Instants précaires (1)
c-diez
Il était tôt lorsque le réveil a sonné.
Je me trouvais bientôt, dans la nuit fraîche, attendant l'ouverture des portes pour cette matinée d'inventaire.
Inventaire... Inventaire... Bien loin de l'univers de Prévert.
On nous a accueilli, regroupé puis managé d'un ton autoritaire :
"pas de facebook, pas de bavardages, sinon c'est la porte!"
Le speech terminé, on nous sépare, on nous briefe & on pourra travailler.
Un jeune homme tombe dans les pommes.
C'est le deuxième ce matin, le premier c'était dehors.
Ont-ils assez mangé? dormi? Est-ce autre chose?
On continue, on doit travailler et vite.
Le magasin ouvrira ses portes à l'heure habituelle, et il faut tout inventorier.
J'ai de la chance : encens, bougies et babioles me sont confiés.
Il ne faut pas traîner. Pas le temps de rêver : on doit ordonner, enregistrer et continuer.
Lorsqu'un rayon est fini, on en fait un autre, et tous les 3 ou 4 rayons on vide notre machine.
Après deux heures, mon esprit a déjà vagabondé plusieurs fois.
Tâches répétitives, monotonie, divagation de l'esprit, oups!
Erreur.
Je ne suis pas la seule, on est plusieurs à chercher le chef de secteur.
L'heure approche, les gens s'agitent, un sentiment de liberté plane... Pour nous, les intérimaires... Pour moi, ravie d'en finir...
Tellement contente que j'accélère et prends le dernier rayon.
J'accélère et serais la dernière à partir.
Le rayon en vrac est une vraie galère.
Les premiers clients arrivent, je peux rentrer.