Je m'essaye à la critique de films

arthur-roubignolle

Je m'essaye à la critique de films


Inspiré par notre ami Daniel, qui fait d'excellentes critiques de films, moi aussi je vais vous faire la critique d'un film.

Je commence aujourd'hui avec un film assez remarquable, remarquable par sa profondeur psychologique assez proche par exemple des devinettes de Picsou-magasine ou encore de Le Pen parlant des Arabes, ou encore de Nadine Morano dès qu'elle ouvre la bouche. Film remarquable aussi par son jeu d' acteurs (tous plus ou moins pitoyables et plus que moins d'ailleurs), et à la mise en scène assez proche de Bergman, (mais d'un Bergman qui aurait pris des anabolisants après un séjour chez les neuneus).

L'on peut retrouver aussi dans la mise en scène de Robert Thomas, le réalisateur, une touche Fellinienne, mais d'un Fellini qui puiserait son inspiration dans le bottin téléphonique et les blagues Carambars.

Bon, ce n'est pas parce que les Cahiers du Cinéma le rangèrent en 1982, date de sa sortie, dans la catégorie des « navets » que ce film ne mérite pas une réhabilitation posthume... Et après tout, les critiques des « Cahiers du Cinéma » et du « Masque et la Plume » aussi, qu'est-ce qu'ils y connaissent en navets ? Sont-ils des spécialistes en légumes ? Ont-ils déjà vendus des navets, des patates et des carottes sur les marchés ? Que nenni !

Ce film magistral  dont je veux vous parler est au contraire un excellent navet, ce qui se fait de mieux en la matière. Le Nec plus -ultra des navets les plus navets.

Et d'ailleurs, l'animateur « Arthur » ( pas moi rassurez-vous). Le considère comme un chef d'oeuvre absolu (mais lui, très sérieusement apparemment).


« Mais quel est ce film fabuleux ? » ( Vous demandez-vous en piaffant d'impatience je le sens ?).


Je ne vous ferai pas plus mijoter que ça dans ce suspens insoutenable : ce film c'est : « MON CURE CHEZ LES NUDISTES !


L'histoire du film est simple : un curé est envoyé dans un camp de nudistes pour les évangéliser. (Déjà ça commence bien, les nudistes sont censés être anti-religieux, premier cliché!). Ce curé veut absolument célébrer une messe dans le camp de nudiste, camp d'ailleurs situé sur le terrain d'un paysan qui est bien sur anti-nudiste et qui veut les chasser...

A partir de là va se construire un récit tout en subtilité, reflet de ce qu'il y a de meilleur dans la  gauloiserie  de mauvais goût.

Avec des jeux de mots inoubliables tels «  le culte des seins (pour culte des Saints).

Les pérégrinations de Paul Presboist, qui joue le curé (Presboit bien choisi pour ce film car on aurait mal vu Lino Ventura interpréter ce rôle) donnent l'occasion au réalisateur de nous montrer une pléthore de fesses et de seins.

Ce qui est un exploit car les figurants du camp de nudistes sont à peine une vingtaine, petit budget oblige. On ose même pas imaginer ce que ce film aurait été avec un gros budget, certainement une saga fantastique dans un océan de nichons à n'en plus finir, avec un Paul Presboit sautillant de fesses en fesses en distillant ses bons mots vaseux dont ne voudrait même pas l'Almanach Vermot...

De surcroît, ce film réussit l'exploit d'être pudibond. (à une époque ou les Valseuses, le Dernier Tango à Paris. La grande Bouffe. Etc sont sortis depuis longtemps). Manquant totalement d'audace et de courage, le réalisateur s'ingénue constamment à dissimuler la nudité des acteurs. Pour cela, il n'hésite pas à faire une scène de « bal costumé » dans son pseudo camp de nudistes. Allez vous rhabiller y a rien à voir !

Lorque les nudistes (de pacotille) de ce film se déplacent, ils mettent chastement la main sur leur sexe, honteux d'être pris en faute certainement.

Paul Presboit réussit d'ailleurs le tour de force de n'être jamais à poil dans ce camp, il y a toujours pour lui, un tablier, un pagne, un torchon ou tout autre objet trouvé par l'accessoiriste du film pour cacher les attributs de l'acteur. Et c'est d'ailleurs un soulagement car l'on est en droit de se demander si voir la zézette de Paul Presboit aurait rendu ce film plus érotique...

L'érotisme de ce film est en effet assez proche de celui d'une éponge au fond d'un évier.

« Mon Curé chez les nudistes » présente cependant l'étrange paradoxe de nous faire faire un voyage dans le temps dans un humour de bas étage qui était déjà archi-dépassé en 1982, ce n'est même pas de la gaudriole, c'est indéfinissable.

