leshabitants incrédules. Si l’être humain avait réellement fouléle sol du « monde inconnu », pourquoi et commentaurait-il ensuite créé cette cité si parfaite, si agréable àvivre et surtout si extraordinaire dans sa conception ? Ouencore, pourquoi n’aurait-il pas laissé de traces de cetteépopée ? Devant pareils arguments, des réponses plausiblessont apportées. Elles font référence à des maladies, ou encore àdes catastrophes naturelles pour expliquer la création de Celestis,mais aussi à des technologies bien plus évoluées pour expliquer lecomment. Et pour justifier qu’il n’y ait aucune trace officiellede cette vie passée, le tremblement de terre qui a détruit la citéil y a un demi-millénaire est évoqué comme cause principale.Pourtant, toutes ces explications ne convainquent personne. Cesélucubrations ne sont purement et simplement que des histoires àdormir debout inventées par des personnes en mal de reconnaissance.Comme si un jour l’Homme avait réellement quitté Celestis…

Devantde telles réactions, la légende disparut petit à petit des espritspour finir par s’éteindre avec ses derniers colporteurs. Pendantplusieurs millénaires, elle refit surface quelques fois, sans jamaistrouver écho et surtout sans jamais vraiment marquer les esprits.Elle est malgré tout citée dans les livres d’enseignements, maisuniquement en tant que mythe invérifié et invérifiable.

Eneffet, celui-ci fait référence à des technologies qui dépassentl’entendement. De grandes machines fonctionnant toutes seules etcapables de creuser des galeries souterraines. D’autres,ultrapuissantes, qui calculent et contrôlent en permanence l’avancéedes travaux. Des systèmes autonomes capables de réguler desmatières aux noms barbares tels qu’« oxygène » ouencore « dioxygène ». Vraiment, seul un plaisantin àl’imagination fertile a pu inventer pareille élucubrations. Si detelles choses existaient réellement, nul doute que les scientifiquesen auraient, depuis longtemps déjà, trouvé les preuves. N’ont-ilspas découvert récemment qu’il était possible de donner du sanghumain à une personne malade pour la soigner ? La science est àson apogée. Avec un tel niveau de compréhension de ce quil’entoure, l’Homme n’a quasiment plus rien à découvrir.Encore moins le fait qu’un banal mythe pourrait en fait êtreavéré.

Pourtant,une découverte pourrait bien faire évoluer quelque peu les choses.Elle est le fruit de trois jeunes garçons qui, après l’école,sont allés se promener dans une petite forêt en marge de la cité.En explorant une cavité souterraine, ils découvrirent quelque choseà la fois étrange et extraordinaire. Armés uniquement de leurcourage, ils progressent dans une imposante salle, laquelle est ornéede symboles inconnus, ainsi que de dessins aux formes particulières.Ils l’explorent pendant de longues minutes, ébahis et émerveillés.Dès leur sortie, ils se concertent pour décider de ce qu’ilsdoivent faire.

Conscientsde la portée de leur découverte, ils font le choix de prévenir enpremier lieu leur instituteur. Intrigué par ce que lui racontent sesélèves, il ne peut s’empêcher de se rendre sur place pour jugerde lui-même de la situation. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’ilvit toutes ces merveilles de ses propres yeux. Pour lui il n’y adès lors plus aucun doute possible. Tout ceci est d’originepréhistorique et pourrait bien avoir d’importantes conséquencessur l’Histoire telle que tous la connaissent. Il est alors temps deremonter à la surface afin d’informer les autorités compétentesde l'existence de ces merveilles.

L’instituteursort le premier, suivi de près par deux des enfants. Le troisièmeest encore dans la cavité. Il s’est quelque peu éloigné du restedu groupe et s’apprête à s’engager dans ce qui ressemble à uncouloir, lorsqu’il trébuche sur une pierre. Sur le point de serelever, il prend appui avec sa main droite, puis avec la gauche…mais sent quelque chose d’anormal sous cette dernière. Ramassantce qu’il reste de sa bougie, il examine rapidement le sol et ydécouvre un objet terriblement étrange. Il ne mesure que quelquescentimètres de long et de large, est d’une épaisseur infime etpossède une extrémité bizarre, constituée d’un autre matériauinconnu. Approchant sa bougie au plus près pour essayer de découvrirce dont il s’agit, il se rend compte que cet objet lui esttotalement étranger. La seule chose dont il soit certain, c’estque les lettres « USB » sont inscrites sur sa partie laplus longue.

