Joyeux Noël Emma'rche à l'ombre.

J'ai manqué mon Noël en famille, je l'ai oublié sur le coin d'un bureau et Emma s'en est allée avant même que l'on puisse s'épouser. L'ironie du mec un peu trop gentil, qui s'arrache les tripes à grands coups de marteau et vous souhaite de bonnes fêtes comme si tout était beau.

En ce jour de deuil et alors que la fin du Joe vient d'éclipser le début des autres, j'ai tenté d'écarter mes fantasmes en fermant les yeux. L'échec aveugle qui t'arrache les mains, le froid qui beugle que tout cela n'est rien.
L'animal se veut fort et puissant, il se dit aimer la vie dans son état le plus pur et jouir de la simplicité d'une étreinte infinie. S'il n'est pas de mot pour écrire comme il la désire, il n'y a rien de plus trivial que d'en faire toute une histoire, d'en oublier de s'en souvenir.
La fin d'année approche à grands pas et les bonnes révolutions se font à haute voix, changement de contexte pour une petite gueule de bois comme la tienne. Emma'pproche-toi Emma ne t'en vas pas, j'ai ramassé les miettes de mes fantasmes oubliés, j'ai crevé les morceaux de ta bouche et avalé ce qui en sortait sans jamais m'arrêter.

Je crois que j'aurais apprécié pouvoir revenir en arrière, allonger mes phrases et écourter mes promesses, j'aurais voulu tout recommencer, encore et encore, jusqu'à trouver les maux qui dansent et qui touchent, ceux qui font vomir le matin au réveil, ceux qui font rire les copains tout pareil.

J'ai tué ma famille avec elle, je l'ai enterré au fin fond de ma belle et je n'y  suis retourné que pour mieux me moquer. L'hérésie d'un mec entre deux chaises, qui s'attache aux extrêmes à grands coups d'étaux et vous jette sa silhouette comme si tout devenait chaud.

Joyeux Noël, toi l'amie des choses qui brûlent, toi la cheminée des envies. C'est pour ça qu'on t'aime après tout, deux trois coups de vents et tout s'embrase.