INCA FÈS NOIR

Philippe Larue

L'impact des gouttes sur le métal, des notes de pollen sur les pétales". 

Voilà que je rime à présent? L'inspecteur Owen-Stanislas Cammayche avait homologué les 5 cl écoulés d'un vieux Cognac. Jay les neurones flambés et même millésimés comme en 1908, gambergeait-il dans un pub de la porte Gambetta. À vrai dire, cette enquête pelotait son esprit comme un chasseur y entraînait ses Pool au ball-trap. 

Être le vulpe de Paris, canidés théories de Darwin, ni des polaires en hiver, c'était y arpenter Horus & Caire, les grandes oreilles du jugement dernier, tel un renard. Ses trajectoires en tout sens, des routes qui le manigançait nulle part. Et voilà que sa main transbahutait un deuxième Cognac en poireautant sur sa vie et l'arrivée de son confrère, Van Cleynenbreugel Philéas. 

C'était un alsacien fermenté du Rhin, dont le rein boursouflé avait été inéluctablement remplacé une deuxième fois. Colmar, dix fois par jour, ça vous maltraitait le Rimbeau. Mais pour Owen-Stanislas Cammayche, ce tueur harassait ses raisonnements. 

D'ailleurs, Philéas Van Cleynenbreugel en navet détruit son dernier modus tollens: exit sa stoïcité! C'était pas le Cognac qui pervibrait la poche intérieur de son corps, mais son portable à Owen-Stanislas. 

"Rejoins-moi 9, Bd Voltaire". 

Ivrogner ses futurs grognements d'enquêteur, renifler les preuves que le Cognac était parfaitement, une folle blanche et ingurgiter à nouveau 5 cl dans la chaudière. Owen-Stanislas Cammayche avait dynamisé sa foi de fonctionnaire, grâce au Cognac, et à ne plus se sentir brindezingué. 

Biscornu par quinze centilitres supplémentaires qui Cognaçait dans son caisson, exit de calcaire, Owen-Stanislas s'était fait engloutir par le croupion d'un Taxi. Les soubressauts sur les rues cahoteuses le ravissait, car finalement, en passant devant le cimetière du Père Lachaise, ceux qui y trônaient, avaient eu droits à la dernière convulsion. Même un siège-auto de bambin avait davantage d'envergure qu'une caisse de bois, datée de dates extrêmistes. 

Philéas Van Cleynenbreugel était camouflé sous un porche, tel un ancêtre des mânes. Comme une salamandre, ses doigts sourdingues cramponnaient des signes éphémères dans l'apesanteur de l'air fétide. Vraisemblablement, cela correspondait à des silences d'orchestre. Philéas avait harponné Owen-Stanislas à la sortie du taxi, lui indexant une interruption volontaire de grossesse, vers Bâle. 

- Très bien que tu te sois aboulé rapidement. 

- Que se passe t'il? 

- Je crois que l'on tient le spadassin. Mais attention, il détient un véritable arsenal. Ça va chauffer! T'as ton arme? 

- Bien sur. Qu'entends-tu par arsenal? 

- Une bombarde 

- Quoi? Mais, ça date de Constantinople et de la guerre de cent ans! 

- Tu vas être surpris. 

Owen-Stanislas et Philéas avaient patienté dix bonnes minutes, sous le porche, puis avait remonté le Bd Voltaire jusqu'au numéro 50. Ensuite, ils étaient entrés par une petite arrière-porte du bâtiment. S'y faufiler dans un noir absolu, avait été perturbateur endocrinien pour le crâne ennivré d'Owen-Stanislas Cammayche. 

Et tout à coup, des explosions, du feu. Une musique proche des 110 décibels se tonitruait sur les murs. Philéas avait dévisagé Owen-Stanislas: les yeux froncés témoignaient d'une cyclopéenne joie. Philéas Van Cleynenbreugel avait offert à Owen-Stanislas, une place de concert. Les deux compères étaient les heureux auditeurs du concert de Rammstein, au Bataclan. C'était les cinquantième rugissantes années d'Owen-Stanislas qui sortaient par la sono. 

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