La chouette et l'albatros
onizu-k
Mais qu'attend t'elle posée sur sa branche
Majestueuse dans l'obscurité
Dont l'éclat de ses yeux tranche
A la discretion dont elle s'est abritée
A t'elle faim, est elle satisfaite
Au milieu de ses faunes et de ses flores
Se dit elle que c'est chouette
D'arpenter le monde qu'elle effleure
Maquillant sa silouhette
Sous ses plumes de couettes
Le félin féminin se prélasse
Tachetée elle effraie
Perchée seule dans le frais
Même ses comparses rapaces
Les serpents subissent son bec
Rien ne lui résiste en pleine nuit
Tous les prédateurs en échec
Redoutent quand sonne minuit
Elle aime se sentir invisible
Se déplace au son du velour
Un jazz qui rend invincible
Qui la perd en subtils détours
Le seul moment ou le danger
Ne lui semble pas étranger
Pointe aux prémices de l'aurore
Le sentiment du soleil brule
Sortant de la nuit elle hullule
Mais pourquoi d'un coup elle implore
Un soir s'approcha sur son arbre
Une espéce qu'elle aime croiser
Un écrivaillon de marbre
Aux douces ailes trop froissées
Ses gemmes aux éclairs se fixèrent
Sur l'handicap de l'albatros
Un bien drole de corsaire
Ne semblant pas trop féroce
_"Que fais tu ici pirate
Sur ma branche à te balancer
Comme un vulgaire ménatte?"
_"Tu sais à force de voler
Que ce soit de nuit ou de jour
J'ai perdu le sens de l'Amour"
_"Perdre le sens de l'humour
Ce n'est vraiment pas très sérieux
Si tu revenais un autre jour
Je te comprendrais surement mieux"
_" J'aime Chouette et non je n'hume
Rien que les beautés nictalopes
La noirceur du monde me consumme
A vivre de façon interlope"
Elle aimait pourtant se cacher
Ces quelques mots ont decroché
Ce qui lui servait de voile
Laissant le temps se faufiler
Aussi vives qu'un feu follet
Se sont couchées les étoiles
Le seigneur des nuées prit ses airs de Grand Duc
Profitant de ces signes qu'il ne croit pas caduques
Posa son aile immense pour diluer la lumière
Elle ferma les yeux pensant à la lune d'hier
Elle en avait connu toutes sortes de rapaces
Il ne supportait plus les mirages des hauteurs
Elle aimait sonder l'inconscient des carapaces
La rosée du matin était pleine de moiteur
Il était une fois, au tout commencement
Un fier albatros et une chouette sereine
Qui ont uni la nuit et le jour un moment
Et tout doucement sans que l'avenir les prenne
Il voulut de ses airs, elle voulut son ombrage
Et la branche s'envola portant ce message