J'aime(poème de jeunesse)

elisabetha

Parking.
Aérodrome.
Avion, nuages, ciel.
Flamboiement d'un rêve.
Champ de blé neuf
Sous midi apparent.
Une vieille penchée sur sa canne
Une fleur dans un vase
Une femme qui fouette un cheval
Un tigre qui s'étire dans sa cage.
Paysage de dompteurs.
Les mots roulent comme des autos
Dans le ventre de la nuit.
Les mots sont ivres de folie
Et je crie: je t'aime
A l'univers entier.
La fantaisie m'attire.
Je me vautre dans la grisaille du jour
Autant que dans les feux pâles de l'Aube.
Plus rien n'est limite.
La terre et l'océan copulent.
Je suis homme et femme
Et chien et cheval.
Je m'empale sur tout ce qui vit.
J'Aime. J'Aime
Mes jambes cisaillent la volupté,
Mon ventre se tend sous l'effort
Sentir. Ma sueur et ma joie
Des mains douces
L'ombre sur mon corps
Le reflet d'un Regard.
J'aime cet homme-femme
Que je suis devenu
Cet homme femme
Avec qui je fais l'amour.
La masturbation m'enchante.
J'ai extirpé  le cafard de mes os
J'ai crevé les yeux à l'indifférence.
J'ai baisé l'interdit
Une fois pour toutes.
Les tabous sont morts
Nous pouvons être nus.
J'aime
Le frisson du vent
L'odeur de la mer
La lisiére de la lumiére
La frange de tes cheveux
L'écume noir de tes cils.
J'aime
Le désordre de tous ses cris
La volupté à poil
Le chant des oiseaux
L'infini multîplié par lui même.
J'aime
Avec toi
Te succédaner,
Te continuer
Te bercer,
Te mouvoir.
Oh mon coeur
Il est si grand
Si plein de choses
Sues et oubliées
Apprises et désapprises.
Ne me crois pas
La révolte
N'est qu'une forme de la tendresse.
Je ris pour cacher ma peur
Le bonheur est trop souvent
Une coupe bien amère.


  


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