La Bête
moss468
Au sommet d'une tour flamboyante
Que lèchent les flammes affamées des enfers,
Il attend la Bête.
Seul dans la fournaise, il a depuis longtemps compris le sens du mot "résignation".
La Bête se dessine au loin, au beau milieu de vapeurs terrifiantes, puis se rapproche.
Elle suinte la mort.
Ce n'est pas une créature terrestre, son corps n'est que putréfaction et désolation. Des milliers de cris de détresse forment son unique œil cyclopéen. A la place du cœur, une potence.
L'atmosphère toute entière se fait souffrance.
Pas de bouche, mais une gueule énorme et béante. L'obscurité s'épaissit, jusqu'à lacérer et avaler la tour. Il n'y a plus ni haut, ni bas, ni avant, ni après, ni force, ni faiblesse. Seulement du vide et du plein, du froid et du chaud.
Tout s'effondre dans une pluie de sang, de chair, d'huile bouillante, de flèches, d'os, de vices et d'organes. La Bête est tout près maintenant. Elle est immense, démesurée, titanesque. Elle est meurtres, raclures, fumées, excréments et horreur.
La tour se renverse.
La Bête se (re)dresse.