Jardinier de mes pensées
Jean Claude Blanc
Jardinier de mes pensées
« J'étais né pour être jardinier »
C'est du St Ex, le doux rêveur
Sans cesse m'imprègne de ses pensées
Moi-même planeur, plus qu'à mon heure
Au commencement, y'avait une sphère
Une planète en jachère
Soleil et eau à volonté
Ainsi germa l'humanité
Faire naître la vie, pas si facile
D'abord à l'état de fossile
Petit miracle s'est produit
Un brin d'espoir d'infini
Dès que la Terre, chamboulée
De ses colères apaisée
Redevenue de bonne humeur
D'un grain d'atome, le monde est né
J'y vois un geste d'un Créateur
Spontanément, tout est en place
La mise en scène, l'atmosphère
Monts et merveilles, on ne s'en lasse
Encore faut-il être visionnaire
Comme un oiseau bâtit son nid
Consciencieusement, génial esprit
A consommé son énergie
Fait ce que nous sommes aujourd'hui
Plein les mirettes, vu du ciel
Bleu de Matisse, vraie aquarelle
A croire que c'est l'oeuvre d'un dieu
Grand architecte, mystérieux
En a fallu, tellement de siècles
Pour qu'apparaissent foules d'espèces
Mais la nature, doucement progresse
Têtue, avide, de lumière
Paraît que l'Homme descend du singe
Les lémuriens descendent de l'arbre
Bipèdes anxieux même frappadingues
rêvent d'univers, sans partage
« Petit poisson deviendra grand,
Pourvu que Dieu lui prête vie »
De La Fontaine, je traduis
Qu'elle est tragique notre existence
Ainsi je sème mes idées
Fume mes poèmes, les enrichis
Mais j'en récolte que peu de blé
Me cultiver, c'est mon hobby
Mes yeux poursuivent mes chimères
En vadrouillant sur les bruyères
De quelques pierres défraîchies
C'est mon passé qui ressurgit
Comment la vie est apparue
Reste un dilemne, pas résolu
Chacun de nous, a son avis
Qu'on soit mystiques, ou scientifiques
Réalité s'impose à nous
Des origines, on ignore tout
Faut pas penser, deviendrions fous
Mais l'air des cimes, nous amadoue
Le philosophe se prend la tête
Sur cette énigme « être ou pas être »
Pourquoi chercher la petite bête
Quand dans les champs, croissent les violettes
On se complaît, dans notre royaume
Mais limitée, notre puissance
On se débat dans l'aquarium
Où l'on nous plonge, dès la naissance
Obstinément, on est poussé
Prendre à notre charge, l'humanité
L'améliorer, la bonifier
Peine perdue, tout est pollué
On a détruit en peu d'années
Ce qu'a bâti l'éternité
On campe sur notre tas de fumier
En espérant nous développer
C'est pourquoi, on doit s'y coller
Avec l'engrais de nos idées
Refaire le monde, paraît risible
Le réparer, encore possible
Terre des Hommes, je te chéris
Par la pensée, devient jardin
Bûcher, piocher dans mes écrits
A peine croyable, déjà, j'ai faim
D'aller planter quelques radis
Même s'y j'en tire, peu de profits
C'est mieux que rien, pour jouir la vie JC Blanc avril 2020 (hommage à ST Ex)