Jalouse !
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Je n'en suis pas fière. Je dois dire que j'ai du mal à l'admettre, et j'en ai honte. Mais voilà, il faut regarder la vérité en face, et elle n'est pas reluisante : ce soir je suis jalouse !
J'ai été envahie, par surprise, par ce sentiment m'est si peu familier. Cette déferlante m'est apparue si soudainement ... je n'ai pas voulu y croire ...
Pourtant ça doit être cela, j'ai ressenti une grande colère, de la tristesse, de la haine, du mépris et de l'envie. Et si on mixe tous ces joyeux sentiments, nous voilà en présence d'une jolie jalousie, toute fraiche et purulente sortie directement de mon petit coeur.
Je vous raconte.
L'histoire est banale on s'accordera à le dire. Nous nous sommes rencontrés au lycée, nous nous sommes rapprochés et sommes devenus amis.
Puis, et c'est là que ça se complique, il a développé des sentiments plus forts à mon égard alors même que je n'étais pas en mesure de lui rendre son amour. Alors bien sûr, je l'aimais, et je l'aime encore. Je l'aime comme un ami, un très bon ami, un confident, un peu comme un frère ou un cousin ... mais pas d'une façon aussi profonde et inconditionnelle que lui.
Et je l'ai repoussé. Une première fois.
Et je ne sais pas si je l'ai "bien fait". [Y a-t'il une bonne façon de piétiner un amour sincère de la part d'un ami fidèle ?] Égoïstement je voulais le garder en tant qu'ami et que rien ne change, que tout cela ne soit jamais arrivé. Et déjà alors, j'oscillais entre la colère de la position dans laquelle il me mettait et la peine que je sentais en lui ... une peine que j'avais créée.
A mon grand bonheur nous avons continué nos études, chacun de notre côté mais notre amitié à survécu. Nous nous sommes soutenus durant quelques années difficiles. Malheureusement je ne sais pas si je m'étais voilé la face et que le feu couvait sous la cendre ou si j'ai malencontreusement fait croire à des sentiments qui n'étaient réels ... il m'a réexprimé les sentiments qui étaient les siens.
Et je l'ai repoussé. Encore.
C'était déjà la deuxième fois que je venais frapper au coeur cet être qui m'était cher. Et je n'ai pas l'impudence de dire que j'ai eu aussi mal que lui, mais si son coeur s'est brisé ce jour là, le mien s'est au moins fendu d'une large balafre.
Bien sur, avant de le repousser une seconde fois j'ai fais le point sur mes sentiments. J'ai cherché une attirance suffisante, qui vaudrait le coup de nous donner une chance. J'ai cherché le frisson en croisant son regard, l'impossibilité de penser à une autre personne, l'envie de le connaitre par cœur, de tout lui donner, de fusionner âme et corps.
Si j'ai trouvé tous l'amour que j'avais pour lui, je n'ai pas trouvé ni le frisson, ni la passion, ni l'amour sincère qu'il méritait. Et si j'ai mis en lumière toutes les qualités qui font de lui un homme formidable et un ami sincère, je ne le voyais pas comme ma moitié.
A ce moment là, je nous devais à tous les deux de ne pas me mentir à moi-même ... même si c'eût été tellement plus simple. Même si cette décision me dévore les entrailles aujourd'hui, rétrospectivement j'en suis fière.
Et je l'ai donc repoussé plus loin, plus fort. Comme ces animaux sauvages, si beaux et si fragiles, que l'on soigne au sein de son foyer, auquel on s'attache si fort.
Quand vient le jour de les rendre à la nature, on s'oblige à les effrayer à grands cris pour les contraindre, par amour, à rejoindre leur monde qui est celui fait pour eux. Et ce faisant, même pour le mieux, notre coeur saigne un peu ...
Et nous sommes restés amis, de plus loin, mais tout de même. Une amitié comme ça c'est un bateau dans la tempête qui tient le cap malgré tout et qui, même s'il a manqué de chavirer parfois, ne renonce pas. Notre bateau à voyagé, il n'est plus si jeune ni fier mais il est toujours étanche et il a ... de la bouteille ...
Et un soir il m'a annoncé qu'il était en couple avec cette fille. Et j'ai pensé que cette fille avait de la chance et j'ai espéré qu'elle puisse lui rendre tous l'amour qu'il avait à donner, ce que je n'avais pas pu faire.
