La balançoire

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Il me crie de garder les yeux ouverts,
Il crie et me soulève dans les airs,


Mais ce soir, j'ai suivi le pilote,
Et je n'ai pas eu peur.

Je crois que je te sens, tout autour,
Excuse-moi si je ne t'entends plus,

J'ai les membres sages et alourdis
Mon souffle coupé d'avoir osé.
... Surtout d'abandonner,
... Surtout  t'abandonner.

Tu sais, les voix,
Il était encore avec moi,
Et j'ai simplement écouté
Les doux mots qu'il m'a chuchotés.

C'est comme ça, c'est la vie,
C'est cru et c'est sauvage
Mais c'est violent aussi
Dès lors que c'est fini.

Y'a mon corps, dans les airs,
Y'a mon corps… ce cimetière.

Tu sais, je crois,
Il était là, droit devant moi,
Et je l'ai suivi jusqu'ici,
J'ai fait des boucles et des nœuds
Sous mes airs précautionneux,
J'ai obéis, j'ai écouté,
Et c'est alors qu'il m'a poussée :
Le tabouret s'est renversé,
Et sans me plaindre... j'ai étouffé.

Je valse alors que tu m'entoures,
Je suis désolée mon amour,
Ma tête penchée dodeline,
Car j'ai accrochée à mon cou
Cette ceinture aux strass dorés
Celle que je n'ai jamais portée.


Il me crie de garder les yeux ouverts,
Il crie et me dépose à terre,

Étendu, mon corps est mort,
Et tes larmes sur mes joues,
Je crains n'y changeront rien.

Je m'en suis allée, ce soir,
Un dernier tour de balançoire,
Tu sais, il m'a poussée,
Et j'ai vraiment cru m'envoler,
Tu sais, il m'a poussée
Et m'a regardée suffoquer.

Tu m'implores : reste avec moi !
Mais je suis si loin de tes doigts
Que je ne sens pas sur mon cou,
Que je ne sens… non, plus du tout.

Tu me cries de me réveiller,
Mais voilà je m'en suis allée,
Laisse cette dépouille à tes pieds,
Je l'ai d'ores et déjà quittée.

Tu sais, je crois…
Que je n'ai pas su taire les voix,
Celles auxquelles tu ne croyais pas.

Je vais mieux désormais,
Oui je sommeille en paix :
Il est arrivé ce matin,
Il m'a sourit, tendu la main,
Et quand il me l'a proposé
...Je crois que je t'ai oublié.

Oui, ce soir,
J'ai suivi le pilote
Et je n'ai pas eu peur,

Non,
Je n'ai pas eu peur.


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