Remarquantqu’il n’était plus que tout seul dans la cavité, il finit parse relever et par rebrousser chemin, tout en prenant bien soin decacher sa découverte dans la poche de son pantalon. Sortant enfin,il retrouva ses amis et son instituteur qui l’attendaient,impatients qu’ils étaient de relater leur fantastique découverte.

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Kalaëndra

Leroyaume de Kalaëndra est en émoi. Le roi Fabian vient de décéderdes suites d’une étrange maladie que même les remèdes les plussophistiqués élaborés par les mages de la cour n’ont su guérir.Laissant ainsi vacant le trône qu’il occupait depuis maintenantplus de trente ans, il avait tout de même eu le temps de prévoir sasuccession.

Dansl’ordre logique des choses, c’est son fils Maël qui aurait dûdevenir le nouveau roi. Cependant, fort attaché à des valeurs derespect, de tolérance et de compassion, Fabian estimait que cedernier ne serait pas le plus à même de poursuivre son œuvre. Trèsproche de ses sujets et toujours prêt à leur venir en aidelorsqu’ils en ressentaient le besoin, il ne faisait pas dedifférence entre riches et pauvres, nobles et serfs. De son point devue, tous les hommes étaient égaux en droits et en valeur.

Ila bien essayé d’inculquer ces principes à son fils, maiscertaines influences négatives au sein même de la cour ont eu pourconséquence de lui rendre la tâche bien plus ardue qu’il nel’aurait espéré. Maël n’est pas devenu un tyran sanguinaireprêt à tout pour conquérir le pouvoir, mais il n’est pas nonplus un grand homme de cœur. Aussi, afin que son peuple ne subissepas sa disparition de manière trop brutale, a-t-il décidé que ceserait sa petite-nièce qui lui succéderait.

Âgéede seulement treize ans, la princesse Léna était très proche deson grand-oncle. Elle l’admirait vraiment. Elle passait denombreuses heures en sa compagnie, en particulier lorsqu’ilrecevait ses sujets en son château pour entendre leurs doléances.Parfois, c’est même elle qui décidait, avec l’approbation deFabian, de l’aide à apporter à chacun. Bien connue du peuplemalgré son jeune âge, elle est au moins aussi appréciée que ledéfunt roi. Écoute des autres et générosité sont ses principalesqualités. Des qualités nécessaires et obligatoires pour faire unebonne reine selon Fabian.

Lacoutume est très enracinée à Kalaëndra. Elle veut que le défuntroi soit présenté à ses sujets, qui peuvent venir se recueillirsur sa dépouille, avant d’être mis en terre, le troisième jour,dans le jardin des Seigneurs. Le quatrième jour, un banquet festifregroupant nobles et serfs doit être organisé en son honneur. Lescinquième, sixième et septième jours sont considérés comme joursde souvenir et de deuil. Enfin, le huitième jour est celui du sacredu nouveau souverain. Celui-ci doit avoir lieu dans la grande salledu château. Il doit se dérouler en présence de l’ensemble de lacour et se doit d’être ouvert aux simples sujets.

Làplus que jamais, la bonté et le respect de Fabian sont célébréspar ses sujets les plus pauvres qui sont vraiment sous le choc de sadisparition. Ils ont toute confiance en la princesse Léna pour lesdiriger, mais craignent que son jeune âge n’en fasse une ciblefacile pour les partisans d’une gouvernance bien plus stricte et enfaveur des nobles. D’autant plus qu’âgée de treize ans, la loiroyale lui interdit de monter sur le trône avant son quinzièmeanniversaire. Durant les deux prochaines années, bien que considéréecomme la souveraine de Kalaëndra, elle ne sera pas en mesure dediriger comme bon lui semble. Elle devra faire face à une périodede régence.

