Inspiration nocturne

Elle rentre chez elle. 2h du matin. Elle est éreintée, sa journée l'a usée. Elle enlève ses vêtements et met une musique douce, les notes se succèdent alors qu'elle file à la douche. L'eau ruisselle sur son corps svelte, elle est calme, alors qu'elle se savonne. La mousse recouvre bientôt son corps puis elle se rince. Chaque geste calculé, son corps réchauffé sous une eau brûlante.

Elle s'éveille légèrement, le pas doux, un petit coup de mieux, en sortant de la douche. Elle saisit sa serviette chaude et s'en enveloppe. Sensation agréable. Elle profite de la chaleur sèche, sans bouger, laissant les gouttes à la gravité. Elle sèche doucement, et finit par aider son corps à se débarrasser de cette eau. Un grand miroir lui fait face, elle grimace, il est vrai que ce soir, elle ne se trouve rien. Ni bien ni mal, un corps pâle et sans âme, une nécessité après le stress engrangé par les semaines passées. Après s'être totalement séchée, elle enfile ses chaussons, un short et un soutien-gorge.

Les notes se font de plus en plus entendre alors qu'elle retourne dans le salon. Puis la chanson switche, et un morceau qu'elle apprécie tout particulièrement se met en route. Prise d'une mélancolie incroyable et d'une envie de danser plus forte encore, elle caresse machinalement la salamandre tatouée autour de son sein gauche, puis son pied se lance, presque de lui-même. Son bras décroche son soutien-gorge qui la gênera pour sa danse et le jette sur le fauteuil devant elle. Ses pieds glissent sur le lino, silencieuse, elle n'entend rien d'autre que la musique, ses pas se succèdent, son corps envahi par chaque note, chaque pas, chaque geste, ses bras, ses cheveux, le tout formant une scène à couper le souffle. Elle continue, les yeux fermés, à savourer ce moment, à se couper du monde, alors que son short glisse, elle le remet en place, d'un coup de hanche sensuel, tirant vers le haut et remettant le bouton qui a sauté. Elle continue de danser, glissant comme une patineuse, silencieuse et sensuelle, sans aucune gêne, sans personne qui la juge, la fatigue se détaché le temps d'un morceau, l'espace de quelques pas, délicate chorégraphie, merveilleuse danseuse.

Elle finit le morceau toujours en dansant, puis s'assied sur le fauteuil. Caressant de nouveau sa salamandre, elle se lève et va se servir une limonade fraîche, puis se rassied. Après de longues minutes à déguster sa boisson et écouter la musique, elle finira par s'enfuir sous ses draps, s'allongeant dans le calme d'une soirée d'automne où il commence à pleuvoir.