Instant de désespoir

Si le cœur a ses raisons, le mien est bien mort.
Je n'ai plus d'opinion sur le monde et son sort.
Qu'il pleuve tant de maux ou qu'ils pleurent du sang
Il est trop de malheur pour se sentir vivant.

On ne parvient plus à s'émouvoir
Devant ces noyés de larmes.
Il n'y a plus à tirer de gloire
A faire tomber les armes.
Déjà un autre dès l'aurore
Saura se dédier cents morts.
Et on pleure encore et encore
Car bien vains semblent nos efforts..

Me voilà réjouie
De la lente agonie
De ce soir qui périt
Sans une tragédie.