jeu e mot

Ghyslaine Bobillier

Me voilà bien embêtée pour vous présenter ce mot que j’exècre. Vous risqueriez fort en vous penchant sur  la lecture de ce texte de chuter dans son puits sans fond. Et pourtant c’est grâce à lui que naissent les passions dans lesquelles on cherche à le tromper. Laissez s’éteindre en vous le feu qui vous anime et il réapparaîtra, plus grand, plus fort, plus violent.  Ne croyez pas non plus qu’il se lassera de vous voir heureux dans vos tâches, il guettera le surmenage. Celui qui vous laissera abattu et désœuvré, emplira vos veines de mélancolie. Et ne croyez pas qu’au plus profond de votre désespoir il suffira de les taillader pour laisser le mal s’enfuir. Nous ne sommes plus au temps de Diafoirus et des saignées salutaires. Julien Green disait de lui qu’il est un des visages de la mort. Parfois vous pensez qu’à deux vous serez plus fort pour le tenir à l’écart et pourtant insidieusement il s’installe au sein de votre couple et met un terme à vos velléités de surmonter le pire. Il est le mal suprême de l’humanité et personne ne peut dire qu’il parviendra à déjouer ses pièges. A moins qu’en symbiose avec vous-même vous finissiez, comme le prétend Erasme, à l’ignorer.

Mais voilà, j’en étais sûre, je vois à vos soupirs, vos bâillements, vos doigts qui tapotent nerveusement le dos de votre souris que mon discours commence à vous attirer vers lui inéluctablement. Alors j’arrête là pour ne pas vous faire tomber plus profondément encore dans ………..l’ennui

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