Monde divers, monde dispersé. Monde épars, monde éparpillé. Nous naviguons au gré des images soufflées sur nos écrans, téléviseurs, smartphones, tablettes, ordinateurs. Les voyons-nous encore ?
Nous pouvons nous réfugier dans les livres, les photos de voyage. Des ailleurs de l’espace ou du temps nous racontent d’autres histoires, peut-être moins tragiques, peut-être plus heureuses. Des pas semés depuis longtemps sur les routes de Bretagne ou d’Irlande, pour rencontrer des visages et des paysages, qui apportent un peu de paix et de tranquillité. Des pas récemment plantés dans un lointain orient qui fut terre de France, quand le Vietnam s’appelait Indochine. De ce temps-là, des images de guerre. De ce temps-ci, des visages apaisés. Des yeux accrochés par les soubresauts du monde, ici ou plus loin. Que ce soient ici des temps de tension qui disent les confrontations des pouvoirs civils. Que ce soient des temps plus loin de temps de conflit où la vie est une variable d’ajustement, un item dans un tableau statistique. Les chemins de création ne sont pas linéaires, leurs horizons n’ont pas les mêmes couleurs.
Et la beauté ? La Beauté ? Elle trouve son essor en toutes circonstances. Les images des légendes revues par le cinéma, des Dix commandements à Excalibur ; les images refaites des guerres anciennes, quand la charge de la cavalerie va sauver les colons blancs menacés, ne les avons-nous pas trouvées belles ? Les images du pont de Do Lung dans l’Apocalypse now de Francis Ford Coppola ou celles de l’attaque d’un village au son de la Chevauchée des Walkyries, ne nous ont-elles pas enthousiasmés ? Dans la folie et la noirceur d’un Vietnam embourbé ? La mort elle-même ne se targue-t-elle pas de pouvoir être belle ? Ne confondons pas le bel et le bon. Elle peut être laide, celle-ci qui se dévoue. Il peut être beau, celui-là qui tyrannise les siens.
Divers, dispers, déserts… C’est le sens qui importe.