Je ne traîne plus

Je ne traîne plus mon mal de vivre
Que dans quelques ennuis
J'ai de nouveaux des envies
Parfois un peu fortuites

Je ne reconnais plus les douleurs
Que j'ai eu pendant neuf années
Je ne reconnais plus mes malheurs
Que j'ai eu presque depuis que je suis née

J'ai une terrible maladie
Mais d'un passage stabilisée
Maintenant, l'on dit
Que je suis davantage censée

Restent les problèmes de concentration,
Et surtout de compréhension,
Ceux de l'attention,
Et enfin de l'apprentissage

Les médicaments ne sont pas des sauveurs
Parfois même pas à la hauteur
Ils ont des effets secondaires ravageurs
Qui peuvent me mettre dans la terreur

Viennent les moments où le cerveau
Ne peut plus rien faire comme avant
Où il perd son intelligence
Je ne suis plus en diligence

Une trentaine de kilos de pris
Ce qui m'a, je l'avoue un peu surpris
Les contrecoups des effets secondaires
Que je considère quand même primaires

Mais ce que je n'échangerai au rien du monde
Est cette stabilité qui fait que la mappe-monde
Tourne pour une fois assez ronde
Dans mon esprit

Restera la crainte de la rechute
Qui peut se faire à tout moment
Car de la maladie,
On on est jamais guéri