La chaleur de l'hiver
watounet
Il était une fois,
Un flocon bien curieux.
Sans aucune langue de bois
Et parfois même impétueux !
Volant sur la forêt
Au gré des vents,
Cherchant le vrai
Parmi les boniments.
Tombé des cieux
Sur un épineux,
En cette fin d'année
Au teint glace.
Quelle ne fut pas sa stupeur,
D'apercevoir des fleurs,
Percer le manteau immaculé
De la neige blanche et gelée !
"Mais pourquoi ?" S'écria t il soudain !
Pourquoi tant de saisons interdites,
Si je ne puis fleurir qu'à la fin
De cette année au temps si strict ?"
"Les fleurs elles, Sont si belles
et sont de tous les vents.
Alors que moi tel un infidèle,
Ne bénéficie que d'un instant !"
"O injustice hivernale !
Ton égoïsme paradoxe,
Avec ces chaudes équinoxes
Et leurs climats si infernal."
Jaloux, déçu et amer,
Notre flocon étincelant
refroidit immédiatement,
Et givra sur le conifère.
Triste et agonisant,
Ses larmes ne coulèrent pas.
Mais pourtant
La fleur sensible l'interpella :
"Ohé petit flocon !
Je suis comme toi,
Je sors de mon cocon
Pour naître dans le froid."
"Sache que Tu n'es pas seul
A recouvrir le blanc linceul.
Il y a tes frères et tes sœurs,
Et nous tes amies les fleurs."
"Il y a beaucoup de chaleur
Nichée dans nos petits cœurs.
Regarde les rayons du soleil
Colorer toutes ces merveilles :
Le marron des brindilles,
Le doux vert des aiguilles,
Toi et les tiens qui scintillent
Et l'or de l'étoile qui brille.
Le rouge du couchant,
Le jaune du levant,
Le bleu de la glace
Qui le jour s'efface.
Mettons de la joie dans nos cœurs
Pour nous réchauffer de cette froideur.
Faisons de toutes ces couleurs,
Des sources de douce chaleur.
Saisissons cette occasion,
Pour redéfinir cette saison.
Car pour toutes ces raisons,
L'hiver est chaud et bon."
Ensemble et non plus solitaire,
Le petit flocon avait trouve des compagnons,
Dans ce chatoyant hiver,
Il choisit alors d'être un Papillon.