J'attends l'avion
isa
J’attends l’avion.
J’attends le train.
Je ne me retourne pas,
Et pourtant si.
Si t’étais là.
J’te cherche partout.
Ça n’sert à rien.
La poitrine serrée,
Le cœur énorme,
Les jambes coupées,
Mon corps sanglote.
Je retiens mes larmes,
Ça sale mes veines.
Je suis perdue
Et pourtant, je sais où je vais.
Je rentre chez moi.
Et toi, tu fais quoi ?
Il faudrait vite partir
Maintenant.
Putain d’attente.
Je rêve…
Tu viendrais me chercher.
Tu serais planqué là,
À me regarder.
Tu me retiendrais.
Cette fois c’est moi qui te raisonnerais.
Et, en fin, je partirais.
Je te laisserais seul,
Sur le quai.
J’te cherche partout,
Et ça n’sert à rien.
Il vaut mieux que tu ne viennes pas.
Rentre chez toi !
Putain de voyage qui commence.
Je ravale tout ce qui veut sortir.
Je lis.
Comme à chaque fois,
Je détricote ma vie
Et je fais celle qui ne le sait pas.
Ne pas penser, ne pas penser, ne pas penser.
Ne pense pas !
Ma vie détricotée j’en fais des pelotes.
Et je brode une suite à ma façon.
Le style n’est pas classique
Et ne tient pas compte des rangs.
Qu’est-ce que je vais faire de ça ?
Cette histoire ne tient même pas à un fil.
Raccroche les wagons.
Atterrit un peu.
La distance ne nous aime pas.
Elle n’aime pas les gens.
Elle les sépare tout le temps.
Et le temps…
Le temps il nous rapproche, puis nous éloigne,
À chaque instant.
Arrivée.
Quai-tabac-ticket-parking.
Mes yeux sont secs.
Au fond du sac je cherche mes clefs.
Accroupie par terre,
Mon sac grand ouvert,
Je lis ton message sur mon portable :
« Je t’ai regardée partir… »
Je souris.
Je t’aime.
Les voyages et la distance forgent la littérature! beau texte et bon vent!!
· Il y a plus de 14 ans ·mademoiselle-comete