Je vois la beauté

Tarsa

Je vois la beauté 

Rue Tolbiac. Je la vois, c'est cet enfançon qui danse, des contorsions, des jeux de mains sur un air de R&B. Elle me regarde et je vois sa beauté. Celle des hommes a un cours de boxe. Leur force qui - low-kick straight-punch - converge et se perd, et celui-là qui sent ma présence. La nuit tombante un lundi soir. Novembre. La lumière crue de ce salon de coiffure où des lèvres se pincent, tandis que prestes, les coups de ciseaux dans la masse font chuter de lourdes mèches au sol. 

Avenue Reille, deux amoureux. Il porte une écharpe en laine tricotée, c'est maladroit, pourtant, malgré les trous larges comme des raisins, c'est la sienne. Elle la lui a créée parce qu'elle l'aime. Ils sortent du parc, celui de mes parents. Je reconnaîtrais cette écharpe entre quatre mille milliards d'écharpes parce que celle que l'on tricote par amour n'existe qu'au cou de mon père. Ils me dépassent et j'espère qu'ils sont eux, se tenant par la main, inlassables. 
Courir en novembre et voir la beauté partout qui m'embrasse, et ma question sans réponse. 

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