Je ne sortirai jamais de prison

My Martin

vous serez tranquille

Guy Rampillon / Guy Georges naît le 15 octobre 1962 à Vitry-le-François (Marne)

Il est le fils de George Cartwright, un soldat afro-américain, militaire stationné à Marly-le-Roi (Yvelines). Cuisinier dans une base de l'OTAN en région parisienne

et d'Hélène Rampillon, serveuse dans les bars de Vitry-le-François. Elle monte à Marly-le-Roi -entraîneuse de bar

L'enfant est abandonné par ses parents. Ils ne signent pas les documents requis, l'enfant n'est pas adoptable


 Il est confié à la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) de Maine-et-Loire

Les services sociaux remplacent le nom de sa mère, Rampillon, par un patronyme venant du prénom de son père, Georges

Guy Georges, deux prénoms -souvent pour les enfants de la DDASS


1966. A l'âge de quatre ans, Guy Georges est placé dans une famille d'accueil à Auverse (Ouest de Noyant), près d'Angers. La famille Morin

Il grandit, entouré de douze frères et sœurs

2001. Jeanne Morin, mère nourricière de Guy Georges. "C'était un gentil garçon, je ne peux pas dire autre chose. C'était un enfant pas caractériel, un enfant gentil, un enfant qui n'a jamais cherché la bagarre."

L'enfant est scolarisé dans sa commune puis au collège privé Notre-Dame de Baugé en-Anjou

Il n'aime pas l'école, préfère chasser en solitaire en forêt


1976. A 14 ans, il tente d'étrangler ses sœurs Roselyne Derouineau, handicapée mentale, puis Christiane


Il est envoyé à la Marmitière, foyer spécialisé pour jeunes en difficulté à Saint-Barthélémy d'Anjou, en banlieue d'Angers


1980 (18 ans). Plusieurs agressions, il est incarcéré à la prison d'Angers (un an)


Mai 1980. Paris. Guy Georges (18 ans) viole et poignarde Nathalie L, une jeune fille (elle survit). Faute de preuves, l'agresseur n'est pas inquiété. L'affaire est classée


Viols, tentatives de meurtre. Prison, à Fleury-Merogis (Essonne) et à Ecrouves, Meurthe-et-Moselle

Février 1981. Aucun suivi spécialisé


1984. Dans un parking de Nancy, Meurthe-et-Moselle. Guy Georges viole et poignarde Pascale Nix, qui parvient à s'échapper

Arrêté, condamné à dix ans de prison


Début des années 1990. Guy Georges bénéficie d'un régime de semi-liberté. Il en profite pour fuir à Paris. La Marge. Squats, drogue, alcool, prostitution


*


Squat Saint Sauveur, Rue Didot (15e)

Plusieurs personnes font état des liens de Guy Georges (33 ans) -militant politique et voyou indic- avec les Renseignements généraux (RG)

Deux écrivains

Lola Lafon témoigne lors d'une émission de télévision. Née en 1974, chanteuse, compositrice, féministe et libertaire -squats, milieux autonomes -mouvance sociale, d'inspiration anarchiste et situationniste. Lola Lafon a connu Jo / Joe

Fiction, 2003. "Une fièvre impossible à négocier".   ... Landra partage un squat avec les membres du groupe Etoile noire express, groupuscule de casseurs en lutte contre le système ultra-libéral. Révoltée par le viol qu'elle a subi quelques mois plus tôt, elle se sent proche de leur combat et y trouve la force de se reconstruire. Elle tombe amoureuse d'un autre occupant de l'immeuble, un gangster, Anthony.     ...


Philippe Tersand, dans son livre (2000) "Guy Georges. Un ami insoupçonnable ?"

Psychiatre des hôpitaux dans la région parisienne. Médecin libertaire. Tersand est un pseudonyme, en référence à un psychotrope

Paris, en 1997, un homme agressait, violait, tuait des jeunes femmes dans le quartier de la Bastille. Ces meurtres en rappelaient d'autres, commis durant les années précédentes. On parlait alors du " Tueur de l'Est parisien ". Vous êtes-vous demandé, une seule fois, si l'un de vos amis pourrait avoir un lien quelconque avec cette affaire ? Mon choc fut immense à la nouvelle de l'arrestation brutale et inattendue, et la mise en examen de mon ami Joe, Guy Georges, pour qui j'éprouvais une vraie sympathie. Je me suis demandé comment Joe pouvait être soupçonné de meurtres aussi atroces. J'ai été tenté d'ignorer cette affaire. Impossible. N'aurais-je pas dû au moins avoir su que Joe avait un lourd passé, plusieurs condamnations pour agressions sexuelles et viols ? Comment moi, psychiatre, n'avais-je rien remarqué ?