Et si je dois être honnête je pense que c'est ce soir là que la graine fétide de la jalousie s'est insinuée dans la balafre de mon coeur et s'y est implantée solidement. Car même si j'étais contente pour eux, le fait de le savoir heureux avec une autre m'a fait du mal. Et c'est mal de penser ça.
Je me suis sentie horrible. Je me suis même demandée si ça n'était pas le "pouvoir" que j'avais sur lui qui s'envolait qui me faisait souffrir. Auquel cas je l'aurais torturé pour le plaisir du pouvoir que ça me donnait sur lui durant des années ? Aurais-je été une personne si fondamentalement mauvaise ? Je ne crois pas, je n'espère pas.
Et ce soir, il annonce au monde qu'il s'engage pour la vie avec cette fille. Elle a de la chance, lui aussi et j'envie ce qu'ils ont.
Pire que ça j'en suis malade ! Je ne peux pas dire que je ne m'y attendais pas. Leur couple fonctionne bien, ils s'aiment et ils ont envie de s'engager, c'est le mieux qu'on puisse leur souhaiter.
Mais égoïstement j'en ai marre de n'être que le témoins de ces beaux instants. Et me voilà à ressasser les choix du passé, à imaginer ce que serait ma vie si j'avais pris un autre chemin avec lui ... Serais-je à sa place à elle ou nous serions nous détruits mutuellement par manque d'amour ou point de ne plus nous supporter ?
Je lui en veux à lui d'avoir continué sa vie avec succès et d'avoir trouvé "la bonne personne" alors qu'il n'y a personne dans ma vie et que je suis incapable de tomber amoureuse ... J'aimerais que ça soit sa faute ... Au moins j'aurais une bonne raison de lui en vouloir !
Je leur en veux à eux, du bonheur qu'ils affichent, parce que c'est ce à quoi j'aspire ... et je doute d'être capable de le trouver.
De plus la chanson de Françoise Hardy n'a jamais résonné aussi fort à mes oreilles et elle devient pénible à écouter, même si je l'aime :
"Tous les garçons et les filles de mon âge se promènent dans la rue deux par deux."
"Tous les garçons et les filles de mon âge savent bien ce que c'est d'être heureux."
"Tous les garçons et les filles de mon âge font ensemble des projets d'avenir."
Oui mais moi, je vais seule, dans les rue, l'âme en peine, rongée par un sentiment honteux qui me colle à la peau. Je transpire ce sentiment, j'ai l'impression qu'il m'a colonisée toute entière. Quand je marche dans la rue j'ai l'impression que les gens peuvent le voir, le ressentir, comme si je tirais un boulet.
J'espère trouver un jour celui qui réparera mon coeur et me fera regarder ceci comme un vieux bibelot cassé.
Un vieux truc sur une étagère qui nous rappelle avec mélancolie une période de notre vie mais qu'on aura aucun scrupule à jeter pour y mettre à la place une jolie photo toute neuve, pleine de nouveaux souvenirs, plus heureux.
En attendant jeter les mots m'a fait du bien, je m'en contente, pour le moment, en désherbant petit à petit la mauvaise herbe qui à germé malgré moi.
c'est déjà bien d'avoir "jeté les mots" (de belle manière), cette forme de jalousie se comprend car il est une partie de votre vie...Le temps et, je l'espère, un prince charmant vous aideront à effacer ce sentiment.
· Il y a plus de 7 ans ·chaleur
Etre heureux, quand l’avons-nous réellement été ? Moi, ce que je me souviens le mieux, c’est le désespoir, car, lui au moins, il est prégnant, massif et envahit l’être en son entier. Seul un fort état passionnel, (dit pathologique) laisse une trace de l’intensité du bonheur vécu sur le moment, pour peu qu’il soit partagé, bien évidemment, c’est la condition sinéçal’faitpas.
· Il y a plus de 7 ans ·Hervé Lénervé
De l'égoïsme que je peux comprendre... Mon ancien meilleur ami, mais la distance nous a fini, était amoureux de moi. Je l'ai repoussé. Maintes fois. Et j'ai finalement accepté ; nous sommes restés...trois jours ensemble, je ne pouvais davantage. Nous avons eu, J AI eu cette chance que l'on reste amis... Maintenant il a une copine, dans mon orgueil j'ai été jalouse, mais je suis heureuse finalement et la distance physique nous a éloigné, l'on ne se parle plus....c'est dommage. Nous ne pouvons reprendre contact, nos compagnon(e)s respectifs étant eux aussi jaloux.
· Il y a plus de 7 ans ·Aurore Rodi (Ancienne Alice Gauguin)