Journalisme

pierreantoine

Écrasement des Libertés de la Presse, c'est l'un des buts politiques que nous poursuivons, en effet.

Écrasement, oui, et sans restriction.


Les Journalistes ont pour les Citoyens la considération la moins grande qui se puisse imaginer.

Ils exercent sur l'Opinion une violence illimitée et irrationnelle.


Titulaires de la précieuse 'Carte de Presse', ces olibrius seront unanimes à considérer que leur autorité surpasse nettement celles des Magistrats, Procureurs de la République ou simples juges "inférieurs".


Si les gens de Presse n'obéissent pas aux Lois, ni aux puissances politiques ou judiciaires, à peine aux puissances d'argent, s'ils se gaussent impunément des Citoyens et de leurs opinions, alors la question mérite d'être posée: à qui obéissent-ils ?


Les Journalistes obéissent aux plus remarquables d'entre eux, les "Anciens", en général les présentateurs du 20 Heures, qui se réunissent et s'organisent en 'Conseil'.

Concrètement, les plus anonymes ou les plus jeunes 'pigistes' attendent des signes concrets de la part du Conseil des Anciens.


Ces Anciens exigent des jeunes Journalistes une obéissance absolue: c'est la notion de sur-obéissance, notion qui souligne aussi bien l'enthousiasme que la lâcheté, d'une obéissance acceptée parce que les Maîtres sont ressentis comme légitimes.


Il est très rare qu'un Journaliste exprime publiquement son désaccord avec telle ou telle motion ou opinion.

Par essence, les journalistes sont 'moutonniers'.


Les Journalistes ne sont pas un Contre-Pouvoir ou une Contre-Démocratie.

Le Pouvoir des Journalistes, comme Corporation ultra-privilégiée, passe par la confiscation de la Démocratie à leur profit. Cette Démocratie confisquée, dont ils s'autorisent sans rire ni ciller, ils l'utilisent ensuite pour chantager les Pouvoirs existant, économiques ou politiques: 'Nous, Journalistes, nous sommes le Peuple!"

Ce tour de passe-passe se nomme: 'Liberté de la Presse'.


Les Journalistes ne sont pas un Contre-Pouvoir ou une Contre-Démocratie.

Mais: le Pouvoir peut-il résister aux Journalistes ?

Fillon botté en touche par Le Canard enchaîné, Pierre Botton, Michel Noir, Bérégovoy suicidé à la suite d'une campagne de presse, Tapie limogé puis incarcéré...etc.


L'invention et l'imposition des normes qui régissent nos sociétés, c'est le fait de la Société du Spectacle (via la Publicité et le Loft Storying).


Le Journalisme est premier, la Politique est seconde.

La relégation ontologique de la seconde est le but explicite du premier.


Le style ou la marque du journalisme contemporain est essentiellement d'écraser.

C'est un bulldozer ou un éléphant.

Jadis et naguère, c'était un gigolo ou une putain; un courtisan ou un valet de pied.


Subordonnons la Politique au discours politique et aux promesses, puis le discours politique au marketing politique, puis au marketing tout cours, et enfin aux 'affaires', voilà ce que veut le Conseil Supérieur des Anciens, le 'gouvernement ' du peuple des gens de Presse.


"La pensée de Léa Salamé vaut mille décrets politiques"

Nathalie Saint-Cricq



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