Injustice, tragédie, pâtisserie

  Devenir pâtissier. Imaginer, concevoir, créer toutes sortes de délices. Tel était le rêve de cet ami, en classe de troisième.

Quel ne fut pas ma surprise, quand j'appris, à la fin de l'année, qu'il serait élève en classe de seconde générale l'année prochaine. Sa vocation aurait logiquement dû le conduire à se diriger vers une fillière pouvant lui permettre de commencer à apprendre son futur métier. Non ?

Bon élève, sérieux, les professeurs lui conseillèrent avec beaucoup d'insistance la seconde générale. Il remarqua vite leur air surpris, un peu déçu, quand il leur annonça ses projets d'avenir. Le tout cumulé avec ses parents qui ne cessait de lui rabacher qu'un bac général était “mieux” qu'un bac profesionnel, il finit par céder, et cocha la case seconde générale sur sa fiche de voeux.

Aujourd'hui, cet ami, plutôt bon élève en troisième est passé à côté de sa seconde générale : le rythme beaucoup plus soutenu, conjugué à son manque de motivation pour cette voie auront eu raison de lui. Pourtant, il la redouble cette année. Sans savoir où il va, sans avoir aucun but et encore plus démotivé. Toujours les mêmes pressions, les mêmes préjugés.

Cet épisode, vrai, n'est qu'un exemple de la quantité incalculable de situations semblables dans notre système éducatif.