La cause première.

Christophe Hulé

La cause première se perd dans la nuit des temps.

Quand tout a commencé, qui a commencé et, surtout, qui a commencé quoi.

O'Hara et O'Timmins, Colomba, Roméo et Juliette, et autres malédictions qui ne sont hélas pas que BD, nouvelle ou tragédie.

Aucune cause première, et ses variations au fil du temps, ne saurait justifier la violence. 

La définition de la violence est qu'autrui peut mourir, peu importe si c'est écrit ou pas, en son nom propre, au nom d'une communauté, d'une nation, d'une religion, d'un régime …

Combien d'offenses dans sa vie?

A-t'on brandi le couteau, la hache ou autres instruments barbares?

La raison permet d'équilibrer pertes et profits.

Les plus sages iront même plaindre leurs bourreaux.

Si je tue l'autre, j'enfreins toutes les règles ici-bas et je ne suis plus que cet acte.

Crime et Châtiments, la vraie conscience de l'aberration commise, le châtiment dévore de l'intérieur, le nénuphar de l'écume des jours.

On a interdit le duel mais il revient aujourd'hui par la petite porte, sortons les couteaux car il ne doit en rester qu'un.

Y-a t'il seulement une cause première?

La haine suinte de plus en plus, mais contrairement à la flambée des banlieues, on ne se contente plus de brûler les voitures des semblables, dont le seul tort est de n'être pas assez prospères pour habiter ailleurs.

Les trafics sont comme la forge de Vulcain.

C'est bon pour le business.

On en revient aux bonnes vieilles batailles rangées, les armes ne sont plus aussi impressionnantes qu'en ces temps obscures où, dit-on, on guerroyait.

Et pourtant un simple regard peut vous envoyer en enfer ou au paradis, enfin ce que chacun d'entre nous a vécu ici-bas.

Même s'il faut parler de degré, ou encore compter sur ces présomptueux du bonheur qui nieront toute anicroche.

Mais c'est un autre sujet dont j'ai déjà parlé, et j'ai bien l'intention de récidiver.

On peut bien railler ou ronger de l'intérieur nos démocraties, est-il besoin d'encourager le retour inexorable de la barbarie pour de petits intérêts électoralistes ?

C'est un poncif, comme toutes les pseudo évidences plutôt creuses qu'il faut pourtant rappeler, la démocratie, même gravée dans le marbre, meurt de ses faiblesses, qui sont pourtant vertus.

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