Journée de la femme

lisanne

L A     J O U R N E E    D E    L A      F E M M E

Cette fête n’existe que depuis quelques années, d’où vient-elle, de quel pays,de quelle mode ? J’avoue n’avoir pas cherché longtemps.
Peut-être a-t-elle été imaginée par un commerçant en mal d’inspiration pour ses vitrines, afin de donner un coup de fouet à ses affaires ? Je verrai bien sa boutique de lingerie, en grosses  de Calais lettres une affiche aguichante propose une parure Lejaby en dentelle de Calais achetée + une garniture en vichy rose, style BB avec bord festonnés offert.
De chez Lou une parure en broderie anglaise avec une autre en jersey, façon jean, encore les deux pour le prix d’une. Des portes jarretelles roses incroyables avec panty assortis. Chemises de nuit ébouriffantes, nuisettes tissées de fantasmes, ou juste le foulard à mettre autour du cou. Comme le disait Christiane, ces nuits là ne terminent jamais avec la chemise de nuit, autant juste mettre un foulard.
Ou serai-ce un politique, un président candidat ou un candidat président qui, pour gagner  des voix et par la suite toucher des salaires de fou, aurait eu cette idée ?
Un mari coureur peut-être pour retrouver l’estime de son épouse, et se faire pardonner. «  Tu sais elle n’était pas aussi belle que toi. »
Je sais c’est un horticulteur, pendant qu’il passait son motoculteur, il s’est dit « voilà une façon de me débarrasser de tous mes cyclamens, primevères, pensées, de mes potées de camélias, d’hortensias et résédas. »
Le poissonnier c’est sûr avait ses raisons aussi, la période de carême c’est la fête du poisson aussi.
Moi, en tant que femme, je ne me suis rien dit d’autant qu’à la retraite nous sommes rodés, n’ayant eu qu’un seul et même mari depuis le début.
Me suis levée à 8h3O. Sur la table de la cuisine une tasse, le pain le beurre et la confiture, mon petit déjeûner prit toute seule, lui c’était fait depuis 7 heures.
Douche, vaisselle, préparé une machine de linge , du blanc. Du couloir j’entends « je vais faire un tour à vélo, je passe à la poste, tu as besoin de quelque chose ? «
Je balaie, j’aspire, ah pour aspirer j’aspire ! J’aspire à rester seule une semaine , ou en passer une avec mes copines en Alsace, cela éviterait pendant un moment le sempiternel – à qui tu téléphone ? et comme d’habitude – encore au téléphone ? – Pourrais- tu me nettoyer les vitres à l’intérieur de la voiture ? – C’est pas pressé.
A 11h3O le rôti rôtissait, les légumes épluchés cuisaient déjà, purée céleri- pommes de terre.
« Tiens, tu ne voudrais pas qu’on aille au resto ? Non pas ce soir, à midi ? »
Je pense «  C’est çà je jette tout à la poubelle ,la vaisselle dans le machine, la petite robe noire, collier de perles. » mais non, je dis, on peut y aller demain.
Il dit «  J’y pense, si tu as envie de quelque chose, tu te l’achètes. »
Pour ce qu’il entend comme cadeau c’est vrai, mon mari n’a jamais voulu m’acheter, ni cocotte, ni  Tupperwear ou  hachoir et toujours reconnu que ce  n’étaient pas des cadeaux.
Après, j’ai dû jardiner, faire mes devoirs d’écriture ou rêver à tous les patchwork ou peintures ou broderies au point de croix que je ferai bientôt !
Je m’en fiche, je crois qu’il a fait beau temps.
Et puis croyez vous que lorsque tous les métiers  auront leurs noms féminisés, et que l’on appellera les petites filles Madame, les hommes porteront aussi les enfants et accoucheront ?
Mon Dieu tu as du boulot pour que ce soit au moins un jour de l’année ( je ne parle pas de moi, je suis jusque là malgré tout une nantie ) la fête, une part de bonheur pour toutes les femmes !

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