Je suis le genre de mec...

Kanon Gemini

Quand le passé explore le futur.

     Salut mes p'tits loups. Vous allez avoir du rab cette semaine. Déjà, parce que j'ai été au cinéma, ce que je n'avais pas fait depuis un bout de temps. Mon choix s'est porté sur un film d'auteur multiculturel avec tout ce que ça implique en terme de réflexion derrière. Imaginez un peu. Des personnes que tout sépare, luttant contre leurs propres démons, se retrouvent pris par les affres de la guerre. De nombreux thèmes sont abordés comme l'alcoolisme, la camaraderie, le dépassement de soi, la vieillesse, la mort, la recherche de la paix intérieure, l'amour et les conflits d'intérêt. Ces personnes, d'abord motivées par leur propre égo et l'appât du gain, finiront par lier une vraie amitié afin de pouvoir se sortir vivant de cette guerre, les obligeant, et ce malgré des caractères plutôt égocentrés forgés par des vies compliquées, à compter les uns sur les autres. Bref, j'ai été voir Expendables 4.


     Alors oui, c'est du Stallone et je vais le voir car je sais qu'il n'y aura pas trahison sur la marchandise. Mais, à bien y regarder, il y a souvent une seconde lecture à ces films d'action remplis de testostérone. Ainsi, « Rambo » était une critique avant l'heure de ces soldats envoyés au front avec une décontraction que seul le mépris de la vie humaine peu expliquée, rentrant avec un bon gros syndrome post-traumatique des familles. De plus, n'oublions pas que les soldats américains du Vietnam sont revenus chez l'Oncle Sam non pas en héros, mais en marginaux, en plein contexte de la révolution « peace and love ». « Rocky » montre un homme de la rue sans avenir et sans carrière, qui se fait claquer la porte au nez à chaque occasion. Sans talent particulier mais avec une détermination de fer, il poursuivra son rêve, quoiqu'il en coûte (coupez la télé à Macron svp). Mais le film où je voudrais m'attarder le plus est « Demolition man ». Dans celui ci, un policier aux méthodes expéditives, rasent la moitié de la ville pour arrêter un Wesley Snipes en criminel sadique. L'État les condamne chacun à être cryogéniser le temps de leur peine. Il sera réveiller dans un monde où la violence aura disparu et dans lequel, Wesley Snipes, réveillé avant lui, peut semer le chaos en toute tranquillité, les forces de l'ordre de l'époque étant bien incapables de le stopper. Il faudra l'intervention d'un ancien pour soumettre l'idée qu'à criminel à l'ancienne, flic à l'ancienne.


     Ce monde présenté comme idyllique pendant une bonne partie du film est surtout une magnifique satyre des dérives du wokisme sévissant déjà à l'époque. Chaque gros mot est puni d'une contravention, la nourriture est lyophilisée et sans sel, sans sauce, sans gras dans une la chaîne de restaurant unique, tout le monde se salue poliment et les rapports sexuels se font en réalité virtuelle. Avec le recul, tout l'occident tend vers cette société aseptisée et ce film peut se prévaloir du titre de film d'anticipation aujourd'hui. Heureusement, Sly croisera la route de résistants, vivant en marginaux dans les égouts, se nourrissant de la faune locale et montrant bien que ces sociétés parfaites n'existent et n'existeront jamais (parallèle intéressant avec ces villes qui se pressent de faire disparaître les SDF pour les J.O). Elles n'existeront jamais car l'être humain est ce qu'il est avec des instincts primaires et basiques et ce, malgré les tentatives d'uniformisation. Oui, notre cerveau nous pousse à faire des choses borderline, nous mettant en péril, mais l'humanité n'a t'elle pas avancée en prenant des risques, en se mettant en danger en permanence ? Quid du feu, de la chasse à une époque où elle était surtout dangereuse pour le chasseur, de la traversée de l'Atlantique sur des bateaux qui étaient plus sûrs de couler que d'amener les courageux marins à bon port, du plus vieux rêve de flotter dans le ciel, d'explorer l'univers et les profondeurs marines, d'accoster une femme au risque de se prendre une veste monumentale ? Alors oui, l'humain étant impatient de nature et quoique les mondialistes en pensent, attaché à son territoire comme tout mammifère, malgré l'évolution de son cerveau et des codes l'amenant à accepter la vie en société, il a commis des horreurs. Mais qui laisse sa porte grande ouverte, laissant des inconnus rentrés chez soi ? Personne. Notre logement, c'est notre territoire. Les réflexes restent. Mais si ces risques n'avaient jamais été pris, où en serait l'humanité aujourd'hui ?


     Je ne peux m'empêcher de terminer sur la fameuse tirade d'Edgar Friendly (même le nom était un coup de génie), Je suis l'ennemi, parce que je pense, parce que j'aime lire, parce que je suis pour la liberté d'expression et la liberté de choix, je suis le genre de mec qui aime aller dans un bon resto et qui se demande si il va prendre une cote de bœuf ou un pave de rumsteck géant avec ces frites mayonnaise. Je veux faire du cholestérol, je veux bouffer du bacon, du beurre, des montagnes de fromage, je veux fumer un bon cigare de la taille de la tour Eiffel dans un coin non fumeur, je veux courir nu dans les rues le corps couvert de ketchup en lisant playboy. Pourquoi ? Parce que j'en aurai eu envie tout d'un coup, ouais mec !

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