Jour 2

halpage

tronc commun

 4h13  rouge au poste radio. Gamberges au lit. Retournements. 5h19 : Plaintes d'une porte dans les étages supérieurs, suivi d'un lâcher de vessie- c'est une femme- et du tirage de la chasse d'eau.
5h45 Erection intempestive d'entrejambe : petite pensée à Pryape, d'autant que durcissement subit. Ouf ! Gamberges.
6h19 Je me tourne sur le coté droit du lit et attrape le révolver ( ou le pistolet, ce serait mieux)qui se trouve juste en dessous. Je pisse dedans sans mouiller les draps. C'est pratique, ya pas besoin de se lever. C'est ce qu'il me reste de pratique hospitalière ; il y a un an de ça j'étais ver tigi neux.
Je me lève pour de bon, enfile un short et un maillot et me dirige vers la cuisine, je trouve qu'il fait frisquet ce matin : je me rajoute une veste de pyjama. Dans la cuisine je mets en route la bouilloire d'eau, j'ouvre un placard où j'y choisis un sachet de capuccino, que je verse dans le bug. Dans le bas congélo du frigo, je sors 4 fines tartines de pain que je fais décongelé rapidement au micro onde, puis je les tartine d'une pichenette de beurre- j'aime pas trop ça le beurre, mais il n'y a plus de mascarpone ( je l'aurais bien écrit lascar porn).
Un peu de confiture de mirabelle, étalée par-dessus, ramenée ce dernier dimanche, par ma sœur, de chez ma mère. L'eau chaude est versée dans le mug et je m'assoie dos à la fenêtre.
Et je vois arriver ma sœur, dans l'obscur du couloir du hall d'entrée. Elle se traîne dans ses pantoufles, une main dans les cheveux en désordre. Elle est bien potelée dans son pyjama qui lui colle à ses formes. Nous ne nous disons pas bonjour. Je n'engage pas trop la conversation, elle n'est jamais bien réveillée le matin, mais nous finissons pas causer. Elle me parle du distributeur de boissons à son boulot. Un des ses collègues a trouvé le moyen d'avoir des boissons sans mettre les 30 centimes. Il est vraiment tout con le truc, mais je lui dis que, si tous les employés finissaient pas le savoir, plus personne ne paierait une boisson, et alors le gars qui s'en occupe trouverait ça suspect. C'est sans doute une mauvaise manip de sa part, ou alors, c'est pour vous inciter à prendre des boissons, comme j'ai vu dans un journal, qu'une certaine marque connue  d'alimentation perdait exprès des portefeuilles dans la rue, avec dedans des invitations pour un repas.
7h00 assis dans le canapé, j'entends un bruit venant du couloir. Ma sœur y passe, bas noir, pull noir et jupes moulantes au motif slave, c'est à dire, bariolée de lignes horizontales.
- T'as fait tomber quelque chose ? Que je  dis.
- J'ai rien fait tombé, j'ai buté dans un porte-manteau.
7h03 elle enfile ses bottes dans le salon, où je suis, en train d'écrire tout ça. Puis elle repart dans le couloir où elle se regarde dans la glace de la porte accordéon. Je me mets à rigoler ( j'exagère un peu, exprès)
- Pourquoi tu rigoles ?
- C'est ta façon de marcher, avec ta petite jupe qui flotte, ça me faite rire… tu trouves toujours de belles choses pour t'habiller… c'est le style ruskoff !
- C'est parce que j'ai encore un peu mal au genou…j'ai fait les soldes.
- tu sais, chez moi, c'est tout le coté droit qui déconnes : j'entends plus à droite, j'ai une allumette dans l'oeil droit;  et le pied droit, tu le sais déjà ; mon corps est sans doute réglé pour que sa hémi- moitié me laisse tomber… ça tombe, à la naissance, je me suis écrasé sur le coté droit …
- c'est le cerveau gauche ! qu'elle dit.
Je reste un peu pantois face à cette réac, elle enchaîne :
- et puis, il va falloir que t'ailles chez l'ophtalmologue ( elle a un air consterné en se plantant devant moi) Je ne dis rien, elle poursuit :
- tu fais l'exercice, tu pointes un objet puis tu pointes un autre objet, ce que je m'applique à faire aussitôt...
je vise sur la toile du tableau, la main au doigt tendu : la toile représente un bonhomme militaire en vert avec un chapeau qui s'envole de sa tête, et il montre une goutte- qui doit tomber d'un samovar- et juste en dessous de sa main, il y a un couple, en plus petits, dont la femme assise sur l'homme, et les deux semblent bien s'amuser, au geste du bras écarté que fait l'homme.
Puis, sans bouger ma tête, je tourne mon regard à gauche vers le bouton fleuri de la poignée de porte, au meuble, où s'encastre la télé, et je compte tout haut les allers retours visuels.
- Mais non, tu vas trop vite ! ...1…1…2…2…dit-elle, lentissimo.
7h15, Je ferme la porte derrière elle, qui part travailler, pour moi ce sera demain.
7h18 Je vais lire Déon…
7h44 de la page 163 à la page 278, soit 16 pages lues: une jolie femme et son mari aveugle voudraient louer un petite villa sur la côte italienne, cependant qu'en court de route elle achète un citron à un jeune marchand ambulant, puis après, toujours avec le citron dans la main, ou le tenant pour se rassurer, elle rencontre le vieil homme possesseur de la villa, qui s'y intéresse au citron, et elle lui offre ….
7h55 c'est encore la nuit dans le couloir du hall d'entrée, je vois un rai de lumière juste en dessous de la porte : c'est le laser d'Obiwan Kenobi ?        

   

  


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