Juillet 2017

scherazade

2 juillet

Il me faut être honnête, totalement.

Interdit de se voiler la face.

Je n'ai jamais rien vécu de semblable.

Une soirée tout entière avec un homme d'ailleurs. Pas dans un hôtel, dans un appartement. Une soirée avec bougies, musique, vin, et de la nourriture que l'on mange avec les mains. Prendre le temps de s'installer, de se regarder, de se humer, de se raconter, de se sourire, de se taire.

Sa bouche qui prend le temps de s'approcher de la mienne, nos lèvres qui s'apprivoisent doucement, nos langues qui se reconnaissent, des baisers d'une sensualité hallucinante.

Nos mains qui s'explorent à tâtons, sa peau si incroyablement douce, ses épaules si belles, ses doigts qui parcourent mes jambes, mes cuisses, mes seins, en dégustant chaque nouveau territoire exploré, sans urgence de la suite.
Nos peaux qui se frôlent, se touchent, se rapprochent, se retrouvent. Nos mains et nos langues qui explorent le corps de l'autre, avec cette sensation délicieuse de découvrir et de se reconnaître à la fois.

Nos corps qui trouvent leur rythme avec une facilité déconcertante, nos sexes qui s'accueillent mutuellement avec tant de bonheur, nos regards et nos caresses et nos mots et nos sourires qui nous gardent connectés l'un à l'autre.

Jamais connu ça.

Je n'étais pas prête auparavant. Les conditions n'étaient pas réunies. La nouveauté joue pour beaucoup je le sais. Il n'empêche que pour la première fois l'atterrissage a été plus difficile.

Je déteste écrire cela mais il le faut : faire l'amour à mon homme m'a fait l'effet du retour à la maison après des vacances inoubliables.

Familier. Rassurant. Tendre. Moins intense aussi.

Alors que jusqu'ici mes échappées belles me confirmaient que je ne trouverais pas plus de plaisir qu'à la maison.
Là je ne parviens pas à chasser les flashs de cette soirée. Je n'essaie même pas d'ailleurs.
Or il est hors de question qu'un homme d'ailleurs enlève quoi que ce soit à mon homme d'ici et maintenant.

Il va me falloir apprivoiser cela. Le polir, le circonscrire. Et passer à la vitesse supérieure avec mon homme pour que toujours ces aventures apportent quelque chose, qu'elles n'enlèvent rien.
Je ne sais pas de quoi l'avenir est fait mais pour la première fois l'intensité est telle qu'elle me transporte en même temps qu'elle me fait peur.
Je voulais vivre plus fort.
Je vis plus fort.

3 juillet 

Tout ce qu'il me reste a faire c'est me cramponner a l'instant présent parce que c'est la seule chose de tangible. Ne même pas espérer qu'il ne me déçoive pas. Ne même pas avoir envie de la suite. Ne même pas me raccrocher a ce qui s'est passé. Ne même pas avoir peur de perdre pied. Juste ici et maintenant. Pour rester libre.

4 juillet 

Ça commence a fonctionner… ici et maintenant et rien d'autre. .. c'est le seul moyen pour que cet homme reste dans ma vie sans que je me consume…

6 juillet 

Vibrer. Se retrouver. Explorer. 
Trouver les ressources en moi pour être disponible au monde qui m'entoure. Présente a l'instant. Incarnée. 
Écouter le message de cet enfant a l'intérieur qui a décidé de désobéir au quotidien. 
Lui procurer de l'attention. 
Et me faire confiance pour trouver des solutions alternatives.

17 juillet 

Comme c'est simple cette fois. Il est disponible, présent juste comme il faut, ni trop ni trop peu. C'est tellement simple qu'il n'y a pas tellement de choses à en dire. Juste le vivre. 

19 juillet 

Cet homme est un miracle. Nous avons passé une longue soirée à ne faire que parler, rire, manger, et faire longuement, merveilleusement, passionnément l'amour. Un nombre incalculable de fois.
C'était ma première deuxième fois, et c'était magnifique. Cette sensation de se connaitre déjà et de se découvrir à la fois.
Et pour couronner le tout je ne me sens pas déséquilibrée, déconstruite, déstabilisée. Cela n'enlève rien à ma vie, c'est juste un superbe bonus, un diamant qui brille par intermittence.
Tout cela valait la peine. Les autres étaient là pour me permettre de mieux apprécier ma chance.
Je m'enflamme mais je ne souffre pas, donc tout va bien.


Signaler ce texte