et un ancien photographe de Paris-Match ("Le poids des mots, le choc des photos"), Yan Morvan. Journaliste, photojournaliste et auteur, né en 1954. Dresser un portrait représentatif de la France qui souffre, en filigrane du duel droite-gauche des futures présidentielles de 1995. Guy Georges se fait appeler Jo (assistant photo de Yan Morvan de Mai à début Juillet 1995)

Jo, militant actif du DAL, le Droit au Logement, extrême-gauche -il renseigne les policiers sur les activités du DAL, en échange de leur relative protection (trafic de drogue)

Depuis 1975, Yan Morvan photographie les gangs de Paris et de sa banlieue. Avril 1995, photos. Guy Georges dans sa chambre du squat Saint-Sauveur. Lit, Guy Georges allongé sur le dos. Bas du visage masqué par un foulard rouge. Bras droit, Guy Georges brandit un revolver


*


1991. Il tue pour la première fois (29 ans). Récidives, même mode opératoire

26 janvier 1991. Pascale Escarfail. La brigade criminelle est appelée pour un homicide dans une chambre de bonne, quartier de Montparnasse (14e). Une jeune fille blonde gît en travers du lit. En partie dénudée, son visage est maculé de sang, ses habits sont arrachés. La victime (19 ans) est une étudiante en Lettres à la Sorbonne. Violée puis égorgée. Pas d'empreintes, pas d'ADN


9 janvier 1994. Cathy Rocher. Assistante marketing. Agressée dans un parking (12e). Viol. Dix coups de couteau à la gorge


7 novembre 1994. Elsa Benady (22 ans. Attachée de presse). 13e arrondissement. Retrouvée par son frère, morte dans sa voiture. Les policiers établissent la concordance avec le meurtre de Cathy Rocher, le 9 janvier 1994. Une empreinte digitale.


9 décembre 1994. Agnès Nijkamp, architecte d'intérieur néerlandaise, 32 ans. Agression sexuelle dans son appartement Rue du Faubourg-Saint-Antoine (11e). Les traces et indices permettront d'identifier le tueur


16 juin 1995. Elisabeth Ortega (23 ans. Psychomotricienne). Agressée chez elle (4e), elle parvient à s'enfuir. Empreinte génétique sur un mégot de cigarette, identique à celle retrouvée chez Agnès Nijkamp. L'empreinte génétique est nommée « SK 1 », pour « Serial Killer n° 1 ». Elle n'est pas comparée à d'autres empreintes génétiques -pas de fichier national centralisé

Elisabeth Ortega décrit son agresseur. Un homme au physique plutôt « nord-africain » -pas le physique de Guy Georges


8 juillet 1995. Hélène Frinking (27 ans. Etudiante en psychologie). Violée et tuée dans son appartement (10e), en rentrant d'une soirée. De nouveau   l'ADN de « SK 1 » est retrouvé. Avec une empreinte marquée par un signe distinctif, pied dit "égyptien", en podologie -le second orteil est plus grand que le pouce  

Anne Gautier, la mère d'Hélène Frinking, enseignante, mère de six enfants. Elle mène une enquête parallèle à l'enquête de la police. Pendant le procès en avril 2001, pour apprendre le pardon, elle s'isole dans un couvent. Elle correspond avec Guy Georges, témoigne dans les médias. "Il y a eu des erreurs et des fautes"

"Hélène F. - victime d'un tueur en série" (livre paru en 2001). Le 8 juillet 1995, une mère apprend l'assassinat à Paris de sa fille Hélène. Commence alors une autre vie. Celle d'une femme qui souffre, doute, cherche à comprendre l'incompréhensible, perdue dans l'univers de l'Administration. Son témoignage relate avec sincérité, sans faux-semblants, parfois avec véhémence et quelquefois humour, ses rencontres avec les policiers, les magistrats, les avocats, les médecins, les médias... Tous ceux qui dorénavant font partie intégrante de sa vie. Elle n'aurait peut-être qu'un tort : poser des questions pour tenter de comprendre, parfois suggérer des pistes à tous les " professionnels de la profession ". Aujourd'hui, attentive, le regard fixé sur " demain ", elle mène un combat pour l'information de tous et le respect de la dignité, surtout celle des victimes... Elle observe avec acuité les lois qui naissent et les décrets qui arrivent. Elle attend beaucoup de l'évolution rapide des recherches techniques et scientifiques...


