Jeanne et Valériane

Rudi Youssouf Borovali

Poème inspiré du tableau Les Curieuses de Fragonard

Refoulent le rideau du désir volage, les doigts frivoles de Jeanne,
Qui, dans l'entrebâillement, nargue avec nonchalance la tentation 
D'illégitimes amants, vidant le sou, pour sa peau diaphane de courtisane.
Comme un appât imprudent, son sein dérobé, amorce l'effraction...


Profane Valériane, rêvant d'étreinte noble et confluée, 
De pauvres bougres ont agrippé sa gorge de vils idylles. 
Gît son visage poupin, son corps déserté comme une peluche immobile...
Quelques pétales de roses au pied du rideau ne peuvent calfeutrer ses cris muets...


Petites ménesses, j'entrevois leurs bras brutaux qui vous blessent ...
S'effondre alors piteusement l'arc rocailleux de ma petite faiblesse,
Mon corps ne fauchera pas les herbes fraîches de votre délicatesse...
Sur le mont de Vénus, le lin s'abîme dans des amours de sécheresse...

Signaler ce texte