Intense

nelopee

C'était comme dans mes rêves les plus beaux. Brûlant, doux, intense, et par dessus tout, attentionné. C'était encore mieux que lorsque l'on se côtoyait, à l'époque. Une année est passée depuis que nous avions fait nos adieux l'un à l'autre. Je n'ai jamais vraiment réussi à t'oublier. Maintenant, je remercie nos destins d'avoir fait recroiser nos chemins. Mais je ne peux m'empêcher de penser que celui-ci reste cruel : comment passer à autre chose après avoir connu ces moments en ta compagnie, d'une durée si courte, mais si exquis ? Comment revenir à la réalité et penser à trouver quelqu'un de plus approprié ? J'ai peur que tu sois le seul que je désire plus que tout et qui me donne envie de m'engager.

Oh, j'aurais tant souhaité que le temps se fige lorsque j'étais encore dans tes bras, à inspirer ta senteur... Mais au contraire, j'étais de plus en plus consciente que ce même temps filait entre nos doigts. Jusqu'à ce que le soleil se lève et que le ciel décline ses nuances de jaune, rose et orange dans une vue aussi dramatique que ces "au revoir", sur un bout de trottoir.

Cela semblait si naturel, d'être de nouveau en ta présence. J'étais tellement anxieuse à l'idée de revoir ton visage. J'avais l'impression d'avoir un boulet de canon pesant sur mon estomac, et la syncope me menaçait à chaque pas en pensant à ta personne. Bien sûr, c'était complètement irrationnel. Je finissais par me demander si tout ce mauvais sang était bien nécessaire, si te revoir n'allait pas me faire plus de mal que de bien. Au fond, j'étais inquiète de ce que serait ton comportement : je ne savais pas à quoi m'attendre. Est-ce tu étais là pour réellement me voir, moi ? Ou est-ce que tu cherchais juste à avoir un toit au-dessus de ta tête ? J'avais surtout peur de ne pas supporter un rejet de ta part, alors je préférais m'y préparer consciemment. Mais c'était trop douloureux. J'ai donc opté pour l'instinct.

C'était évident que tu me plaisais. Dès la première minute où on s'est fréquenté, tu m'as plu. Il n'y avait pas besoin de le nier. Le flirt a toujours été régulier dans nos rapports et cela transparaissait jusque dans nos messages. Désormais, il n'y avait plus de gêne entre nous. Même plus de petite copine fantôme. Tu m'as parlé exactement comme tu le faisais avant, tu as fais des blagues, tu m'as payé le repas. Tes yeux étaient toujours d'un bleu vif et perçant, ton sourire également charmant. Tout semblait si facile alors, je n'avais pas besoin de jouer un rôle devant toi.

Lorsque nous étions tous les deux allongés sur le lit, et que tu as fini par éteindre la lumière, c'est alors que j'ai su. Nous n'étions même pas soûls comme nous avions pu l'être les quelques autres fois. Nous étions parfaitement conscients de nos corps, l'un à côté de l'autre. Tu m'as demandé : "Tu veux que je dorme ailleurs ?". J'ai dit non, bien sûr. C'est comme ça que tu m'as embrassé. Je n'ai pas pu empêcher quelques larmes de couler après que tu m'aies fait perdre la tête de plaisir. Je me sentais profondément en paix. Pour la première fois, je crois, j'ai pu toucher au bonheur extatique. 

Je sais que je t'aime et que ce n'est pas raisonnable. Nos vies ne sont peut-être pas faites pour être accordées. Mais je reste heureuse d'avoir eu la chance de ressentir toutes ces choses avec toi : abandonnée dans une confiance complète, adorée pour moi-même. 

Signaler ce texte