25 août 1995. Dans son appartement, quartier du Marais (4e). Mélanie Bacou (20 ans) échappe au tueur. Il s'enfuit, perd son portefeuille

Appréhendé, Guy Georges est condamné à 30 mois de prison

Guy Georges est interrogé dans le cadre des enquêtes sur l'agression d'Élisabeth Ortega et les meurtres « des parkings ». Son sang n'est pas celui retrouvé dans la voiture d'Elsa Bedany le 8 novembre 1994. Son pied ne correspond pas à l'empreinte découverte chez Élisabeth Ortega, qui ne reconnaît pas son agresseur. Guy Georges n'est pas inquiété pour ces crimes


5 juin 1997. Guy Georges (35 ans) sort de prison (Fleury-Mérogis, Essonne)


23 septembre 1997. Viol et meurtre de Magali Sirotti (19 ans, étudiante, poignardée). Dans son appartement du 19e arrondissement


16 novembre 1997. Estelle Magd (25 ans). Dans son lit, violée, égorgée

Dernière victime du tueur (35 ans), « La Bête de la Bastille »

La presse s'empare de l'affaire. « Le Parisien » parle du « Tueur de l'Est parisien »


*


1991 à 1995. Cinq meurtres commis demeurent non élucidés

2 Février 1996 à 2000. Martine Monteil, première femme à diriger la Brigade criminelle, « la meilleure brigade de France, sur le plan de l'enquête criminelle »


Le juge Gilbert Thiel, en charge de l'instruction, demande à tous les laboratoires de France de croiser l'ADN inconnu avec leurs fichiers existants

24 mars 1998. Nantes, Institut Français des Empreintes Génétiques (IFEG). Presque par hasard, le laboratoire du docteur Olivier Pascal identifie Guy Georges


26 Mars 1998.  La police diffuse le portrait-robot 97/225 -peu ressemblant- de Guy Georges. Grâce aux tests ADN, suspect numéro n° 1 dans l'affaire du Tueur de l'Est parisien


26 mars 1998. Guy Georges (36 ans) est interpellé à la sortie d'une station de métro

Un tournant dans l'histoire judiciaire française

SK 1 -Serial Killer n°1- le premier tueur en série identifié par son ADN


Les sept ans d'enquête de l'affaire Guy Georges mettent en évidence la nécessité de créer un fichier regroupant au niveau national, les empreintes génétiques utiles à la résolution des enquêtes

17 juin 1998. La création du Fichier National Automatisé des Empreintes Génétiques (FNAEG) est votée


*


19 mars 2001. Cour d'assises de Paris. Procès (trois semaines) de Guy Georges (39 ans)

Diagnostic des experts. Guy Georges est un psychopathe dangereux. Ses traumatismes remontent à l'enfance


Alain Maury, avocat d'une famille de victime. "Pour lui, l'autre n'existe pas. Quand c'est une femme, l'autre n'existe tellement pas qu'il l'assassine

A chaque fois qu'il sera dans des conditions lui permettant d'assassiner une femme qui correspond au genre de femme qu'il cherche, il le fera"


Dans le box, Guy Georges, affable

Maître Solange Doumic, avocate des parties civiles. Il semble « plein de compassion »

Première semaine du procès. Il nie tout en bloc. Il est victime d'une injustice, dénonce la validité des tests génétiques

Au bout de deux semaines, Maîtres Frédérique Pons et Alex Ursulet interrogent Guy Georges. "Le 16 juin 1995, avez-vous agressé mademoiselle Élisabeth Ortega ? Guy Georges acquiesce

« Le 24 janvier 1991, avez-vous tué mademoiselle Pascale Escarfail ? » « Oui »

Guy Georges sanglote, avoue les sept meurtres


5 avril 2001. Guy Georges est reconnu coupable de onze viols aggravés -dont sept suivis de meurtres, commis entre 1991 et 1997 à Paris

Guy Georges demande pardon aux familles des victimes

La Cour d'assises de Paris le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans


*


Maison centrale d'Ensisheim, Haut-Rhin, Alsace. Guy Georges correspond avec de nombreuses jeunes femmes. Une étudiante en droit tombe sous son charme et vient régulièrement le voir au parloir  


Mars 2020. Centrale pénitentiaire d'Ensisheim. Fin de la période de sûreté de 22 ans (arrestation en Mars 1998)

Guy Georges (58 ans) est éligible à la libération conditionnelle. Il ne fait pas la demande. Conformément à sa déclaration, à l'issue de son procès


« Je vais m'infliger une peine. Je ne sortirai jamais de prison, vous serez tranquilles. »




  • Trop de souffrances infligées, il ne faut jamais permettre à ces gens-là de sortir un jour ! Ils resteront toujours un danger pour les autres.

    · Il y a environ 2 ans ·
    Louve blanche

    Louve

Signaler ce texte