J'irai pleurer ton absence

mesnil-au-pain

n'importe où


En continuant de vivre loin de tes soupirs
A la force de ma faiblesse je devais trahir
Ce serment né du fond de mon cœur
Dont les termes invisibles à mes yeux demeurent

Pourtant pressenti de manière si limpide
Comme ces continents lors de voyages intrépides
J'avais posé le pied si près de tes frontières
Contemplant l'étendue de tes terres

Mes prières auront coulé dans l'égout
Lavées au rideau du dégoût
Qui balaye mes plaines désertes
De cordes nouées au fond de la défaite

Combien de fois dans mes humides errances
T'ai je reconnu au milieu des passants dans leur danse
Hasardant tes traits dans ma mémoire
Polymorphe des leurs visages dans mes déboires

Ces durs moments qui finissent par laisser de douces traces
Dans les catacombes que je contemple dans la glace
Portent, en quelque sorte, le poids sanctifié
Des douceurs que je me suis vu confiées

Malgré l'enchaînement infini et sans cesse des étés
Je pleure ce que je n'ai jamais été
Et que je ne pourrai plus jamais être
Aux confins des ans à paraître

Sans que réellement le temps ne passe
Comme figé dans le trop vaste espace
Que tu laisses vide, ce n'est pas nous qui allons vieillir
Mais le monde qui chaque jour va rajeunir

Il n'y aura plus alors que l'oubli
Pour taire un cœur ébloui
Et j'irai pleurer ton absence
En Italie dans des bras sans consistance

Je déverserai des larmes d'amertume
Au rythme du métronome
Qui martèle mes ans vers ma vieillesse
Et renouvelle l'amante dans sa jeunesse

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