J'voudrais t'entendre.
Aly.
Tu sais, Louise. Je t'observe beaucoup depuis ce fameux soir où tu as franchi le pas de ma porte, les cheveux mouillés par la pluie, les yeux rouges et gonflés parce que tu avais pleuré, les joues creusées, les lèvres gercées. Sans un mot. C'est vrai, tu n'as plus dit un mot depuis ce fameux soir, et je t'observe.
J'ai remarquer toutes ces mimiques que tu as chopées depuis ce fameux soir. Du genre triturer tes lèvres quand tu réfléchis, tripoter les manches de ton pull quand tu es anxieuse, boire beaucoup d'eau quand tu es stressée, ou aller courir quand tu as les nerfs en pelote. Ou encore fumer, fumer encore, vider le bar, dormir dans la baignoire. Je vois tout. De A à Z. Que ce soit les lacérations sur tes bras, tes poignets, tes cuisses, tes mollets, tes bleus au corps.
Je ne te dit pas ça, pour te forcer à me parler de ce qu'il s'est passé l'autre soir, je sais bien que tu en es incapable, et mon but n'est pas de te faire du mal. Je me fait tellement de soucis pour toi, si tu savais .. Je ne dit pas ça non plus dans le but de te faire culpabiliser, non. Je voudrais juste que tu ailles mieux .. Que tu sois la Louise d'avant. Celle qui aimait courir dans les champs, celle qui était bien dans sa peau, et qui prenait toujours tout du bon côté.
J'voudrais pouvoir discuter avec toi pendant des heures durant, tu sais, comme avant. J'voudrais juste t'entendre en fait. Que ce soit pour crier, ou me demander un verre d'eau. Je m'en fiche. Je voudrais pouvoir me souvenir du son de ta voix. Après tous ces silences, je ne suis même plus sûr de t'avoir entendu un jour. Mais pourtant, on sait que si.
Je voudrais t'entendre, ma Louise.