Dans la chair comme une barque ancrée

scribleruss

Poste restante. Mes Lettres blanches XXXIII - Aragon -

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Vendredi 19 juin 2020 

Ma lettre de dix-sept heures trente

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    Dites 33 ! Non je ne dirai pas trente-trois, ni vingt-deux.

   Les cieux s'apaisent, ils disent qu'il va faire beau, qu'il va faire chaud, plus chaud que la normale. Cette semaine aura été celle du presque grand retour ça circule, ça fait du bruit, et lundi l'on renouera avec les tumultes du monde d'avant avant il y aura toujours des avant et des après, des après demain des après midi ...

    Et feuilletant Aragon , Le Crève-coeur le mien est crevé depuis longtemps, et je ne sais comment il peut me faire vivre encore, il a plus de courage que moi et je l'en félicite, je lis le poème " Santa Espina ", ne cherchez pas à comprendre mais lisez ces vers, redites-les vous, quelle puissance évocatrice...

   Il portait dans son nom les épines sacrées / Qui font au front d'un dieu ses larmes de couleur / Et le chant dans la chair comme une barque ancrée / Ravivait sa blessure et rouvrait sa douleur ...

   Et l'on verra tomber du front du Fils de l'homme / La couronne de sang symbole du malheur / Et l'homme chantera tout haut cette fois comme / Si sa vie était belle et l'aubépine en fleur ...

   Voilà, n'est-ce pas confondant d'une profondeur poétique rare.

    Un vendredi quelconque dans une semaine quelconque, il y aura bien eu les tchéchènes pour nous amuser, mais à part ça ... Et je n'irai pas voter, là dans la rue une jeune femme, les seins hauts rentre de sa journée de travail, le pas décidé, la sacoche sur le dos, la mèche volage, considérant l'heure ce doit une fonctionnaire, je ferme la fenêtre il ne fait pas si chaud ..

    La vie, la vie toujours recommencée .. ...

   ...

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