Indignez-vous.

aymkhaelo


Quoi de pire qu'être confronté a la mort ?

Ce destin irréfutable, funeste qui ne peut s'éviter tant pour le disparu que pour les gens qui l'aiment ?

Cette mort qui fait peur, qui rend immobile et qui montre la fragilité, tant glorifiée, de la psychologie humaine ?

Celle-ci qui ramène aune tristesse profonde ?

Puisque nous mourrons, pourquoi garder sa vie plus longtemps qu'elle ne devrait durer ?

Par souci de découverte, qu'elle quelle soit ?

Pour regarder le monde grandir de sa petite place ?

S'enrichir jusqu'à en devenir propriétaire de choses inutiles, futiles ?


Aujourd'hui nous vivons et nous vivrons aux côtés de la mort. Elle guette, scrute, attend son passage.Elle est présente a chaque détour de la vie. Comme si la Vie était une ligne de pointillés et les espaces entre deux points étaient autant de chances de soit changer son cours ou la finir. La mort de toute chose a quand même un intérêt.

L'Acte est sans doute la fin mais l'Idée reste. Les morts sont en paix dès a présent, ils ne vivent plus mais restent dans ceux qui veulent bien garder leur souvenir de moments passés ensembles. Certains pensent que leur âme part au Ciel ou en Enfer, d'autres croient que la mort est un point a la fin d'une phrase, celle de la vie qui n'a pas arrêté de mettre des virgules. Nous avons tous la même destination. Celui qui a accumulé richesse durant sa vie n'aura pas meilleure place pour la Mort. Celui qui a vécu pieusement et chastement attendra sa mort comme un évènement bienheureux. Notre comportement, notre personnalité, nos actes auront pu marquer l'époque dans laquelle nous avons vécu.

Je ne souhaite pas exister trop longtemps pour en devenir insupportable. Je ne veux pas devenir un poids qui dérangerait autant des personnes proches que la société dans laquelle je vivrai. Je voudrais vivre assez longtemps pour goûter aux cadeaux de la vie, a ses secrets et désirs et laisser ma place à un nouveau venu sur cette Terre pour qu'il puisse lui même pouvoir savourer les mystères de la Vie. 

Mais encore faut-il apprendre à vivre avec son temps, évoluer au jour le jour, ne pas attendre le futur comme réponse, vivre pour soi tout en partageant ce qu'on a et ce que l'on a pu vivre. C'est un choix, ne pas s'attendre à ce que l'autre offre quoi que ce soit. Faire d'un désir un élan de joie de vivre et de générosité. C'est pour cela, je le pense, qu'il faut se préparer à sa mort et à celle des autres. Y penser tous les jours comme chaque sujet quotidien tout en gardant les autres idées et pensées.

Se préparer au destin funeste des gens, et en ses temps modernes, son clan. Qu'il soit familial, amical, professionnel, le clan est un cercle proche. Se préparer a leur disparition permet, je crois, de réussir chaque jour leur deuil prochain. Rendre sa tristesse comme point fort, en prenant sur nos expériences et nos inspirations. Même les choses qui n'existent pas physiquement ont un terme.

Les grands idéaux et modèles se meurent. On est arrivés a un point ou la société devient inerte, se sclérose, restant figée a un niveau plus bas qu'elle ne devrait, privilégiant la survie d'une institution courant a sa perte qu'au développement d'un progrès. Elle va mourir à un moment comme un vulgaire mortel. A nous de trouver quand et comment.


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