Jan et Morrisson -16-

aile68

Dans la voiture personne ne dit rien. La confiance que je portais à Morrisson est en train de s'amenuiser. Qu'est-ce que je ressens pour lui à présent, il m'a prise de court. C'est dommage tout allait si bien entre lui et moi, nous étions devenus si complices, certes j'ai bien senti que je me rapprochais de lui, mais maintenant... Il a le droit d'en avoir assez, mais il s'y est mal pris avec moi. ça m'a littéralement refroidie. Ce baiser qu'il a voulu me donner, qui sait depuis combien de temps il en avait envie. Moi aussi j'ai senti que je me rapprochais de lui cette fois-là où j'ai voulu qu'il me serre dans ses bras très fort, jusqu'à étouffer. Morrisson... Lui qui était toujours nickel avec les amis, notre aîné, notre grand-frère... Il a le droit de craquer lui aussi. Je tourne ma tête vers lui, il regarde la route, les sourcils froncés, l'air contrarié. A quoi pense-t-il? Il s'aperçoit que je le regarde, pousse un soupir profond, se décontracte, peut-être veut-il me sourire? Nous arrivons à la station des cars, j'en ai un qui part demain matin à 8h10.

" Tu es sûre de vouloir prendre le car? Le train c'est quand même plus rapide sa voix montre qu'il n'est plus affecté par ce qu' il s'est passé tout à l'heure. 

- Oui, on peut y aller si tu veux, c'est à deux pas. Allons-y à pied je réponds soulagée par l'attitude tranquille de Morrisson. C'est comme ça que je l'aime en fait".

Nous nous dirigeons lentement jusqu'à la station des trains. Prochain départ ce soir: 18h23. Pas envie de prendre celui-là, voyons voir un départ pour demain pas trop tôt.

"Tu reprends ton travail demain? je demande à Morrisson espérant qu'il me répondra par la négative, tout en sachant très bien qu'il me répondra oui (à quoi je joue là?).

- Oui, à 8h30, je ne pourrais pas t'amener à la station.

- ça ne fait rien, tu as déjà beaucoup fait pour moi je dis en voulant être reconnaissante.

Finalement je partirai demain matin en train. J'arriverai plus tôt chez moi.

- Oui c'est bien comme ça répond Morrisson les yeux dans le vide (ça me fait souffrir...).

- Nous nous reverrons de toute façon.

- Oui, bien sûr me répond-il en mettant les mains dans ses poches".

Nous allons faire mon billet puis nous ne savons plus quoi dire, ni quoi faire.

" Bon, ben je te remercie pour tout Morrisson.

- Je t'en prie, c'est normal.

- Non, ce n'est pas si normal que ça dans un certain sens. Jan et toi étaient rivaux, n'oublie pas. Je n'ai jamais réussi à choisir entre lui et toi.

- Oh Paula, ne voit pas les choses comme ça. Les circonstances ne t'ont pas permises de pouvoir choisir.  Et puis c'est fini depuis dix ans.

- Oui, tu as raison. Pardon je dis d'un air contrit.

- ça ne fait rien. Sois heureuse d'accord?

Je ris un peu nerveusement:

- ça ressemble à des au revoir!

- Oui tu as raison. Nous pourrions nous promener un peu propose Morrisson.

- Va pour une promenade! je dis enjouée.

(à suivre)



Signaler ce texte