Lesappétits de quelques hommes de pouvoir ne trompent pas. Ils comptentprofiter de cette situation pour se faire une place de choix. Toutd’abord espèrent-ils que Maël sera nommé régent afin d’userde leur influence pour prendre petit à petit le contrôle duroyaume. La loi royale ne précisant rien de spécial en cas derégence pour « jeune âge », il est fort probable, entant que fils unique de Fabian, que ce dernier soit désigné pouroccuper cette fonction, au grand dam de nombreux sujets.

C’estainsi que le jour du sacre de Léna arrive enfin. Dans une grandesalle majestueuse et richement décorée, en présence des plusimportants seigneurs et vassaux du royaume et d’un bon nombre depaysans, la future reine s’avance sereinement vers le trône. Lepetit peuple a les yeux qui brillent, fier que ce soit elle quisuccède au bon roi Fabian. A contrario, les notables du royaume ontune mine fermée. Ils font bonne impression, mais sans plus,parvenant à peine à cacher leur mépris pour la jeune fille.

Dirigéepar le mage royal, la cérémonie se déroule sans accroc. L’énoncédes éloges de Fabian est là encore accueilli de diverses manièrespar l’assistance. Selon la tradition, juste avant le couronnementofficiel du nouveau souverain, un texte particulier doit être lu. Ils’agit des « dernières paroles » du défunt. Commeleur nom ne l’indique pas, ce sont en quelque sorte ses ressentisquant à sa gouvernance ainsi que ses souhaits pour l’avenir. Ellessont lues par le mage.


« Moi,Fabian, roi de Kalaëndra, tiens à vous faire part de ma fiertéd’avoir été votre souverain pendant toutes ces années. J’aitoujours essayé de gouverner avec la plus grande justesse, sanstenir compte du rang de chacun. Je suis bien conscient de ne pasavoir satisfait à toutes les attentes, mais ne regrette aucun de mesactes.

Mavie a été bien chargée, en peines comme en bonheurs. Quand vousentendrez ces mots, je ne serai plus de ce monde, ce qui nem’empêchera pas de rester à jamais dans vos esprits. Je souhaiteque mon action à la tête de Kalaëndra perdure après madisparition. Aussi, je désigne ma petite-nièce, la princesse Léna,comme étant la digne héritière du trône que je laisse vacant.

Jedemande à tous mes sujets de la respecter et de la soutenir commecela fut le cas avec moi. Elle est très jeune, mais il ne fait aucundoute qu’elle sera encore meilleure que ma personne pour apporterpaix et bonheur à Kalaëndra.

LEROI EST MORT… VIVE LA REINE ! »


Lalecture des « dernières paroles » de Fabian terminée,le mage royal s’avance vers Léna, assise sur le trône. Il luiremet tout d’abord la couronne symbolisant son pouvoir et safonction. Ensuite, il demande aux seigneurs et vassaux du royaume delui prêter allégeance, et de lui rester fidèles quelques soientles circonstances futures. Puis, ceci fait, de plus ou moins bonnevolonté selon chacun, il remet le Calice à Léna.

Contenant,toujours selon la tradition, l’eau pure de la fontaine royale, ilsymbolise le commencement du règne du nouveau souverain. En buvantcette eau, ce dernier est alors considéré comme l’élu de laterre et est alors le seul et unique être vivant pouvant jouir commebon lui semble des terres de son royaume.

Lecalice dans la main droite, la princesse se lève de son trône.Émue, elle se dirige lentement vers le portrait posthume de songrand-oncle. Observée par tous, elle s’arrête face à lui.Pendant quelques secondes, le silence est d’or. Il n’y a plus lemoindre bruit dans toute la salle de cérémonie. Les larmes auxyeux, la voix tremblante, elle lui jure respect et fidélité et luipromet de faire perdurer ces valeurs que sont la générosité, lerespect de l’autre et la bienfaisance.

Surces mots, elle porte le calice à sa bouche. Sous lesapplaudissements de l’assistance, elle en boit le contenu puisretourne s’asseoir sur le trône. La cérémonie touche alors à safin. Sacrée reine, il ne lui reste plus qu’à reconnaîtreofficiellement celui qui fera office de régent du royaume jusqu’àson quinzième anniversaire. Sans surprise, proposé par la noblesse,il s’agit de Maël.

