Juste une effleurement sur la pointe d'un sein

scribleruss

Recyclage d'écrits anciens

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    Trop de têtes pensantes, trop d'intelligences qui m'oppriment m'étouffent, trop de poètes, de rimes qui ne riment à rien, tout est dit et l'on vient trop tard.  

     Trop de coeurs crevés, de coeurs détruits, coeurs qui croient encore et qui croiront toujours, c'est beau l'amour et tant qu'il y a de la vie il peut y avoir de l'amour, de l'amour ? il faut y croire, sinon, sinon, on sait...    

   Mais trop de larmes, trop de déchirements, trop d'écoeurements, de rancoeurs, et puis des fois pour le coeur il n'est plus temps, les choses sont fanées, décrépies, décaties, remisées ...      

    Trop c'est trop ... juste se retenir pour ne pas ... Tout est dit d'ailleurs sur tous les sujets, tout est dit, non peut-être, car comme l'on n'ose pas dire n'importe quoi, l'on ne dit pas, l'on ne dit rien l'on se tait alors moi, je vais m'y essayer, ça me changera les idées de dire n'importe quoi, plutôt que de regarder la pluie, en attendant le prochain effleurement.    

   Car y' a qu'ça de vrai, y'a qu'ça de bon l'effleurement, j'ai mis à la corbeille les sentiments, je cueille l'effleurement, c'est tout ce qui me reste, l'effleurement, la caresse d'une main, la pose d'une lèvre sur la pointe d'un sein ..    

    Mais je lève la plume, toujours la plume la plume d'oie ou waterman dix-huit carats, car je m'aperçois que je ne dis plus tout à fait n'importe quoi, oh ! si je sais, je sais que j'y reviendrai au grand n'importe quoi ..

   En attendant ma lèvre sur la pointe d'un sein, rêvant, oui vous avez raison il faut y croire, mais pas au sentiment, au seul effleurement, à ce frisson divin quand se pose une lèvre sur la pointe d'un sein. .

- 2 décembre 2009 -

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