Je vous aime.

nikki

Il y a des endroits des hommes qui me plaisent plus que d’autres. Les petites rides au coin des yeux, les mains, la pliure de leur bassin. Ce qui les rend fragiles et humains, mais qui les rend virils aussi. Je me rappelle quand j’étais ado, je ne m’arrêtais que sur les beaux gosses, les mecs de magazines, lisses et beaux. Maintenant c’est le charme qui me touche.

Les pattes aux coins des yeux, ces petites fissures qui se montrent quand ils sourient ou quand ils ont mal. Là où on voit qu’ils n’ont plus 20 ans et sont vulnérables face à la vie comme nous, là où les sentiments ont marqué le visage d’une certaine force de la nature. Quand ils plissent leurs yeux ils deviennent touchants et séduisants.

Leurs mains qui travaillent ou non mais qui sont toujours abîmées un peu, fortes et grandes. Les miennes sont toutes petites et pas très fortes, une fois dans les siennes elles sont en sécurité, dans ces mains qui les tiennent elles sont à leur place. Leurs mains qui se serrent et se transforment en poing quand la rage est trop forte, leur bouche qui suit le mouvement de la crispation. J’aime leurs mains qui savent se faire douces sur nous, en nous, mais qui peuvent détruire aussi. Il y a une certaine ambivalence dans leurs mains.

La plissure du bassin, sur les hanches, chez les hommes n’a rien à voir avec notre corps féminin et onduleux. Non. Chez eux on voit les muscles se dessiner au dessus d’un bassin étroit, où aucun enfant ne viendra grandir. On voit la force de leur corps qui s’écrase sur leurs jambes, qui vient rétrécir ici pour nous offrir les poignées les mieux dessinées, pour nos petites mains, une attache où il fait bon passer la paume et s’agripper.

En quelque sorte j’aime ce qui me rassure chez les hommes, ce qui fait d’eux des personnes différentes de nous. J’aime les savoir fragiles et humains, j’aime les savoir forts et solides, j’aime leur pragmatisme et leur façon de foncer tête baissée. J’aime voir chez eux une certaine autorité tout en sachant qu’ils sont capables de ressentir tout ce qui fait de nous des femmes. J’aime savoir qu’ils sont sensibles comme nous mais qu’ils n’appréhendent pas la vie de la même manière. Je crois qu’ils me fascinent, qu’ils ont une force que nous n’avons pas, sans nous départir de nos forces à nous.

J’aime les hommes qui aiment les femmes, qui sont fascinés par nous et qui cherchent la force dans nos actes et nos pleurs. J’aime savoir qu’ils nous regardent sans nous comprendre souvent, qu’ils cherchent à nous faire du bien tout en nous protégeant. Pas comme des pères mais comme des partenaires. Et j’aime ça tout autant chez mes amis que chez mon homme. J’aime voir dans leurs yeux le respect et l’admiration, j’aime quand ils se lèvent véhéments pour nous défendre face à un connard, même quand on n’en a pas besoin.

J’aime quand ils s’énervent et que tout leur corps se crispe et se tend, quand leurs veines apparaissent sur leur front. J’aime voir à quel point ils ne peuvent supporter qu’on nous fasse du mal, qu’on nous blesse. J’aime voir à quel point ils sont désarmés face à nos peines, à quel point ils peuvent se faire doux. A quel point il est nécessaire de faire payer ceux qui nous font souffrir. J’aime voir qu’ils nous aiment et qu’ils sont prêts à compenser nos faiblesses et j’aime particulièrement quand ils nous laissent combler les leurs.

J’aime les hommes, physiquement, moralement, sentimentalement, j’aime les hommes de ma vie.

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