Journal aléatoire d'un alcoolique en sevrage

lafaille

Jour n°30

Une nouvelle vie qui commence, elle est bien bonne celle-là. Ça a mal commencé, cette nuit j'ai cauchemardé, SANDRINE me regardait, pupilles dilatées des regards de folles, elle était immense, une géante parmi les nains. Pas que je sois petit, mais je ne suis pas grand non plus, je fais parti de la moyenne, même en taille je suis médiocre. Médiocre, oui, et con. Con d'avoir cru à un possible amour. Et fleur bleue comme disent les amoureux pris dans le tourbillon de leurs ébats étoilés. Quelle foutaise ! Ce ne sont que de purs échanges corporels, ça ne sert à rien, ça ne change pas le monde, et c'est tout de même de l'ordre de la bassesse animale, c'est comme une envie de chier, on est loin du romantisme je peux vous le dire. J'entends les antispécistes se la ramener et me faire la morale à tout va : Tu te crois supérieur à ton chien ou au cochon que tu bouffes ? Tu te crois malin avec tes grands airs ? Je les vois d'ici me rabaisser plus bas que terre, la gueule dans le caniveau et le cœur au rabais. Une question me taraude quand même, ces antispécistes végans et adorateurs du poil en tout genre ne se considèrent-ils pas supérieurs à nous pauvres hommes arriérés mangeurs de barbaques ? Paradoxe ? Dans tous les cas, ça sent l'idéologie bobo du « je ne manque de rien » à plein nez, si fort cette odeur que je vais finir par éternuer. C'est finalement Fout-Le-Camp qu'a attrapé un rhume, on est vraiment connecté lui et moi. Hein Reviens, t'en penses quoi ? T'es heureuse, tu t'en fous ? T'as bien raison. Avec leurs conneries, ils m'embrouillent l'esprit, je n'arrive plus à me concentrer, ah oui j'en étais au chapitre SANDRINE, quelle idée de rêver d'elle, et d'y repenser quasi tous les matins, quelle force que j'ai de ne plus boire, car toutes les raisons sont réunies pour que je reprenne où j'en étais : nul part. SANDRINE, elle voulait me tuer dans ce putain de cauchemar, dans la vie elle a réussi, avec sa fan attitude pour Mylène Farmer, et son goût prononcé pour les yaourts. Cette nuit, je me suis réveillé à temps, même pas le temps d'enfoncer sa lame de couteau en plein cœur. Quelle conne ! N'y pensons plus, en route pour une nouvelle coupe ! Une nouvelle vie ! Un nouveau départ ! un nouvel amour ! quelle comédie je joue, je ne sais pas mais ça ne sent pas bon, pas du tout bon. Je reviens les loulous, restez tranquilles, ben ils ne lèvent même plus la tête, je crois qu'eux aussi en ont ras le bol de ma pauvre gueule. Tu m'étonnes !

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