L.

vatomuro

1.

" Tu viens ce soir?"

Lara est à l'autre bout du fil, et elle me pose cette question.

Je l'entends respirer dans le combiné. J'arrive même à imaginer la répartition de ses mèches de cheveux autour de son visage. J'en fais une répartition sexy. Elle a une voix de radio. Mais un physique de diva. Je l'imagine assise puis allongée, habillée puis nue puis recouverte d'un drap fin. Je t'aime Lara. Plus tard, tu seras un médicament qui guérira des tas de trucs, crois moi.

" Tu viens ce soir?" répète t- elle, et je suis content, car je n'entends dans sa voix aucune exaspération ni impatience. Dieu que tu es parfaite Lara.

"- Carrément, je serais là. Je mange une pizza avec mes parents, et je me ramène tranquillement pour commencer les hostilités. Y'a du monde?

- Ça commence a arriver ouais, dépêche, si tu veux remettre en jeu ton titre de dernier mec arrivé en soirée.

- J'aime ce titre, il est valable dans toutes les catégories de poids."

Elle pousse un soupir et je sens un sourire de l'autre coté de la ligne même si je ne la vois pas, j'entends un rire dans son estomac même s'il ne sors pas et mon ventre se laisse envahir par les fourmis.

- Une conversation au téléphone avec toi, c'est mieux qu'une séance intensive d'abdos, Lara.

- Arrête de raconter des conneries et magne toi Arthur."

Clic de fin, je reste le regard vide, mes pensées perdues sur le dos imaginaire de Lara. Je descends toujours dans mon esprit le long de ses reins, et j'arrive a ses fesses, et je les embrasse pour de faux. Rien que pour de faux.

Pizza avalée en vitesse, brides de conversations impossibles a retranscrire ici devant le manque d'informations restant dans mon crâne. Un regard dans le miroir pour inspecter si je n'ai pas trop une sale gueule. Je regarde l'heure, il est tard. je m'en vais, dans la nuit sous les néons des lampadaires, ça va car la soirée n'est pas loin, je peux marcher, allumer une cigarette et laisser la première bouffée se perdre derrière moi. Adieu petite fumée, j'espère que tu as apprécié la visite de mes poumons, fut-elle courte.

Tandis que je déambulait, j'essayais d'imaginer l'issue de la soirée, qui il y aurait là bas, quoi comme type d'alcool, comment je rentrerais, en déambulant surement, mais de façon ivre. Allez savoir. On verra bien. Et je pensais au corps de Lara.


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