Lesoir même, un grand banquet est organisé en présence desprincipaux vassaux. Tous ont reconnu l’autorité de Léna. Tous luiont promis allégeance et tous n’attendent plus que son arrivéepour pouvoir commencer la fête. Le temps passe. Personne. Lesserviteurs travaillant au château partent à sa recherche. Après delongues minutes passées à fouiller l’enceinte, toujours rien. Lemage royal, Maël… personne n’a la moindre idée de l’endroitoù elle se trouve. Léna a disparu !


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Science-Fiction / Fantastique

Sontregroupés dans cette partie tous les chapitres qui ne possèdent pasde genre dominant à ce stade de l’histoire qu’ils introduisent.Charge à chacun de faire émerger soit le genre de lascience-fiction, soit celui du fantastique ou pourquoi pas les deuxréunis. Encore plus que pour les autres chapitres, seulel’imagination sera à même de faire évoluer ceux-ci dans la/lesdirection(s) choisie(s).

Transfert

Marcherdes heures durant sous un soleil de plomb, croiser la route demiliciens armés et sans scrupules, ou encore marcher sur une mine.Voici quelques-uns des nombreux risques auxquels pourraient êtreconfrontés deux voyageurs bien particuliers.

Saufque pour Aman – six ans – et sa mère, ce voyage n’a d’autrebut que de se rendre au dispensaire le plus proche de leur village,situé à plus de quatre heures de marche soutenue à travers ledésert somalien. Souffrant de très graves problèmes demalnutrition, le petit garçon est au plus mal. Et ce ne sont pas lesdangers liés à ce trajet qui vont décourager sa mère de luiporter secours au péril de sa propre vie.

Guerrecivile, attentats, enlèvements… Depuis plusieurs annéesmaintenant la situation du pays ne cesse de se dégrader jour aprèsjour. Les organisations humanitaires quittent le territoire les unesaprès les autres, incapables de mener à bien leurs missions dansles conditions actuelles. Si bien que, pour se faire soigner, leshabitants des villages les plus reculés sont obligés de risquerleur vie pour rejoindre les rares centres médicaux subsistantencore.

Arrivantenfin au dispensaire à l’issue d’un périple qui semblait sansfin, Aman est pris en charge par l’une des infirmières présentessur place. Placé dans un lit au milieu de tant d’autres, tousoccupés par des enfants en bas âge, Aman souffre. Malnutrition,infection. Le petit garçon, du haut de son mètre, ne se fait guèred’illusions sur son sort. S’il ne part pas ce soir ou cette nuit,ce sera pour demain matin tout au plus. De toute façon, affaiblicomme il l’est, il n’a plus la force de continuer à se battrepour survivre. Las de toutes ces souffrances, de toutes cesinjustices, de toutes ces guerres, il serait presque heureux de voirla fin arriver. Non pas qu’il ne veuille pas vivre, mais toutsimplement qu’il n’en voit pas l’intérêt. Vivre pour souffriret souffrir pour vivre, ce n’est pas ce qu’il souhaite.

Luiqui aime à s’imaginer vivre dans un pays en paix, avec des écoles,dans lequel il pourrait manger à sa faim au moins une fois par jour.Lui qui ne demande même pas d’argent, mais juste un minimum debonheur. Il sait très bien, malgré son jeune âge, qu’il n’aaucune chance de connaître tout ceci. La soif de pouvoir, le dictatdes religions, la cupidité humaine… Voilà ce qui est la cause detous les maux qui touchent son pays, et bien d’autres aussi.

S’ilse bat encore, c’est uniquement pour sa mère, qu’il ne veut pasrendre malheureuse. Même s’il est bien conscient qu’une bouchede moins à nourrir donnerait un peu plus de chances à ses frèreset sœurs de peut-être voir, un jour, le monde auquel il aspire tantdevenir réalité.

Lanuit passe, et l’état de santé d’Aman ne cesse de sedétériorer. Les seuls soins que peuvent lui prodiguer les soignantssont rudimentaires. Humidifier de temps en temps son corps pourlutter tant bien que mal contre la fièvre et lui faire avaler autantque possible des aliments hyperprotéinés, voilà tout ce dont ilssont capables, par manque cruel de matériel et de médicaments.Pourtant, des dons étrangers sont effectués en grand nombre, enparticulier en provenance des Nations-Unies. Mais malheureusementpour elle, la population n’en voit jamais la couleur. Vols,détournements, corruption… tel est le quotidien du pays.

