In absentia

Rose Marie Calmet

(La passerelle/Dis-partition)

Cuisine

Couverts d’acier

Bruits

Jusqu’au lit

Jusqu’à l’oreiller

Nénettes

Sous la couette

Stoppées net

Dans leur débat 

Tard

A minuit

Conspiration

Entre

Grandes personnes

Muettes et masquées

« Il » ou « Elle »

Derrière les murs

On écoute

Sans perdre une miette

Il faut

Taire

A moitié

Le souci des adultes

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

« Ils» savent que c’est  foutu

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

Ton truc à toi

C’est me faire rire

Moi

C’est aussi te faire sourire

Mais j’aime assez

Les pleurs

Les douleurs

Les colères

Tout cela meut

Quelque chose

De cancéreux

Qui me fait

Conspirer

Contre

Eux

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

« Ils » savent que j’entends au travers

Des murmures

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

Sandales roses

Barrette immaculée

Nous avons

Des robes bleu marines

Ou blanches

Tachetées de rosiers

Fleuris

Toujours aussi

Petites

Nous sommes

A croquer

On nous mange

Tout cru

Dans nos souliers

 Vertueux

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

« Ils» savent que nous savons tout

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

Insolente

A l’étroit

Dans un écrin

Tu cries

Tu pleurs

Le soir c’est la claque

Qui te réserve

Une surprise

Dans la morne

Journée

D’hier

Aujourd’hui

Et demain

Chef ne sait plus quoi faire de ses mains

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

«Ils» savent que ce n’est pas Rien

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

Et pourtant

« Ils» ne disent rien

Et moi

Tapie en cape

J’entends

Je décrois

Coincées

Les idées pleuvent

Mais n’y peuvent

Rien

Nous tuer

Nous cogner

Pour que « ça »

S’arrête net

Je suis

Bien trop

Petite

Et

D’abord 

Je n’ai pas de venin pour "ça"?

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

 Ils "savent"

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

Toujours

Au moyen

De boucler

Les soirées

Je n’y connais rien

Vas donner

Tes rêves

Pour solder minuit

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

« Ils » savent que j’y  pense à demi-mots

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

Fébrile

Tout filtre

A travers ma peau

Rien ne passe

Qui ne coagule

Pas demain

Joie factice

Orchestrée

Passe

En douleur

Eclairée

Je vois

Ce

Qu’on  ne  fait pas

Et non plus

Ce qu’on acte

Devant chacun

Je comprends

Que quelque chose

Fait défaut

Je comprends

Qu’un geste

Puisse

Tuer

Car il n’est que

Foutoir de nous tous

Masqué

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

« Ils» savent que je sens la présence

Mensongère

Le geste

In absentia

« Ils » savent que c’est à la fois

Manque

Et

Temps morts

En devenir

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

Oh oui

Ils « savent ».

,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,,

Quand Un beau  jour d’absence,

Toi

Moi

Stoppées net

Plus Rien

Pour savoir-dire

(Vivre)

 

                                            EXPRIMER

Signaler ce texte