La carapace sans tortue

Vide.

Il y a du vide dans mes regards.

Il y a du vide dans mes mots.

Il y a du vide dans ma mémoire.

Il y a du vide dans mon cerveau.

J'attends que l'on me stimule. Que l'on me pince. Que le cœur batte à nouveau !

Je ne parle pas d'amour, de rêves doux et d'espoirs.

Je parle du battement singulier de la vie.

Il y a du vide dans la chaleur.

Il y a du vide dans mes mains.

Il y a du vide dans la douleur.

Il y a du vide pour demain.

L'estomac ne devient plus qu'un fruit pourri, je m'attends à sortir des vers par le derrière.

Les plaies suintent, coulent, débordent.

Ça me remonte jusqu'aux lèvres.

Il y a du vide où je m'assoie.

Il y a du vide où je pose mes pas.

Il y a du vide où il devrait y avoir toi.

J'ai perdu ma poésie, mon sommeil, mon envie.

J'ignore même jusqu'au son de ma propre voix.

Je n'ose plus me regarder dans un miroir, trop peur de défaillir.

Je n'y verrai que du vide.