Impertinence
Jean Claude Blanc
Impertinence
A ce qu'on me dit, talentueux tes écrits (ré, fa#m, sol, ré)
Cependant n'en abuse surtout pas (ré, fa#m, sol, ré)
Que jamais tu contes des saloperies (ré, fa#m, sol, sib)
Sur le Chef de l'Etat (sib, fa, do)
Comprends-tu, diriger le pays
Faut pas être une demi-portion
S'il nous enfle, c'est par manque d'attention
Politique apprenti
Le pouvoir, pas se faire d'illusions
Le détiennent seulement pour le pognon
Ces élus qui nous prennent pour des cons
Voir la tronche de Macron
« Pauvre ignorant, pas le choix (lam, do)
Que voter pour ce type génial
N'attendant que ça, que tu lui offres ta voix
Crevant d'envie, d'Assemblée Nationale (mam, mi)
Où il n'aura pas que des idolâtres (ré, sib, fa, do)
Des complices dévoués en simulacre »
Rien de changé depuis 1958
Siègent vieilles barbes payées à juste prix
Députés en connaissent la musique
Grugeant la République
Rien de changé pour leurs nobles avantages
Un chauffeur, une bagnole, un garage
C'est pourquoi devant tous ces outrages
Le blousé pique sa rage
« Fringantes pin-up, servies sur un plateau
Voyages gratos et plantureux festins
Se prostituant pour des millions d'euros
L'occasion se bâtir un destin
Parlementaire bienheureux de son sort
Pourquoi pour le peuple faire tant d'efforts »
Rien de changé, rituelle comédie
Poliment s'insultent les partis
Ça leur coupe même pas l'appétit
Déjeuner entre amis
Rien de changé, aux infos de la télé
Faits divers, météo, chansonnettes
Et bien sûr Président jeune premier
Chaque soir, fière vedette
« Bonsoir chers concitoyens
Je viens voir si vous ne manquez de rien
Dans mon programme (tout pour les chômeurs)
Faut patienter pour que j'ouvre mon cœur
Pour l'instant m'empare de vos impôts
Condition pour donner du boulot »
Rien a changé pour l'adolescent
Qui se shoote seul devant son écran
De messages piqués sur internet
En mal de coups de quéquette
Comme dirait mon oncle dans ses bois
On ne sait pas tout ce que l'on verra
Ces catastrophes au moment de souper
Me donnent l'envie de gerber
Rien ne changera, faut se faire une raison
Police, justice, ça marche à l'unisson
C'est noté dans la Constitution
Qu'on est pris pour des pions
Eh bien merde, cocufié, j'en ai marre
Pas près de tomber dans ce traquenard
Inutile le voile de l'isoloir
Libertaire en pétard
Humaniste, je l'étais autrefois
Bienveillant au profit des bobos
M'en retire, car bonjour les dégâts
M'ont vidé le cerveau
Cocktails entre copains
Mais de la haute, pas clandestins
Mondanités juste pour faire semblant
Parler du temps et du gouvernement
Mais jamais un mot sur la misère
Pas concernés donc sans commentaires
Que de vers à laisser en suspens
Préférable car je suis chaud bouillant
Envoyer paitre les fortiches en business
Société en détresse
C'est évident que d'écrire des poèmes
Ça sert qu'à adoucir les peines
En ce monde de brutes, ça leur fait du bien
A ceux qui souffrent, en silence, dans leur coin
Comme on est un peu tous solitaires (do, sol, sib, fa, do)
Pour la rime, partageons nos colères JC Blanc mai 2020(sur un air de Béranger : Manifeste)