Journal aléatoire d'un alcoolique en sevrage

lafaille

Jour n°11

Pas encore dormi de la nuit, un rat est venu me bouffer la cervelle, sûrement un pote de la souris de l'autre jour, putain de rongeurs. La famille, ce rongeur, ça vous racle l'intérieur une bestiole pareille, ça vous arrache les entrailles dans les cris du silence et de l'absence, en pleine nuit ça vous réveille. Et ça vous empêche de vous endormir, leurs dents aiguisés vous arrachent le cœur en même temps que les sentiments.

Fout-Le-Camp est allongé avec moi dans le lit, il ronfle le bon vieux chien, il est bientôt midi, mon envie d'alcool est au maximum. Le palpitant saute, s'arrête dans sa course et reprend à l'allure d'une tortue. Lunatique celui-là. Tressaillements dans le fondement de l'être, je cours aux toilettes. Un café et c'est reparti pour une journée. La vache, que c'est long.  Lumière dans les yeux, et respiration haletante de celui qui pense mourir demain, j'entends Fout-Le-Camp se lever, il a dû mal aussi ce pauvre chien, l'hiver. Une petite balade de courtoisie pour régler les problèmes de fondement du chien, les croquettes, et hop retour à la case départ : le lit. Je m'endors une heure, je me réveille, la faim m'appelle. Putain de corps, par sa faute vais devoir encore sortir, pas le courage, je tiens sur mes réserves, encore une heure et je me lève.

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