J'ECRIS

k-ramel

J'écris, j'écris...


Parce que ma vie s'assèche et se tarit, comme le ruisseau bu par le désert de sel où il croyait trouver la paix.

Fuyant la bouche affamée de l'homme et sa soif incessante de progrès, il part,  cherchant l'asile qui apaisera ses craintes.

J'écris pour me rassurer sur le pouvoir que j'exerce sur les mots.

Mes seuls compagnons de route qui, lorsqu'excédée et faisant une hâlte réparatrice, m'aide à étaler ma vie pour moi-même.

Ils se groupent, se remplacent, s'ajustent, s'enchevêtrent, cherchant la combinaison complexe de mon histoire.

J'écris pour entendre les crissements - devenus familiers - du papier lorsqu'il devient, sous la plume, l'écrin de mes sentiments et de mes humeurs.

J'écris des S.O.S. qui resteront sans réponse puisque sans destinataire et non-envoyés.

Des appels à l'aide silencieux pour tenter de voir clair dans la jungle de mes souffrances.

Mon égo n'a d'égal que le refus pur et simple de toute aide extérieure quelle qu'elle soit.

Tentant de me suffire à moi-même dans une sorte d'autarcie, un affrontement permanent entre moi, moi et encore moi...

Me lasser ?

Point du tout, je fais le point !

Donc...

J'écris, j'écris...

Parce que ma vie s'assèche et se tarit, comme la rivière, qui perdant le chemin du fleuve, se perd en forêt et va éteindre son courant sur un tapis de feuilles mortes.

Retournant à la terre d'où jaillira le brin d'herbe fragile, fils de toute vie, donnant suite au recommencement perpétuel.

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