La cellule
Jean François Joubert
La cellule
Une cellule se divise, un désir de vie simple la complique. Un, devient deux et cela s'oriente jusqu'à l'infini, naissance de demains, des mains, des doigts, un pieds, le nez. Aucun doute à ce sujet le début est un rond, le ventre de la mère se devine et elle dessine la vie. Dans ses reins son sang est partage, son enfant futur nage, coeur et cerveau prennent essence. La vie couleur fraise elle pleure, elle chante et promène son destin. Le couple se forme, la mère et le petit se parlent, ensemble ils se projettent dans l'avenir, prennent des bains de foule ou d'eau de vie.
Les mois trépassent, le moi né, au mois d'août ou de juillet, un cri, des peurs, de la souffrance, lors de cette perte d'identité. La cellule vient d'offrir sa prison, celle de la conscience d'être, de naître, de devenir un nom et un prénom. Heureusement les temps premiers sont innocences, si loin de l'insolente adolescence et étrangère à l'impuissance de connaître sa fin. Tout est oublie, les angoisses du passé quand d'autres ondes nous menaient, que l'on eut été rat, oiseau ou félin, la mémoire se perd. Et le père ?
Lui, il donne ses gènes seul jouissance de sa peine. La société lui recommande de prévenir les carences, d'être présent, solidaire, protecteur. Partageant les plaisirs de la naissance, l'homme est témoins du spectacle maternelle, entre joie et douleur, sa place est lointaine. Son devoir est de comprendre et de prendre sa place en cellule.