Incubus
sifoell
Tu es ma déesse de fertilité…
Une main se promenait sur un corps, caressant le sein, remontant dans le cou, poursuivie par des lèvres avides. Cette main et ces lèvres convoitaient cette même peau, blanche, si blanche, parcourue d’un réseau de veines bleues, entremêlées, tandis qu’un bras maintenait fermement ce corps frémissant contre une autre peau. Tout près… Tout prêt.
Le corps blanc, si blanc, tremblait, tandis qu’un souffle surgissait de la bouche, en un flux et reflux constant, sans pause, prenant en force. La lèvre inférieure de la bouche rouge, si rouge, fut prise au piège entre une rangée de dents blanches, la mordillant pour ne pas que le souffle se transforme en gémissement. Une main blanche, si blanche, surgit des draps et agrippa le dos d’un homme, parcouru de muscles fins. Les deux corps se rapprochèrent encore, s’il était possible, tandis que la femme gémissait franchement, brisant le silence fragile. L’homme se sentit empli d’amour, et ne sourit pas devant cette pensée rose. Il voulut se donner, et lui donner encore du plaisir… Juste un peu avant…
Tu es ma déesse de fertilité…
Il murmura à son oreille, les mains de la femme se promenaient sur le corps de l’homme, tendues, cherchant à étreindre la chair, à accrocher une mèche de cheveux, à pétrir le dos, malaxer les tissus.
Elle n’avait toujours pas ouvert les yeux… Elle ne l’avait jamais fait. Il se demandait même si elle connaissait son visage.
Il fallait qu’il cesse de penser, qu’il vive seulement, que chaque partie de son corps fasse son travail, et qu’il joue encore un peu, juste un petit peu…
Tu es ma déesse de la fertilité…