Verssept heures, Aman se réveille, encore plus faible que la veille ausoir. Parvenant à peine à ouvrir les yeux ou à serrer la main desa mère, il sent bien que ce n’est plus qu’une question deminutes. Plus que quelques minutes de souffrances avant d’entrevoirenfin la délivrance qu’il attend depuis sa naissance.

Etil n’aura pas fallu plus d’un petit quart d’heure pour que cemoment arrive. Puisant dans ses dernières forces pour dire undernier « je t’aime » à sa mère, il finit enfin pars’endormir à jamais, l’air paisible et rassuré.

Ilest sept heures et quinze minutes et il s’en est allé, entouréuniquement de sa mère. Fataliste, celle-ci ne peut s’empêcher defixer le corps de son défunt fils, lequel est marqué par toutes sessouffrances. À seulement six ans, il aura tout connu : guerres,maladies, faim… Rien ne lui aura été épargné durant son courtpassage sur Terre. Sa mère se sent coupable. Coupable de ne pas luisauver la vie. Coupable de ne pas l’avoir préservé. Coupable desa disparition. Mais pouvait-elle réellement faire plus pour sonfils ? Probablement pas.

C’estalors qu’une infirmière s’approche de la mère et prend l’enfantdans ses bras avant de l’envelopper d’une serviette blanche.Visiblement marquée physiquement par l’épreuve qu’elle vient devivre, elle demande à voir son fils. La soignante refuse.L’accouchement a été très difficile et il est vital de placer auplus vite le nourrisson sous surveillance médicale dans unecouveuse.

Unefois le bébé mis en sécurité, l’infirmière revient vers lepère et lui demande si sa femme et lui ont d’ores et déjà choisile prénom de leur fils. « Aman » dit-il sans hésiter.Sur ce, il lui demande s’il peut aller voir son bébé en couveuse.Hésitante, elle ne peut pas refuser. Pourtant, juste avant d’entrerdans la salle des nouveau-nés, elle s’arrête devant la porte,bloquant le passage. S’adressant à lui, elle le prévient. Il fautqu’il s’attende à un choc. Pris d’inquiétude, il insiste pourvoir son fils immédiatement.

Laporte s’ouvre, lentement, laissant apparaître un coin de couveuse.Stressé et anxieux, le père entre dans la salle et regarde lacouveuse quelques instants. Puis il scrute tout autour de lui, avantde s’adresser à l’infirmière.

« Maisoù est mon fils ?

–Là,juste devant vous. Dans la couveuse.

–Vous vousmoquez de moi, c’est une blague ? C’est pas mon fils !C’est impossible ! Vous vous être trompée !

–Je vousassure, Monsieur, qu’il s’agit bien d’Aman, votre fils.

–Mais cebébé est noir ! Ma femme et moi sommes blancs ! Commentune telle chose serait-elle possible ? Je connais ma femmedepuis des années. Je n’ai aucun doute. Je suis le père de sonenfant !

–Dans cecas, il ne peut s’agir que d’un mauvais codage génétique.Est-ce que votre femme ou vous-même avez un ancêtre de couleurnoire dans votre famille ?

–Oui,c’est possible… Enfin, je sais pas… Peut-être…

–Si vousêtes sûr de la fidélité de votre femme, c’est la seuleexplication possible en tout cas. Vous aviez une chance sur plusieursmillions pour que cela se produise. C’est la première fois de mavie que je vois une telle chose !

–Oui. Mafemme est quelqu’un de très bien et d’honnête. Nous sommes trèsheureux ensemble et jamais elle ne me ferait une chose pareille. Sivous m’assurez que vous n’avez fait aucune erreur entre deuxbébés, c’est qu’il s’agit bien de mon fils. Mais comprenez maréaction.

–Nousn’avons commis aucune erreur, Monsieur, je peux vous l’assurer.Par contre, je comprends parfaitement votre réaction. D’ailleurs,si j’étais à votre place, je pense que j’aurai certainementréagi de la même manière. »

Àla suite de cet échange, l’infirmière entame la rédaction del’acte de naissance d’Aman. Celui-ci est né ce matin… à septheures et quinze minutes…


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