Evidemment, pris au premier degré, (comme l'ont fait les critiques des Cahiers du Cinéma) c'est totalement consternant et affligeant, mais pris au deuxième, au troisième, voir au dixième degré, c'est absolument réjouissant.

En fait, au dixième degré, ce film vous donne l'impression d'être un extra-terrestre qui découvre une civilisation de demeurés congénitaux restés trop longtemps isolés sur une planète éloignée de toute forme de vie intelligente...


Tous les acteurs de ce film majestueux en rajoutent dans la caricature, Paul Presboit, idiot de service du cinéma de ces années-là est sur-employé encore plus comme acteur nigaud. Clichés éculés, platitudes aussi creuses que possible (si je peux m'exprimer ainsi, et je le peux!). Niaiseries en tout genre d'une lourdeur sans cesse dépassée et surpassée à chaque scène. L'on est sidéré par le manque d'imagination artistique de ce film, pas un instant ça ne décolle... C'est plus qu'au ras des pâquerettes, c'est plus qu'au ras des touffes (qu'on ne voient même pas!).

C'est en dessous de tout ! Ça frise le néant absolu. C'est un film indépassable à ce niveau là.

Attention cependant, le visionnage de ce film peut provoquer une sorte d'hébétude, d'anesthésie, de torpeur assez proche de celle que procure l'Opium.

Peu à peu, (et si l'on persiste à regarder jusqu'au bout ce film bien sur), l'on plonge dans un état comateux qui vous fait perdre tout sens de la réalité...

On oublie tout, ses soucis, sa vie merdique, le gouvernement qui abuse un max, la faim dans le monde, la planète qui va bientôt crever, TOUT, tout est effacé de la mémoire comme par miracle, et l'on contemple alors, totalement abruti, les pitreries grotesques des acteurs qui auraient du mal à tirer un sourire même à un trisomique atteint d'autisme et d'Alzheimer tout à la fois...

Mais soudain, un étrange phénomène se produit, nous voilà plongés à notre insu dans la régression la plus totale, la plus absolue et de même que les fumeurs de haschisch pris de fous rires incontrôlables pour rien du tout, nous voilà secoués de spasmes incontrôlables eux aussi... Nous voilà surpris à rire malgré nous des pitreries médiocres des acteurs. On hallucine carrément devant toute cette bêtise censée nous faire rire...


Enfin bref, le suspens est permanent dans ce film, car on se demande à chaque instant quand le réalisateur va enfin trouver un gag qui fonctionne ?

Mais aucun gag ne fonctionne, absolument aucun !

Et c'est ça qui est génial...


Mais il y a encore pire que ce film, il y a sa suite : « Mon curé chez les Thaïlandaises ». Film encore plus indigent intellectuellement. (C'est dire!).


A noter que « Mon curé chez les nudistes » a fait quand même plus d'un million d'entrées en 82. Il est rediffusé régulièrement par les télés.

Alors si vous aimez les actrices qui jouent très mal mais qui ont été choisies surtout pour leur plastique irréprochable), si vous aimez les acteurs qui cabotinent un max, si vous aimez Paul Presboit.

Ne le ratez surtout pas, (surtout si vous êtes en vacances dans un camp de nudistes, vous allez vous poiler !).


Bon, voilà, j'ai fais ce que j'ai pu pour mes débuts en tant que critique de cinéma... J'essaierai de faire pire la prochaine fois. Merci de votre attention.

  • Il faut bien payer ses impôts, non ? Il rentre dans la catégorie film alimentaire option étirable.

    · Il y a plus de 5 ans ·
    30ansagathe orig

    yl5

  • Je confonds souvent « Le curé chez les nudistes » avec « Les gendarmes et les nudistes », un autre chez d’œuvre du genre, nullité dans la nudité. :o))

    · Il y a plus de 5 ans ·
    Photo rv livre

    Hervé Lénervé

    • En comparaison avec Mon curé chez les nudistes, les gendarmes c'est du film intello !

      · Il y a plus de 5 ans ·
      P1000170 195

      arthur-roubignolle

    • Ah, quand même…ouuiii, je vois ! Enfin, non ! Je préfère ne pas voir ! :o))

      · Il y a plus de 5 ans ·
      Photo rv livre

      Hervé Lénervé

    • C'est à la limite un film que l'on peut voir pour éviter de tomber soi-même dans l'humour de bas étage (ce qui est un danger permanent qui guette tout humoriste). La facilité!

      · Il y a plus de 5 ans ·
      P1000170 195

      arthur-roubignolle

Signaler ce texte