Insomnie

eaurelie

Des jours que ça court, là, dans ma tête.

La course folle des idées. La course folle des instants refaits. Redits. Réécrits. La course. Cette avalanche d'images, de sons inaudibles. D'actions. De grands "Si" balancés par dizaines. Des douzaines d'idées, de projets, de calculs. Tout ça balancés les uns à la suite des autres devant mes yeux, aveugles dans le noir de la chambre et pourtant aveuglés de toute cette lumière invisible. Ça attend son tour. Chacun a pris son petit ticket et vient réclamer sa part d'audience. C'est éreintant. Pas de télécommande, pas de rideaux. Rien pour signaler ou imposer la fin du show. Je subis. Spectatrice impuissante de la machinerie inarrêtable de ce cerveau pourtant déjà si mis à mal chaque jour. 

Épuisement. 

Depuis 5 jours, les nuits sont courtes. Et trop riches. Cauchemars, rêves. Réveil. La gueule de bois au réveil. La sensation de mauvaise farce. Et cette impression qu'on ne réussira jamais à se lever. 

J'ai laissé un message sur le répondeur d'une psy lundi. Elle ne m'a jamais rappelé. J'avais pourtant fait ce premier pas. Douloureux, terrible. Mais inefficace. A sens unique. Je retenterai. La semaine prochaine. 

Bientôt, on arrivera à la date anniversaire du début de l'enfer pour mon bébé Chat. Déjà neuf mois se sont écoulés sans lui. Neuf mois.. sans saveur. Son absence est une cause. Pas la seule. Mais une des causes. Qui nécessitent que je sois accompagnée par quelqu'un. Un professionnel. Une personne apte à me donner des astuces pour gérer ma colère, mon ego. Mes défauts. Vivre en paix avec moi même quoi. Je vais finir par imploser. 

La saison doit y être aussi pour quelque chose dans cette monstrueuse fatigue. 

Je m'ennuie. Je redoute la période à venir. 

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