La boucle

compteclos

Il y a des mots sous les silences, qui en disent bien plus que les longs discours fragiles. Il y a des tempêtes silencieuses qui ne réveillent que ceux qui savent l’entendre.

Nous apprenons à marcher, à parler, à compter, à nous dresser nous-mêmes aux normes d'une société où les règles sont déjà établies.

Alors, nous jouons le jeu, nous pissons droits dans des chiottes blancs. Nous récitons nos poèmes devant la maîtresse. Nous connaissons nos tables de multiplications. Nous jouons au foot, à la poupée, à la marelle, à trape-trape, à chat perché…

Nous grandissons, nos ami(e)s changent, nos habitudes changent. Nous ne buvons plus de chocolat chaud, non, nous nous enfilons une bouteille de vodka. Puis, un peu de Marijuana avant de partir au lycée.

Nous goûtons à la cocaïne, parce qu'il paraît que c'est cool. Nous faisons du skate, nous draguons, nous faisons l'amour, ou nous baisons. Nous mettons des capotes, ou pas.

Nous crions, nous hurlons, sur des musiques aux paroles stériles. Le boum boum fait office de fond sonore dans des soirées trop alcoolisées. Nous rions, enfin, nous le croyons. Nous chantons à tue-tête des musiques d'une langue étrangère que nous ne comprenons même pas.

Nous profitons d'une jeunesse qui s'écoule rapidement. Nous voulons saisir le temps, la nuit, la vie.

Nous pleurons, de rage, de tristesse, d'amour, de solitude.

Nous jouons à des jeux vidéo où la violence est Reine.

Nous espérons, nous nous rétamons la gueule sur du béton mouillé.

Nous recommençons, cette ronde infinie.

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