Interlude
Dominique Capo
Puisque ces derniers jours ont connu beaucoup de remous autour de la Colonisation et de la Décolonisation Française – c'est le moins qu'on puisse dire -, au moins, qu'ils soient utiles.
De fait, je vais me replonger avec délectation dans les deux ouvrages de référence sur le sujet. En effet, je les ai lu – dévoré – il y a quelques années, parce qu'ils sont passionnants, extrêmement riches, et très intéressants. Ils révèlent, sur plus de 1600 pages, l'ensemble des facettes de ce qu'a été cette période débutant au Moyen-Age pour se terminer en 1962. Ainsi, nul ne pourra plus prétendre que je ne connais pas ce qu'a été cette page de l'Histoire de notre pays.
C'est d'ailleurs une de des facettes de son élaboration - en bien et en mal - dont il ne faut pas négliger l'influence. En tant qu'Historien, et puisque l'occasion m'en est donnée, je tire profit de cette expérience personnelle récente tumultueuse. Et je vais prendre un immense plaisir à retrouver ces deux ouvrages appartenant à l'immense collection d'ouvrages historiques que je possède depuis mon passage à la Bibliothèque Nationale. Lesquels – plus la myriade de ceux que j'ai consulté en ce lieu de Culture et de Savoir, ou ailleurs – m'ont permis de parcourir les méandres de notre passé de l'Aube de la Civilisation à nos jours.
Voici donc le quatrième de couverture de ces deux titres de référence :
Tome Premier, le Premier Empire Colonial (des origines à 1815, Pierre Pluchon, Fayard) :
« L'ancienne France, qui avait au Moyen-Age conquis l'Angleterre, fondé le royaume de Sicile et participé à la création des États francs d'Orient, reste sur la réserve quand, au XVe et XVIe siècles, Portugais et Espagnols se partagent le Monde. En dépit de l'absence politique de la nation, des négociants et des marins issus des provinces maritimes sillonnent les eaux du globe, commerçant, péchant, s'essayant même, en violation du monopole ibérique, à quelques tentatives d'installation. La révolte des Hollandais contre les Espagnols et leurs assauts victorieux contre l'Asie portugaise des épices entraînent bientôt Français et Anglais dans la voie des conquêtes durables.
Alors que le roi de France demeure en Europe prisonnier des guerres extérieures et civiles, des aventuriers lui offrent un empire colonial : la Nouvelle-France, Terre-Neuve, la Guyane, les Antilles, la Louisiane, les Mascareignes, Pondichéry. Quoique peu peuplé et ma défendu, ce domaine d'outre-mer prend conscience de sa réalité sous Colbert. Pourtant, à la fin de son règne, Louis XIV concède un premier démembrement de ses possessions aux Anglais. En 1763, Louis XV ne possède plus que quelques îles et quelques comptoirs. C'est alors que la disparition de l'empire territorial en friche révèle la richesse de l'empire commercial antillais qui permet à la France de dominer le marché des sucres et des cafés.
Mais bientôt, à Saint-Domingue, la Révolution sonne l'heure du soulèvement des esclaves. Napoléon, malgré les moyens qu'il met en œuvre pour anéantir l'Angleterre et s'approprier son empire colonial, échoue. La « seconde Guerre de Cent Ans » commencée sous le Grand Roi s'achève : la Grande-Bretagne exerce une hégémonie planétaire qu'elle conservera jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale. »
Tome Second, Flux et Reflux (1815 – 1962, Denise Bouche, Fayard) :
« Au lendemain de l'écroulement de la puissance napoléonienne, la monarchie bourbonienne restaurée met beaucoup d'acharnement à récupérer les quelques territoires que l'Angleterre a accepté de lui restituer. Dans les derniers jours du règne de Charles X, l'expédition d'Alger, à l'origine opération de politique intérieure, inaugure une reprise de l'expansion qui ira s'amplifiant sous la Monarchie de Juillet, le Second Empire, et plus encore la Troisième République.
Ainsi s'est constitué le second empire colonial français, mème si l'opinion et le personnel politique ne vibrent pas unanimement, loin de là, aux entreprises et aux succès de leurs soldats, de leurs fonctionnaires, de leurs missionnaires.
Pourtant, avec la fin des opérations de conquête, les Français se rallient, de plus en plus nombreux, à l'idée de l'empire, à laquelle l'Exposition de 1931 les sensibilise davantage. Au lendemain de la Libération, ils communient brièvement dans l'illusion de constituer avec les peuples d'outre-mer une grande « Union française fraternelle ».
Or, la Seconde Guerre Mondiale, avec l'entrée en scène de puissances extra-européennes, a profondément ébranlé un édifice tenu pour indestructible. Avec une répugnance tempérée de résignation, la France se défera en peu d'années de l'essentiel de ses possessions : dans le sang et le drame (Indochine, Algérie…) ou bien dans la concertation (Afrique Noire). Le prestige de De Gaulle, qui comprit, en dépit de ses préférences personnelles, la nécessité historique de cette évolution, aida grandement, quoique certains en disent aujourd'hui, la nation à franchir ce cap. »
A lire absolument...
pressante envie de le lire
· Il y a presque 8 ans ·Mme Ins